Archives de catégorie : Fiches espèces

Une découverte exceptionnelle pour la Picardie, le Cucujus vermillon, Cucujus cinnaberinus (Scopoli, 1763)  (Coleoptera Cucujidae).

Dominique Cagniard (Picardie Nature, ADEP), Jean-Hervé YVINEC et Ludivine Conrad (ADEP).

Figure 1 : Photographie d’un Cucujus vermillon (photo Mickaël Blanc) semblable a celui trouvé à Viry-Noureuil.

Longtemps considérée comme une espèce relicte de forêt primaire, Cucujus cinnaberinus (fig. 1), espèce strictement protégée au niveau européen, vient d’être détectée pour la seconde fois en France, dans la vallée de l’Oise en 2022 ; après sa découverte en Alsace en 2014. Dominique Cagniard l’a observé sous forme adulte (deux individus sous une écorce déhiscente près d’un ruisseau) le 10 janvier 2022 lors d’une promenade sur le territoire de Viry-Noureuil (fig. 2). Il s’agit donc d’une découverte exceptionnelle ! Elle montre bien, l’importance des réseaux d’observateurs naturalistes multigroupes comme ceux qui se développent dans les Hautes de France ces dernières années.

Figure 2 : Photographie de l’arbre ou deux adultes ont été observés initialement.

L’espèce éteinte en Europe occidentale a subsisté ponctuellement en Europe de l’est mais semble en expansion depuis peu. Elle a été détectée en Allemagne et dans les Flandres belges ou elle s’est implantée à partir de 2012.  Inscrite à l’annexe II de la convention de Berne et aux annexes II et IV de la directive habitat, faune flore, elle est déterminante pour le réseau Natura 2000. Sa présence implique la mise en place de zone spéciale de conservation et nécessite une protection stricte  car inscrite sur l’arrêté du 23 avril 2007 fixant les listes d’insectes protégés sur l’ensemble du territoire français.  C. cinnaberinus  est  également  considérée comme  une  espèce  parapluie  potentielle  pour la protection des habitats naturels boisés riches en  bois  mort  , en particulier des ripisylves et des forêts matures laissées en libre évolution.

Quelques semaines plus tard, à l’initiative du second auteur, une prospection a été mise en place de manière à vérifier l’implantation de l’espèce sur le secteur.  Après une visite à la station initiale, une investigation sur une zone plus typique en fond de vallée a été décidée. Une zone très humide en fond de vallée avec quelques vieux peupliers a été choisie comme première cible. Une recherche rapide, en 45 minutes et seulement quelques arbres, a permis de réaliser deux observations (Ludivine Conrad et J.-H. Yvinec) distantes de 100 m, toujours sur la commune de Viry-Noureuil. Cette fois-ci ce sont des larves qui ont été observées sous l’écorce de gros peupliers (fig. 3).

Figure 3 : Tronc de gros peuplier dans lequel plusieurs larves ont été observées par Ludivine Conrad.

Cette jolie espèce  est  saproxylique et cryptique,  la  larve  et  l’adulte évoluant  sous  les  écorces  d’arbres  morts ou  mourants. Sa détection est peu évidente à l’état adulte d’après la littérature, car celui-ci n’est présent hors de son milieu de vie larvaire que pendant une très courte période (dispersion, reproduction et ponte) et même à l’état adulte passe donc la plus grande partie de son temps sous les écorces.

Neomida haemorrhoidalis (Fabricius, 1787), espèce patrimoniale nouvelle pour les Hauts-de-France, (Coleoptera Tenebrionidae).

Dans le cadre d’une prospection liée à l’inventaire des coléoptères saproxyliques, couplée au test d’une méthode de prospection pour détecter Cucujus cinnaberinus (Scopoli, 1763) une nouvelle espèce pour les Haut-de France  a été découverte : Neomida haemorrhoidalis, le Ténébrion diabolique (à cause des cornes sur la tête du mâle). Ces deux projets sont financés par le MNHN, UMS Patrimoine naturel et en sont donc une retombée rapide et directe.

Photographie d’un Neomida haemorrhoidalis  femelle avec l’aimable autorisation de Cédric Alonso.

L’espèce a été détectée sur une chandelle de peuplier, située en bordure immédiate de l’Oise à Pont-l’Évêque (60). Cette chandelle de très gros peuplier est récente (quelques années) et le reste de l’arbre couché le long de la rive. Elle porte de très gros amadouviers, Fomes fomentarius. Celui situé le plus haut, vers 3 m, semblait plus vieux et a donc été décroché, puis coupé en deux sur un support. Si l’extérieur était bien conservé, l’intérieur est en partie dégradé avec de la sciure de champignon, mais sec. Il était occupé par un nid de fourmis Lasius et en secouant la moitié du champignon, une dizaine de Neomida sont tombés avec la sciure. Cette moitié a été prélevée pour mise en élevage et l’autre précautionneusement replacée sur la chandelle.

Biotope (Photo : J-H Y).

Cette donnée dans la vallée de l’Oise est donc une première attestation pour les Hauts-de-France.  Neomida haemorrhoidalis était retenue dans la liste  des espèces reconnues pour estimer la qualité des forêts  (Brustel 2002). Elle fait désormais partie des espèces patrimoniales, classées IP3 (sur 4) dans le nouveau catalogue « Les Coléoptères saproxyliques de France ». Sur l’INPN elle est notée comme faisant partie des espèces déterminantes ZNIEFF et est classée LC en Liste Rouge européenne. Il s’agit donc d’un ajout intéressant à la faune des Hauts-de-France.

Cet insecte bien que bon voilier  a une assez faible capacité de dispersion.  Il lui est alors nécessaire de s’installer sur des niches écologiques conséquentes lui permettant de se maintenir sur le long terme.  Ceci expliquerait sa distribution sporadique en France (58 données pour tout le pays sur le site de l’INPN/MNHN). Sa présence dans  la vallée de l’Oise sur un secteur classé Natura 2000 au titre de la directive oiseaux, doit donc être considérée comme un indicateur d’un bon potentiel saproxylique. Il conviendrait donc de veiller à ce que ces biotopes de ripisylve et de boisements humides soient protégés au mieux et que l’on porte une attention bienveillante à ces vieux saules et peupliers. Ces secteurs Natura 2000 de la moyenne vallée de l’Oise ne valent donc pas uniquement pour leurs zones prairiales et leur capacité d’accueil d’oiseaux protégés. La découverte récente (Yvinec et alii en cours)  de Cucujus cinnaberinus (Scopoli, 1763), espèce protégée au niveau européen, en bordure du secteur amont de cette zone Natura 2000, vient confirmer le très fort potentiel des secteurs boisés du fond de vallée de l’Oise.

Un état des connaissances sur les coccinelles (Coleoptera Coccinellidae) de Montataire

(Département de l’Oise, 60160).

A ce jour, à notre connaissance, seuls trois entomologistes sont passés à Montataire  avec l’intention d’observer les insectes et d’y produire – entre autres – des données sur la famille des Coccinellidae. Aux observations réalisées par ces spécialistes, s’ajoutent les observations ponctuelles des élèves des écoles élémentaires Jean Jaurès, Joliot-Curie et Paul Langevin à partir de l’année 2016. Ces observations s’étalent de l’année 2012 à l’année 2021.

Le cumul des observations réalisées fait état de 73 données se rapportant à 23 espèces de coccinelles. La présente note en fournit les détails. Par commodité, les espèces sont présentées par ordre alphabétique du nom scientifique latin. La répartition en sous-famille est donc ignorée. Lorsqu’il existe un nom vernaculaire (en langue française) celui-ci est précisé.

Adalia bipunctata (Linnaeus, 1758)           La coccinelle à deux points

Coccinelle moyenne de 4 à 5 mm de long présentant le plus souvent une coloration rouge avec un point noir centré sur chaque élytre, cette coccinelle est recensée à quatre reprises dans la commune. Tout d’abord en août 2012 au parc du prieuré, puis trouvée à nouveau en août 2018 non loin du collège. Enfin, l’espèce a été découverte par des élèves à l’école Paul Langevin en mai 2020 et en février 2021.

Adalia decempunctata (Linnaeus, 1758)         La coccinelle à dix points

Petite coccinelle de 4mm environ dont l’ornementation varie énormément tant en coloration qu’en nombre de points, le phénotype le plus courant comprend une dizaine de points noirs sur un fond plus clair. Cette coccinelle a été trouvée deux fois respectivement en juillet 2019 et en mai 2020, rue du 8 mai 1945

Aphidecta obliterata (Linnaeus, 1758)    La coccinelle de l’épicéa ou coccinelle oblitérée

Coccinelle moyenne de 4 à 5mm, dont la coloration brune et plutôt terne s’éloigne beaucoup de l’image populaire de la coccinelle, elle tient ses deux noms français d’une part de la plante sur laquelle, elle est assez fréquemment trouvée et d’autre part d’une caractéristique ornementale : une marque juste derrière la tête ressemblant quelque peu au tampon d’oblitération sur les timbres du courrier postal. Cette coccinelle a été observée deux fois à Montataire : en août 2012 et 2018, respectivement au parc du Prieuré et non loin du collège.

Exochomus quadripustulatus (Linnaeus, 1758)    La coccinelle à virgule

Cette coccinelle, dont la taille varie entre 3,5 et 5mm, est très reconnaissable car elle présente coloration noire et brillante ornée de deux taches rouges en forme de virgule. Elle a été découverte à quatre reprises en avril 2017, juillet 2017, août 2018 et mars 2019, d’abord, en bord de rivière non loin de la mairie, puis rue du 8 mai 1945, puis non loin du collège et une nouvelle fois rue du 8 mai 1945. Ces observations sont dues aux trois spécialistes.

Calvia decemguttata (Linnaeus, 1767)      La coccinelle à 10 points blancs

Facile à reconnaître, dès lors que l’on prend le temps de compter les dix points blancs qui lui sont caractéristiques, cette coccinelle s’éloigne, elle aussi, largement de l’image d’Epinal que l’on se fait habituellement des coccinelles. A Montataire, il existe actuellement un seul signalement datant de juillet 2013 pour cette grosse coccinelle orangée nuancée de rose de 7mm. Elle a été trouvée sur Aulne dans les boisements attenant au parc du Prieuré.

Chilocorus bipustulatus (Linnaeus, 1758)           La coccinelle des landes

Plutôt petite, avec ses 3 à 5mm, cette coccinelle se reconnaît néanmoins assez aisément sur le terrain à l’aide d’une petite loupe. Il suffit de remarquer son aspect très rond, son dos assez bombé, sa coloration noire brillante et la ligne de points rouge alignés et bien centrée au milieu des élytres. Il existe deux mentions de cette espèce à Montataire. L’une à l’école Joliot-Curie où un individu fût détecté sous le store d’une classe en juillet 2017. La seconde mention vient du stade de l’école Paul Langevin, toujours en juillet 2017. Dans les deux cas, des plantes de la famille des Cupressacées étaient présentes non loin de là.

Coccidula rufa (Herbst, 1783)

Cette petite coccinelle de 2 à 3mm de long, orangée, poilue et au corps allongé apprécie les zones humides et les bords de plan d’eau. Elle a été détectée une seule fois à Montataire en avril 2015 par l’examen attentif de joncs au bord d’un étang du parc du Prieuré.

Coccinella septempunctata (Linnaeus, 1758)                 La coccinelle à sept points

Cette coccinelle est la seule qui soit réellement connue du grand public. Elle est plutôt grande : entre 6 et 8mm, arbore une coloration rouge orangée aisément identifiable et ponctuée de sept points dont la position ne varie guère. Elle n’a été observée avec une date précise qu’à cinq reprises : en août 2012, en juillet 2013, en janvier et avril 2018, ainsi qu’en avril 2021. Les premières mentions sont au crédit des entomologistes, les trois dernières mentions sont le fait des élèves de Paul Langevin. Néanmoins d’autres observations non datées ont eu lieu sans recherche particulière.

Halyzia sedecimguttata (Linnaeus, 1758)            La grande coccinelle orange

Cette coccinelle se reconnait aisément grâce à sa taille importante : jusqu’à 7,5mm, sa coloration orange bien typique et ses 16 points blancs dont la disposition et la forme ne varient qu’assez peu. Elle a été signalée à trois reprises de Montataire : au parc du Prieuré en août 2012 par, au même endroit en juillet 2013, puis une dernière fois sur un mur d’école, en avril 2018.

Harmonia axyridis (Pallas, 1773)               La coccinelle asiatique

Cette coccinelle a été introduite en Europe à des fins d’expérimentation sur la lutte contre les pucerons. Invasive, elle est maintenant présente et commune partout. Assez grande et globalement assez aisée à reconnaître malgré son extrême variabilité pigmentaire, la coccinelle asiatique a beaucoup été observée à Montataire. Entre août 2012 et décembre 2021, ce sont 18 mentions circonstanciées qui ont été produites et cela dans bien des lieux de la commune : parc du Prieuré, rue Louis Blanc, rue Jean Jaurès, en bord du Thérain non loin de la mairie, rue du 8 mai 1945… Tous les stades ont été observés : larve, nymphe et adulte. On peut donc avancer que l’espèce est devenue commune sur le territoire urbain. C’est l’espèce que les élèves détectent le plus facilement.

Harmonia quadripunctata (Pontoppidan, 1763)    La coccinelle à quatre points

Cette coccinelle d’environ 6mm se trouve en examinant attentivement les résineux. Principalement les pins et les épicéas car c’est là que l’animal trouve ses proies favorites. Les trois observations : avril et juillet 2017 ainsi que août 2018 ont été faites de cette manière en bord de rivière non loin de la mairie, rue du 8 mai 1945 et non loin du collège par les trois entomologistes.

Henosepilachna argus (Geoffroy in Fourcroy, 1785)     La coccinelle de la bryone

5 signalements ont été précisément datés pour cette grosse coccinelle à la livrée orange mat ornée d’une douzaine de points noirs : deux fois en juillet 2017 rue du 8 mai 1945 et à Magenta puis en mai et juin 2020 ainsi qu’en juin 2021 rue du 8 mai 1945. D’autres mentions non datées ont été faites facilement car la coccinelle est facile à trouver sur sa plante nourricière tant que celle ci n’est pas gyrobroyée. En effet, cette coccinelle est végétarienne et mange exclusivement de la Bryone (Bryonia dioica Jacq, 1774)

Myrrha octodecimguttata (Linnaeus, 1758) La coccinelle des pins ou la coccinelle des cimes.

Inféodée aux résineux et principalement au pin maritime car elle y trouve sa nourriture, la coccinelle des pins n’est néanmoins pas évidente à trouver car elle apprécie essentiellement les hauteurs des arbres. Ce qui lui vaut son deuxième nom vernaculaire de coccinelle des cimes. De taille moyenne entre et le rouge et le brun ornementée de 18 taches blanches fréquemment fusionnées, cette coccinelle ne ressemble en plus pas à l’idée préconçue des coccinelles. Elle n’a été détectée que deux fois dans la commune : d’abord en juillet 2017 puis en mai 2021 par deux élèves sur un mur sous un pin en sortant de leur école.

Nephus quadrimaculatus (Herbst, 1783)         La coccinelle « dermeste tortue noire »

Photo : L. Colindre (Adep).

On ne peut pas dire que le nom français de cette coccinelle soit informatif et il eut été judicieux de ne pas l’inventer juste pour donner un nom en langue française à une coccinelle qui, jusqu’à il y a peu, n’en avait pas. Discrète avec ses 2mm, noire velue avec 4 petites taches rouges, se cachant fort bien dans les entrelacs de lierre, cette espèce est souvent dure à détecter. Trouvée en juillet 2017 rue Louis Blanc. L’observateur précise avoir trouvé 8 individus : 7 sur lierre et 1 sur érable.

Novius cardinalis (Mulsant, 1850)

Photo : UR Schmidt Wikipedia sous licence common CC

Introduite en France, afin de lutte biologique, l’espèce est acclimatée principalement sur le pourtour méditerranéen. Les observations ailleurs en France sont rarissimes. L’unique observation de cette espèce, faite par un élève, dans son jardin de Montataire, en juillet 2021 est donc exceptionnelle. C’est même à notre connaissance la seule observation pour tout le nord de la France, exception faite d’un signalement à Paris intramuros. Néanmoins, l’espèce semble être vendue en jardinerie pour lutter contre certains parasites des arbres et arbustes et peut donc être localement disséminée sans que cela fasse souche. A noter que l’élève concerné, a trouvé le nom de sa découverte en s’aidant certainement d’une application d’identification et le nom trouvé était le bon !

Oenopia conglobata (Linnaeus, 1758)     La coccinelle rosée

Cinq signalements seulement pour cette espèce de 4mm de couleur rose ou rouge bordeaux et constellée de points noirs souvent partiellement fusionnés les uns aux autres. Deux fois en août 2012 au parc du Prieuré ; Fin mars 2017, un individu trouvé mort sur un appui de fenêtre de la maison de retraite de Montataire ;  un individu trouvé dans une cour d’école en mars 2018 et enfin un individu trouvé en juillet 2020 par un élève profitant de ses congés pour étudier les animaux de son jardin.

Propylea quatuordecimpunctata (Linnaeus, 1758)         La coccinelle à damier

Moyenne, avec ses 4 à 5mm, cette espèce se reconnait pourtant assez aisément de par les points souvent rectangulaires et en tous cas jamais ronds qu’elle arbore systématiquement. La livrée étant essentiellement blanche à points noirs ou noire à points blancs ressemble beaucoup au drapeau à damier des courses automobiles ou au plateau du jeu d’échecs ou du jeu de dames. Cela lui a valu son nom français. Deux signalements de cette espèce ont été faits à Montataire : en août 2012 et en mai 2020, respectivement au parc du Prieuré et rue du 8 mai 1945.

Psyllobora vigintidupopunctata (Linnaeus, 1758)  La coccinelle Marsupilami ou coccinelle à 22 points.

D’un jaune éclatant constellé de 22 points noirs, cette espèce rappelle effectivement le marsupilami créé par Franquin. De taille moyenne avec 4 ou 5mm, son ornementation très atypique pour une coccinelle ne laisse pas indifférent lorsqu’elle est trouvée. C’est arrivé deux fois pour le moment à Montataire : en août 2012 au parc du Prieuré et récemment en septembre 2021 sur un poteau de clôture d’école par quelques-uns des élèves qui prenaient leur récréation.

Rhyzobius chrysomeloïdes (Herbst, 1792)      La rhyzobie des arbres

Cette coccinelle de taille assez moyenne se trouve quasi exclusivement au battage des branches des arbres et arbustes. De teinte essentiellement terne, elle est donc discrète et passe assez inaperçue. Un dessin plus ou moins marqué en forme d’ancre de bateau ornemente régulièrement ses élytres. Elle a été trouvée à deux reprises en avril 2017 au bord du Thérain puis en juin 2020 rue du 8 mai 1945.

Rhyzobius forestieri (Mulsant, 1853)

Cette petite coccinelle de 3 à 4mm très ronde aux ailes noires et au ventre rouge est une espèce introduite en Europe. Depuis, elle s’y acclimate et prospère dans la discrétion. Une soixantaine de mentions existe en France selon la cartographie du Muséum Nationale d’Histoire Naturelle. Cela ne reflète sans doute pas la réalité de sa présence. Une mention existe pour Montataire : en août 2018, deux des entomologistes ont trouvé l’espèce non loin du collège.

Scymnus interruptus (Goeze, 1777)        La coccinelle velue à bandes

Minuscule coccinelle n’atteignant pas les 2mm de long, elle est noire, couverte d’un fin duvet de poils, présente le plus souvent des taches triangulaires rouge-orangé touchant le bord des ailes. Elle a été trouvée à trois reprises en février, avril et juillet 2017: rue du 8 mai 1945, en bord du Thérain non loin de la mairie et rue Louis Blanc. Sa découverte reste affaire de spécialiste : c’est la technique du battage qui fut utilisée sur noisetier, érable, aulne et frêne.

Sospita vigintiguttata (Linnaeus, 1758)         La coccinelle de l’Aulne

Assez grande, cette espèce présente deux colorations bien typiques : elle peut être rose à vingt points blancs ou noire à vingt points jaunes. Comme son nom français l’indique clairement, cette espèce est très liée à un arbre poussant préférentiellement dans les zones humides telles que les marais et les bords de cours d’eau. C’est au parc du Prieuré qu’un entomologiste l’a trouvé au début du mois d’août 2012, c’était alors une première mention départementale. Aucune autre mention depuis dans la commune pour cette coccinelle indiquée rare et très discrète. A ce jour, seules dix autres communes du département ont renseignées pour cette espèce. Elle reste donc toujours une vraie rareté entomologique.

Vibidia duodecimguttata (Poda, 1761)          La petite coccinelle orange

Effectivement orangée et tachées de 12 points blancs, cette petite coccinelle ne dépasse pas les 4mm de long. Elle a été trouvée deux fois au parc du Prieuré en août 2012 et une fois rue du 8 mai 1945 par les entomologistes déjà cités. On peut indiquer une particularité alimentaire pour cette espèce : elle consomme des films mycéliens sur les feuilles des végétaux qu’elle fréquente. Dit plus simplement : elle mange des champignons. C’est le cas de plusieurs autres espèces de coccinelles.

Avec 23 espèces recensées dans Montataire, la ville se classe parmi les communes les mieux renseignées du département de l’Oise. Cette diversité d’espèces illustre les nombreux milieux qui émaillent le territoire communal. Avec seulement 73 observations circonstanciées, la somme de données sur la famille des coccinelles reste faible. Les observateurs ont en quelque sorte privilégié l’efficacité plutôt que la quantité. Il en ressort une petite impression de manque. Une recherche plus systématique et plus poussée conduirait certainement à une augmentation significative de la diversité des coccinelles. Si un pronostic devait être fait, attendu la grande diversité de milieux tant urbains que ruraux, allant du chaud sec au froid humide, il serait d’un minimum de 35 à 40 espèces présentes sur le territoire. Il ne reste plus qu’à les trouver !

Remerciements :

Tout d’abord aux nombreux élèves des écoles Paul Langevin, Joliot-Curie et Jean Jaurès depuis septembre 2016. Leur curiosité, leur envie de découvrir leur environnement et d’apprendre de nouvelles choses sont à l’origine de cette synthèse entomologique. Leurs observations ponctuelles ont de plus significativement amélioré cet inventaire. Bravo à eux. A mes complices entomologistes de longue date : Mme D. et M. T. Toujours aussi efficaces.

Trichoferus pallidus (Olivier, 1790)

C’est en juillet et en août que ce discret Cerambycidae se manifeste. Crépusculaire et nocturne, il ne s’intéresse qu’au bois mort et sec des feuillus avec une nette préférence pour le chêne.

Trichoferus pallidus mâle, Photo : J.-L. Hercent, 2021 Tous droits réservés.

Réputé assez rare ou rare selon les auteurs, il est venu à la lumière le 22-08- 2021, lors d’un inventaire de lépidoptères nocturnes à la Maison du Parc Naturel Oise-Pays de France, et photographié par J.L. Hercent.

Sa présence en forêt de Chantilly pourrait être favorisée par les nombreux chênes plus ou moins dépérissants depuis les sécheresses de ces dernières années.

Trichoferus pallidus femelle, Alain Berly — Image sous licence CC BY NC

Mante religieuse

S’il y a bien un insecte connu par le plus grand nombre, il s’agit bien de la mante religieuse (Mantis religiosa). Il existe plusieurs espèces en France. Dans le Nord de la France seule notre fameuse « religieuse » est présente. En Picardie, nos trois départements lui offrent gîtes et couverts et il n’est plus rare de la voir dans les milieux chauds et secs, y compris dans nos jardins.

Mante religieuse, Photo L Colindre

Comme venue d’une autre planète, elle est parée d’une tête triangulaire rotative et flanquée de longues pattes ravisseuses souvent jointes (d’où la symbolique de son patronyme). L’insecte –volant- de 50 à 70 mm surprend toujours l’entomologiste qui la trouve sur son chemin. Encore faut-il voir l’animal qui se confond comme aucun autre dans son environnement. Son manteau vert (parfois grisâtre) et son immobilité lui assurent souvent une discrétion salutaire face aux prédateurs et l’observateur peu attentif passera très souvent devant l’insecte sans même s’apercevoir de sa présence !

Mante religieuse Photo L Colindre.

C’est surtout en septembre, époque de la ponte des femelles gravides à l’abdomen bien rempli de la future génération, que l’observation est la plus régulière. Mais il n’est pas rare d’en voir entre juin et octobre.

Ponte d’une femelle sous un nez de marche, Bienville 60 Photo L Colindre.

Ci-dessus, cette femelle observée sous un nez de marche d’une maison dans l’Oise (05 septembre 2021) qui finit son cocon (visible à droite de l’image), appelé « Oothèque » (sorte de « mousse » liquide qui durcit à l’air libre et dans lequel environ 200 à 300 œufs protégés émergeront en juin l’année prochaine).

« Vieille » oothèque. On y observe les loges ouvertes au centre. Photo : L. Colindre.

Quelques photos de Mantes que vous ne verrez pas en Picardie (pas encore !)

Ameles decolor. Provence 2014 Photo L Colindre.
Empusa pennata (le Diablotin). Provence 2014 Photo L Colindre.

Blanc bonnet ou bonnet blanc… Les Piérides !

Identifier les Pieridae

Accouplement de Piérides © Carole Derozier

Des papillons blancs sont visibles un peu partout depuis le début du printemps : « Tiens ! Une piéride ! »

Facile à dire… mais laquelle ? Les identifier n’est pas toujours aisé. Cependant, les possibilités de rencontres dans la famille des Pieridae sont dans les Hauts-de-France trois fois moins nombreuses que dans le Sud de la France, en nombre d’espèces.

© Carole Derozier

==================================== Certains Pieridae sont faciles à reconnaître

car ils ne sont pas intégralement blancs :

► C’est le cas de l’Aurore, Anthocharis cardamines, (chenilles sur Cardamine, Arabis…), avec un notable dimorphisme sexuel entre le mâle et la femelle, cette dernière ne possédant pas les angles des ailes orangés du mâle.

Anthocharis cardamines, l’Aurore (ici un mâle) © Carole Derozier

► Le Souci, Colias crocea (ainsi que les rares Soufré, Colias hyale et Fluoré, Colias alfacariensis, seulement discernables par des spécialistes) se distingue par sa belle couleur jaune d’or :

Colias croceus, Le Souci © Carole Derozier

► et le Citron, Gonepteryx rhamni (chenille sur Nerprun), aux élégantes ailes en forme de feuille, de couleur jaune pâle, un papillon qui hiberne en imago, sans geler malgré les frimas car son corps contient un antigel naturel ! C’est la raison pour laquelle il est un des premiers papillons visible en fin d’hiver, début de printemps, dès que les températures se réchauffent suffisamment :

Gonepterix rhamni, le Citron © Carole Derozier

► ainsi que la trop parcimonieuse et migratrice Piéride du Réséda, Pontia daplidice (sur réséda et brassicacées) et le désormais trop rare Gazé ou Piéride de l’Aubépine, Aporia crataegi (sur Aubépine, Prunellier et  Sorbier) :

Aporia crataegi , le Gazé © Dominique Messin
Aporia crataegi, le Gazé © Xavier Lethève

========================================Restent 4 espèces de Piérides blanches possiblement observables au nord de Paris, voire 5 si on compte aussi une bébête qui monte, qui monte vers le nord depuis quelques années…

1 Pieris napi, la Piéride du Navet, (chenilles sur Brassicacées, plusieurs générations d’avril à octobre) : on distingue au-dessous des ailes des suffusions grises le long des nervures, surtout sur la 1ère génération, et une coloration jaune pâle. Les nervures grises sont également un peu visibles du dessus :

Pieris napi, la Piéride du Navet © Carole Derozier

2 ► Pieris rapae, la Piéride de la rave, (chenilles sur Brassicacées, plusieurs générations) dont le mâle possède deux petites taches grises au centre des ailes antérieures, tandis que la femelle présente deux grosses taches sombres. Si les nervures des ailes sont visibles, elles ne sont pas soulignées de gris, même si une suffusion grise est visible sur le haut des ailes. Le dessous des ailes antérieures peut être blanc à jaunâtre. Enfin, la marque noire à l’apex des ailes antérieures ne forme  pas un angle régulier et est peu marquée :

© Carole Derozier
© Carole Derozier

3 ► La Piéride du Chou, Pieris brassicae (chenilles sur Brassicacées, parfois capucine) : autrefois très commune, cette espèce est en régression. Elle vole sur 2 générations, vernale puis estivale. Elle se distingue au premier abord par sa taille : elle est pratiquement une fois et demie plus grosse que les deux espèces précédentes.

© Carole Derozier

La femelle se reconnait à ses deux grosses taches noires presque carrées visibles sur le dessus et le dessous des ailes antérieures ; elles ne sont visibles que de dessous chez le mâle. En revanche, tous deux possèdent une marque bien noire à l’angle des ailes antérieures, équitablement répartie sur les deux bords des ailes :

© Carole Derozier

4 ► La Piéride de la Moutarde ou Piéride du Lotier, Leptidea sinapis (chenilles sur légumineuses). Ce papillon vole de mai à juin puis à partir de fin juillet jusqu’au début d’août. Espèce plus rare, elle se distingue par sa très petite taille, l’étroitesse de ses ailes arrondies, non anguleuses comme chez les trois autres Piérides. Elle se ferme dès qu’elle se pose et ne présente pas de motif, seulement de vagues ondulations grises, moins visibles sur la seconde génération.

5 ► Pieris mannii, la Piéride de l’Ibéride ; profitant des Ibéris de nos jardins, cette espèce remonte discrètement mais sûrement vers le nord de la France, où elle est sans doute souvent confondue avec Pieris rapae, les critères pour différencier ces deux espèces étant très ténus, semant un peu plus de confusion dans les déterminations de ces jolis papillons blancs.

Si les Piérides sont très présentes dans nos campagnes, elles ne sont pas pour autant des papillons faciles à identifier et nécessitent un bon entraînement et de la circonspection :

alors, blanc bonnet ou… bonnet blanc ?

Les périodes d’essaimage des fourmis parasites du sous-genre Chthonolasius observées dans la région Hauts-de-France

Les périodes d’essaimage des fourmis parasites du sous-genre Chthonolasius sont ici étudiées dans le Nord de la France. Ce travail,
mené entre 2014 et 2020, permet de mieux comprendre leur stratégie de parasitage des espèces hôtes. Le rôle du piégeage dans
le cadre de l’étude de ce groupe d’insectes est souligné, notamment celui du piège lumineux qui semble être la technique la plus efficace pour détecter les individus appartenant à ce sous-genre. Les données recueillies permettent également de s’interroger sur
la valeur patrimoniale de ces espèces.

Photo de mise en avant : C. Lebas (AntArea).

Polyergus rufescens (Latreille, 1798) découverte dans l’ Aisne (02).

Voici un très belle découverte pour notre région. C’est dans un piège Barber installé par Nicolas Vansteene sur un coteau calcaire de l’Aisne que fût découverte cette espèce esclavagiste (obligatoire) rare et bien connue par les Myrmécologues.

Ses mandibules en forme de « sabre » et sa taille sont des critères qui ne permettent aucune confusion avec d’autres fourmis.

Polyergus rufescens (Latreille, 1798) Photo : L Colindre

Cette pilleuse de couvain d’autres espèces (Serviformica), effectue régulièrement des « raids » pour ravitailler en main d’œuvre son propre nid. Ses mandibules ne lui permettant pas de se nourrir seule, elle doit être nourrie par trophallaxie.

Nous reviendrons sur les particularités de l’espèce dans un prochain bulletin de l’ADEP.

Elle devient la 59ième espèce répertoriée dans les Hauts-de-France.

Bravo Nicolas !

Fiche espèce : Pseudicius encarpatus (Walckenaer, 1802)

Si le dimorphisme sexuel est marqué, la livrée du mâle ne passe pas inaperçue. Zébrée longitudinalement de noir et blanc, cette petite Salticidé (5 à 7 mm) se trouve sur les écorces (ici sur un tronc d’arbre bien exposé).

Pseudicius encarpatus mâle, Photo LC

L’espèce semble peu commune avec seulement 3 observations picardes (base ClicNat). Le mâle de la photo a été observé à Pierrefonds fin mai 2020.

Femelle Photo : Luc Gizart sous licence CC site www.internet insecte.org

Araignées saltiques les plus courantes en région picarde

Voici une sélection de quelques Saltiques communes, présentes en région, pour lesquelles il est bon de savoir si leurs identifications peuvent être envisagées sur simple photo ou s’il nécessite obligatoirement un examen précis sous binoculaire.

Ballus chalybeius (Walckenaer, 1802)

Petite espèce de 3 à 4 mm se trouvant sur la végétation basse. La femelle a un céphalothorax gris et un abdomen brun roux avec des taches noirâtres. Les pattes antérieures sont rougeâtres, les postérieures sont claires avec des traits et des anneaux. Le mâle est globalement noirâtre. La présence d’un trait noir sur la patte IV (1) s’arrêtant au tibia évitera la confusion avec B. rufipes dont le trait se poursuit sur le tarse et le métatarse.

Ballus chalybeius femelle
Ballus chalybeius mâle

Dendryphantes rudis (Sundevall 1833)

Araignée de 5 à 6 mm, habituée des résineux, la femelle de couleur rousse-verdâtre a deux taches blanches triangulaires sur l’abdomen, ainsi qu’une bande claire sous les yeux. Le mâle plus uniforme possède lui une ligne claire au-dessus des yeux.

Dendryphantes rudis femelle
Dendryphantes rudis mâle

Evarcha arcuata (Clerck, 1758)

Espèce commune de 6 à 7 mm, la femelle de coloration variable, beige à brun, a sous les yeux une double bande blanche. L’abdomen a une fine bande médiane noire sur l’avant et deux doubles taches latérales noires sur l’arrière accompagnées d’une petite tache blanche. Les pattes sont peu annelées. Le mâle est globalement noir avec aussi deux bandes blanches sur la face oculaire, des pattes noires avec des poils blancs sur les faces internes. Cette espèce préfère les milieux humides et herbeux. Si la femelle ne présente pas des motifs bien nets, l’identification peut s’avérer hasardeuse.

Evarcha arcuata femelle Photo NV
Evarcha arcuata mâle Photo NV

Evarcha falcata (Clerck, 1758)

Espèce forestière, ici il est préférable de laisser de côté la femelle qui peut trop se confondre avec d’autres. Le mâle typique présente des nuances de noir, beige et blanc crème. Parfois une barre sombre traverse le prosoma sur les plus jeunes. Le mâle ne dépasse pas 5 mm.

Evarcha falcata mâle Photo NV
Evarcha falcata mâle Photo NV

Heliophanus

Genre d’araignées de 3 à 6 mm affectionnant les plantes basses et les fourrés. Elles ont un corps sombre contrastant avec des pattes jaune-verdâtre claires parfois striées de noir. Chez les deux sexes on trouve ordinairement une fine ligne de soies blanches à l’extrémité antérieure de l’abdomen. Certaines espèces arborent d’autres macules blanches sur l’abdomen. Les mâles sont davantage irisés ou à reflets métalliques. Quatre espèces ont été identifiées en région, les photos en font l’illustration. Le passage à la loupe binoculaire s’avère nécessaire.

Heliophanus auratus Photo NV
Heliophanus cupreus Photo NV
Heliophanus flavipes Photo NV
Heliophanus tribulatus Photo NV

Marpissa muscosa (Clerck, 1758)

Espèce plus grande que ses cousines, 6 à 10 mm. Son aspect velu, son abdomen longiligne et ses couleurs mimétiques la rende facile à reconnaître. On la rencontre sur les écorces, les palissades, les piquets…

Marpissa muscosa Photo NV
Marpissa muscosa Photo LC

Myrmarachne formicaria (De Geer, 1778)

Habitus très différent des autres saltiques, cette espèce a l’apparence d’une fourmi, d’où son nom. Le céphalothorax est cassé en deux parties, l’avant est noir et le reste brun. Sur l’abdomen une couronne sombre est fréquente chez la femelle. Les pédipalpes sont aplatis. Chez le mâle, l’abdomen est souvent plus sombre et les pédipalpes démesurés, le fémur antérieur est noir. On la retrouve dans les plantes basses des sites ensoleillés et sous les  pierres.

Myrmarachne formicaria Photo NV

Pseudeuophrys

Deux espèces dans notre région,  de 3 à 5 mm, souvent sur les murs, toitures et parfois à l’intérieur des maisons. Poils bruns, roux et beiges, pattes bien annelées. Le critère du céphalothorax blanc chez P. lanigera est encore trop hasardeux pour distinguer cette dernière de P. erratica, une capture pour examen est conseillée pour éviter les erreurs.

Pseudeuophrys Photo NV
Pseudeuophrys Photo NV

Salticus

Genre représenté par trois espèces en région, 5 à 6 mm, 3 à 4 mm pour S. zebraneus. Salticus scenicus se retrouve principalement sur les murs et palissades tandis que S. cingulatus et S. zebraneus évolue plutôt sur les troncs des résineux. Araignées noires et blanches, les mâles portent de fortes chélicères. S. scenicus présente des motifs en chevrons sur son abdomen, les pattes sont peu annelées. Les motifs abdominaux sont légèrement différents pour S. cingulatus. Quant à S. zebraneus les motifs peuvent être fortement estompés. La proximité des aspects oblige à un prélèvement pour identifier à coup sûr les individus.

Salticus scenicus Photo NV
Salticus sp Photo NV

Photo de mise en avant : Emmanuel VIDAL

Les larves à « queue de rat »

Larve d’Eristalis, Photo LC

Connaissez vous les « larves à queue de rat » ? Les Diptères, Syrphidae avant d’être adultes, pondent dans l’eau, y compris dans des milieux « sales », eutrophisés (photo ci-dessous).

Milieu de la découverte : une fosse à lisier où stagne une eau des plus sales qui soit !

Mais aussi : les mares temporaires, les eaux croupies, les abreuvoirs à bovins, les récupérateurs d’eau, etc.

Cet appendice est très long et fonctionne comme un « tuba » pour respirer sous l’eau.

Une fois leur cycle terminé, les larves s’en vont nymphoser non loin pour devenir de belles mouches nectarifères, et devenir comme ça :

Syrphe du genre Eristalis Photo LC

Il existe d’autres Syrphes présentant cette caractéristique : les Helophilus : mais la larve reste plus petite ainsi que les Diptères Stratyiomidae.

Je reconnais que ce reportage n’a rien de « ragoutant » mais reconnaissez de votre côté qu’il s’agit là d’une singulière particularité ! D’autre part ces larves possèdent un atout de taille : elles participent à la dégradation de la matière organique et les adultes à polliniser. Deux bonnes raisons de ne pas les tuer.

Tout a une utilité dans la nature ! Il suffit de trouver laquelle !

Remerciements à Damien TOP pour ses précisions sur les Syrphes.

Fiche espece : Xenostrongylus deyrollei Jacquelin du Val,1860

Ce petit Nitidulidae (3,5 mm),très velu, ne figure pas dans le Catalogue des Coléoptères de France ( M. Tronquet et al., 2014). Par erreur les données de la région parisienne indiquées pour Xenostrongylus arcuatus Kiesenwetter, insecte uniquement connu du sud de la France, sont à attribuer à Xenostrongylus deyrollei. D’origine méditerranéenne ( Afrique du Nord, Italie, Espagne) il n’a été observé pour la première fois en France qu’en 2009. Il semble se répandre rapidement et a été rencontré pour la première fois dans l’Oise, et sans doute en Picardie, le 5-04-2020 à Chantilly.

Photo J.-C. Bocquillon
Auteur : P. Zagatti Sous licence CC-BY-NC

Référence :

Chapelin-Viscardi J.D. et al.-  Les espèces du genre Xenostrongylus Wollaston 1854 de France  métropolitaine ( Coleoptera Nitidulidae).

L’ENTOMOLOGISTE -Tome 74, n° 4, juillet-août 2018.

Pièges à frelons, attention aux amalgames !

Dans la revue de l’ARC (Agglomération de la Région de Compiègne) bulletin annuel 2020 est paru un encart page 27 : Notons la distribution de 2000 pièges à frelons asiatiques. Nous voulions revenir sur ce point. Un article très instructif réalisé dernièrement et paru dans le dernier bulletin de l’ADEP, nous apprend que sur 365 arthropodes piégés, on comptait seulement 16 frelons asiatiques ! Je vous laisse donc le soin de multiplier ces chiffres par 2000… La lutte contre le frelon asiatique ne doit pas faire oublier que bien d’autres insectes pollinisateurs sont sacrifiés (158 hyménoptères, 126 diptères etc) prouvant que l’alcool n’éloigne pas les abeilles….Il n’est donc pas nécessaire de faire plus de mal et déconseillé de pratiquer ce piégeage.