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Les « laisses de mer »

Les laisses de mer sont les débris organiques laissés sur le sable par la marée. Ils peuvent être végétaux ( goëmon et algues diverses) ou animaux ( poissons, crabes, coquillages, oiseaux marins). Ces débris plus ou moins en décomposition sont attractifs pour des espèces détritivores et leurs prédateurs. Leur recherche et leur identification permet de mesurer la qualité du biotope exploré : le nettoyage systématique des plages pour satisfaire les touristes a amené une régression impressionnante de cette entomofaune spécialisée.

Les principales familles de coléoptères spécialisés rencontrées sous les laisses de mer du littoral du nord de la France sont :

Carabidae ( Pogonus, Dicheirotrichus, Dyschirius……) ;

Staphylinidae (Cafius, Anotylus, Remus, Orthidus, ….) ;

—Histeridae ( Hypocaccus Baeckmanniolus, Exaesiopus….) ;

—Hydrophilidae ( Cercyon, Sphaeridium…..) ;

—Scarabaeidae ( Aegialia, Aphodius divers……) ;

—Tenebrionidae ( Phaleria, Phylan…..).

Certaines espèces sont traditionnellement citées, mais le nettoyage des plages les ayant fait disparaître, elles ne figurent pas ci-dessus ( par exemple le Carabidae Nebria complanata).

La photo ci-dessous illustre comment soulever rapidement la laisse de mer d’où s’échapperont avec vivacité les Staphylinidae et Carabidae. Il faut agir vite. Les Histeridae, Scarabaeidae et les Tenebrionidae sont moins vifs, mais s’enfonceront sans tarder dans le sable.

Jean Claude Bocquillon
Le rare Gravelot à collier interrompu qui niche dans les galets et se nourrit des insectes qu’abrite la laisse de mer. Photo : L Colindre.
Emmanuel au tamis.
Thierry à la manœuvre.

Trichoferus pallidus (Olivier, 1790)

C’est en juillet et en août que ce discret Cerambycidae se manifeste. Crépusculaire et nocturne, il ne s’intéresse qu’au bois mort et sec des feuillus avec une nette préférence pour le chêne.

Trichoferus pallidus mâle, Photo : J.-L. Hercent, 2021 Tous droits réservés.

Réputé assez rare ou rare selon les auteurs, il est venu à la lumière le 22-08- 2021, lors d’un inventaire de lépidoptères nocturnes à la Maison du Parc Naturel Oise-Pays de France, et photographié par J.L. Hercent.

Sa présence en forêt de Chantilly pourrait être favorisée par les nombreux chênes plus ou moins dépérissants depuis les sécheresses de ces dernières années.

Trichoferus pallidus femelle, Alain Berly — Image sous licence CC BY NC

Fiche espece : Xenostrongylus deyrollei Jacquelin du Val,1860

Ce petit Nitidulidae (3,5 mm),très velu, ne figure pas dans le Catalogue des Coléoptères de France ( M. Tronquet et al., 2014). Par erreur les données de la région parisienne indiquées pour Xenostrongylus arcuatus Kiesenwetter, insecte uniquement connu du sud de la France, sont à attribuer à Xenostrongylus deyrollei. D’origine méditerranéenne ( Afrique du Nord, Italie, Espagne) il n’a été observé pour la première fois en France qu’en 2009. Il semble se répandre rapidement et a été rencontré pour la première fois dans l’Oise, et sans doute en Picardie, le 5-04-2020 à Chantilly.

Photo J.-C. Bocquillon
Auteur : P. Zagatti Sous licence CC-BY-NC

Référence :

Chapelin-Viscardi J.D. et al.-  Les espèces du genre Xenostrongylus Wollaston 1854 de France  métropolitaine ( Coleoptera Nitidulidae).

L’ENTOMOLOGISTE -Tome 74, n° 4, juillet-août 2018.

Fiche espece : Oxycarenus lavaterae (Fabricius, 1787)

Oxycarenus lavaterae, ou punaise du tilleul, est originaire du bassin méditerranéen. Depuis les années 1980 l’espèce a entamé une spectaculaire progression vers le nord, sans doute liée au réchauffement climatique qui permet sa survie hivernale. Le trait le plus typique de son comportement est le regroupement de centaines ou de milliers d’individus entassés et serrés les uns sur les autres sur des troncs de tilleuls dès l’automne pour hiverner.

Jean-Claude Bocquillon.

Photo : François Petit
Photo : François Petit
Photo : François Petit

Fiche espece : Phloiophilus edwardsii Stephens, 1830

Photo avec l’aimable autorisation d’Hervé BOUYON.

Unique espèce de la famille des Phloiophilidae en France, le Phloiophilus edwardsii Stephens 1830, est un mycétophage automnal et hivernal des lichens Phlebia merismoides et Peniophora quercina sur branches de feuillus. Se rencontre ça et là dans toute la France (catalogue Tronquet).

Ce Coléoptère se caractérise par des tarses pentamères, une ponctuation non alignée, un pronotum à marge en dents de scie, et une pubescence grise. Fait partie des Cleroidea Latreille. Capture par battage de branches basses de chêne en forêt de Chantilly, le 20 mars 2019.

Jean-Claude Bocquillon.

Fiche espèce : Abdera flexuosa (Paykull, 1799) – Chantilly

Texte et photo : Jean-Claude Bocquillon.

Cette espèce mycétophage saproxylique a été récoltée à Chantilly sur Phellinus tuberculosus, champignon commun sur les Prunus, le 3-04-2018. Elle est indiquée «ça et là dans toute la France » dans le Catalogue des coléoptères de France de M.Tronquet, et Hervé Bouyon ne l’a pas fait figurer dans le Catalogue des Coléoptères d’Ile de France, fascicule XI Tenebrionoidea, édité par l’Acorep. On ne la trouve pas non plus dans le Catalogue des Coléoptères du Département de la Somme de Carpentier et Delaby. Il s’agit donc d’une observation qui précise sa dispersion.

 

Fiche espèce : Hylis olexai (Palm, 1955) Forêt de Hez-Froidmont.

Par Jean-Claude Bocquillon.

Fiches des espèces remarquables

Hylis olexai (Palm, 1955)

(Coleoptera, Eucnemidae)

Hylis olexai Palm, Coléoptère Eucnemidae de 4,5mm, est considéré par les uns comme peu commun, par les autres comme assez rare. Il fait partie du cortège des insectes saproxyliques, et se développe dans le bois décomposé humide. Lors de la sortie en forêt de Hez-Froidmont du 2-07-2017 il a été récolté en 4 exemplaires sur une grosse branche de hêtre passablement pourrie gisant au bord de l’étang du Fond de la Garde. Il est à noter que nous avons observé le même comportement que celui décrit par A. Méquignon en 1921 : l’insecte parfait se cache dans les fentes des arbres abattus, en sort et court rapidement pour se cacher de nouveau. Sa capture nécessite patience et bons réflexes lors de sa courte apparition.

Photo : V. Lefebvre.

 

Tous nos remerciements à Vincent Lefebvre, pour son aimable autorisation à la diffusion de sa photo.

Fiche espèce : Schizotus pectinicornis (L, 1758 ) – Artoise.

Par Jean-Claude BOCQUILLON

Fiches des espèces remarquables

Schizotus pectinicornis (L, 1758)

(Coleoptera, Pyrochroidae)

Signalé par le Catalogue des Coléoptères de France de Marc Tronquet du Massif Central, et des Alpes du nord au quart nord-est de la France. J. Sainte-Claire Deville le signalait des Vosges, du Jura et de Savoie. Nous avons pu constater sa grande abondance en forêt de Saint Michel où on le rencontrait aussi bien en milieu ouvert que dans les sous-bois.

Photo : J.-C. Bocquillon.

Fiche espèce : Hypnoidus riparius (Fabricius, 1792) – Artoise.

Par Jean-Claude BOCQUILLON

Fiches des espèces remarquables

Hypnoidus riparius (Fabricius, 1792)

(Coleoptera, Elateridae)

Cette espèce strictement montagnarde est commune au bord des eaux, de la limite des neiges éternelles jusqu’à une altitude de 400 mètres où elle se rencontrera dans les vallons froids orientés au nord (dixit L. Leseigneur).

 

Photo : J.-C. Bocquillon.

Je l’ai récoltée au bord de l’Artoise non loin du Carrefour Alexandre, parcelle 403, le 19/05/2017, cachée sous les feuilles mortes. Cela démontre, s’il en était encore besoin, que la forêt de Saint-Michel possède certains éléments de faune montagnarde qui confirment son microclimat froid et humide.