Archives de catégorie : Milieux

Tardive mante religieuse dans la Somme

Le 13 novembre 2023 vers 16h00, à la faveur d’une journée partiellement ensoleillée, j’ai eu la surprise de contempler une femelle de mante religieuse dans mon modeste jardin exposé plein sud à Fouilloy, en Vallée de Somme. 

Cette date d’observation est particulièrement tardive en région Hauts-de-France, où on pouvait jusqu’alors espérer rencontrer l’espèce jusque fin octobre. 

Les longues journées radieuses de l’été indien 2023 auront probablement favorisé les déplacements de cet insecte si particulier. Toutefois, je soupçonne que la broussaille du jardin, religieusement non entretenu jusqu’à l’hiver, aura contribué à l’intérêt de cet individu pour ce lieu. 

Plan d’actions en faveur des tourbières des Hauts-de-France

2022 – 2031

Vous trouverez ci-joint le plan d’actions en faveur des tourbières des Hauts-de-France, un milieu à très fort enjeu.

Ce document parfaitement réalisé, vous propose de mieux appréhender le rôle joué par les Tourbières, notamment face au défi du changement climatique et de la biodiversité.

Bonne lecture !

Biodiversité agricole – tour de plaine à Escarmain

Une restitution partielle de résultats d’études réalisés en 2022 sur 7 exploitations Bio par l’ADEP et BIO en Hauts-de-France a eu lieu à Escarmain (Nord), le 08 septembre 2023, chez les exploitants Hubert et Madleen Deparis (polyculture-élevage). Il est proposé un extrait du compte-rendu d’Emilie Grard, chargée de mission développement durable, agricole et alimentation à la Communauté de Commune du Pays Solesmois ; autres structures présentes :  Chambre d’Agriculture , Initiatives Paysannes.

Extrait : Emmanuel Vidal, entomologiste membre de l’ADEP (Association des Entomologistes de Picardie), a présenté l’étude « biodiversité » mené sur 7 fermes des Hauts-de-France. La biodiversité des infrastructures agroécologique (IAE) a été étudiée et analysée. Des éléments ont été particulièrement discutés au cours du tour de plaine et notamment :

– la méthodologie : un certain nombre de rapports explorent déjà le sujet de la biodiversité, en tentant de répondre à deux questions que les agriculteurs se posent souvent : « qu’est-ce qu’il y a dans les haies ? », « Est-ce que c’est bien ?». A la différence d’autres études, celle menée par l’ADEP utilise des référentiels avec des seuils (satisfaisant/très satisfaisant/etc.) pour juger des aménagements boisés et non de l’exploitation entière. La spécificité de l’étude, comparée à d’autres, se trouve aussi dans l’étude de nombreuses espèces et non de quelques familles ciblées (carabes la plupart de temps). Malgré cela, les ravageurs ne sont pas relevés dans cette étude car non étudiés par l’association à ce stade.

Référence rapport : VIDAL E., COLINDRE L., CONRAD L., DELASALLE JF., DEROZIER C., DUQUEF Y. & SINNAEVE T. (2023). Diversités des arthropodes en agriculture biologique – Diagnostics des infrastructures agroécologiques de 7 exploitations. BIO en Hauts-de-France & Association des Entomologistes de Picardie ; 48 p. et annexes. 

http://adepentomo.fr/diversites-des-arthropodes-en-agriculture-biologique/

Diversités des arthropodes en agriculture biologique

L’ADEP et BIO en Hauts-de-France ont achevé en 2022 une vaste étude portant sur la biodiversité des petites bêtes peuplant les infrastructures agroécologiques de 7 exploitations. Réseaux de haies et bandes herbacées ont été explorés dans les principaux systèmes de production Bio les plus représentés en région (maraîchage, élevage laitier, grandes cultures et légumes de plein champ). Cette étude a reçu le soutien de la Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement, Hauts-de-France (DREAL) ainsi que du Conseil Régional Hauts-de-France. 

Référence :

VIDAL E., COLINDRE L., CONRAD L., DELASALLE JF., DEROZIER C., DUQUEF Y. & SINNAEVE T. (2023). Diversités des arthropodes en agriculture biologique – Diagnostics des infrastructures agroécologiques de 7 exploitations. BIO en Hauts-de-France & Association des Entomologistes de Picardie ; 48 p. et annexes.

Une version haute définition est disponible en s’adressant au secrétariat.

Le « vieux » bois et arbres têtards : à quoi ça sert ?

Beaucoup de remarques sont faites sur le bois dépérissant, les arbres morts ou encore la « laideur » des arbres têtards…

Des préjugés dont il faut vite se débarrasser ! En effet, il y a de nombreux atouts. En voici quelques uns :

Le vieux bois de nos forêts (devenu de plus en plus rare avec l’exploitation économique des forêts) est un réservoir de biodiversité. Les coléoptères saproxylophages sont des insectes qui ne consomment que le bois mort en décomposition et réalisent une partie de leur cycle de vie dans ce bois. A ne pas confondre avec les autres insectes « xylophages » !

Ils participent donc à la décomposition du bois au même titre que les champignons ou certains oiseaux (comme les pics par exemple). Nos insectes saproxylophages sont également une source alimentaire pour ces mêmes oiseaux !

Les arbres creux servent également de refuges aux chauves-souris, chouettes, sittelles, troglodytes, etc.

Certains les trouveront moches, d’autre beaux : les goûts et les couleurs….! Néanmoins ils participent à la bonne gestion de nos bois et forêts.

Quant aux arbres têtards (appelés aussi « trognes »), ils sont devenus rares dans nos paysages ruraux. A l’époque ils étaient utilisés pour le fourrage et le bois de chauffage. La coupe régulière du tronc produisait des rejets (photo ci-dessous).

Cette pratique dessinait des arbres aux formes particulières avec un épaississement (la trogne). Les cicatrices formant des bosses, des creux, des trous. Avec le temps, des cavités apparaissent, permettant d’offrir gîte et couvert à de nombreux animaux.

Ils servent également de brise-vent et contribuent à la bonne tenue des sols (+intérêt hydrologique) aux abords des rivières.

Nous espérons que la vision des choses changera vis-à-vis des arbres têtards au regard de leurs bienfaits.

Texte et photos : L. Colindre. 2023.

« Libellules, écologie et cycle de vie ». Formation le 8 juin 2023

Un message du CEN Hauts-de-France

Photo : L. Colindre

Bonjour à toutes et tous,

Le Plan régional d’actions sur les Libellules prévoit l’organisation de formations auprès des acteurs régionaux afin d’augmenter la prise en compte des libellules menacées. A ce titre, j’ai le plaisir de vous informer que le Conservatoire d’espaces naturels, en collaboration avec la DREAL Hauts-de-France,  organise une formation le 8 juin 2023 sur la thématique « Libellules, écologie et cycle de vie ». De niveau débutant, elle se destine à un public professionnel novice et a pour objectif de transmettre des notions générales pour mieux comprendre et connaitre les libellules.

Seront donc abordées lors de cette formation :

  • La biologie des libellules ;
  • Le cycle de vie et l’écologie des libellules ;
  • Les menaces pesant sur les libellules ;
  • Le Plan régional d’actions et savoir comment s’impliquer.

Cette formation est organisée sur une journée. La matinée sera dédiée aux présentations en salle et l’après-midi à une sortie sur le terrain. Elle accueillera entre 10 et 15 participants.

Elle aura lieu au Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France à Lillers (62). Cette formation est gratuite.

Si vous êtes intéressé par cette formation, je vous invite à compléter le formulaire suivant : https://forms.gle/mTs8r3oRNTGY8Niz8

Attention, répondre à ce formulaire ne vous certifie pas une place lors de la formation. Vous serez notifié du résultat de votre candidature fin avril.

Par ailleurs, si vous souhaitez proposer une thématique pour une future formation, je vous invite à remplir le sondage sur les besoins des acteurs régionaux.

Photo : L. Colindre

Invitation au week-end d’étude entomologique en Thiérache – 2022 – Portes de la Thiérache

Par Guénael HALLART

Du 23 au 25 septembre, aura lieu le traditionnel « week-end d’études entomologiques en Thiérache », co-organisé par le CPIE (Centre permanent d’initiatives pour l’environnement) et l’ADEP (Association Des Entomologistes de Picardie).

Ce sera la 6ème édition.

Chaque année, à cette occasion, des entomologistes bénévoles de l’ADEP, mais aussi d’associations partenaires (SENF, OPIE..), parcourent un secteur de Thiérache, pour améliorer la connaissance sur les insectes de notre territoire, chacun avec ses spécialités (coléoptères aquatiques, éphémères, coléoptères terrestres, hyménoptères…), et en invitant les habitants à se joindre à eux.

Cette année il sera réalisé sur le secteur de la Serre amont, en partenariat avec la Communauté de Communes des Portes de la Thiérache.

Depuis les gîtes de Grandrieux, les entomologistes prospecteront ainsi, jours et nuits, la haute vallée de la Serre, ses affluents, ses mares, son bocage…

Les personnes souhaitant se joindre à ces prospections, les aider et découvrir en même temps des insectes et des techniques d’étude, ce peut être :

Du matériel (filets, pots d’observation, épuisettes, loupes…) pourra être prêté.

Pour vous inscrire ou obtenir plus de renseignements vous pouvez nous contacter :

g.hallart@cpie-aisne.com / 0623700784.

A bientôt, L’équipe de l’antenne Thiérache du CPIE.

L’ADEP & l’association BIO en Hauts-de-France s’unissent pour valoriser la biodiversité des haies agricoles. 

L’agriculture biologique, en prohibant l’utilisation de produits phytosanitaires et d’engrais de synthèse a un impact positif sur la biodiversité ; en moyenne 30% d’espèces en plus sur les parcelles bio et 50% d’individus supplémentaires observés dans les espèces présentes comparativement à l’agriculture dite conventionnelle.

L’implantation d’infrastructures agro-environnementales (IAE) est également primordiale pour fournir et/ou préserver des habitats favorables à la biodiversité. Parmi ces IAE, la présence d’arbres (haies ou agroforesterie) sur la ferme est déterminante. Mais comment constater, mesurer et objectiver cet impact ?

En 2020, l’Association des entomologistes de Picardie (ADEP) a développé une méthode de diagnostic permettant d’observer de multiples espèces d’arthropodes (insectes, arachnides) liées aux haies présentes sur une ferme. La particularité de ce diagnostic est de recenser de multiples espèces en s’intéressant, en particulier, aux espèces « auxiliaires » des cultures présentes sur la ferme.

Fort de cette expérience, l’ADEP et Bio en Hauts-de-France s’unissent pour réaliser ce type de diagnostic sur 7 fermes bio de la région en 2022, afin de commencer à produire des références sur cette biodiversité en maraîchage, élevage laitier et grande culture. 

Photos : E. Vidal

Les « laisses de mer »

Les laisses de mer sont les débris organiques laissés sur le sable par la marée. Ils peuvent être végétaux ( goëmon et algues diverses) ou animaux ( poissons, crabes, coquillages, oiseaux marins). Ces débris plus ou moins en décomposition sont attractifs pour des espèces détritivores et leurs prédateurs. Leur recherche et leur identification permet de mesurer la qualité du biotope exploré : le nettoyage systématique des plages pour satisfaire les touristes a amené une régression impressionnante de cette entomofaune spécialisée.

Les principales familles de coléoptères spécialisés rencontrées sous les laisses de mer du littoral du nord de la France sont :

Carabidae ( Pogonus, Dicheirotrichus, Dyschirius……) ;

Staphylinidae (Cafius, Anotylus, Remus, Orthidus, ….) ;

—Histeridae ( Hypocaccus Baeckmanniolus, Exaesiopus….) ;

—Hydrophilidae ( Cercyon, Sphaeridium…..) ;

—Scarabaeidae ( Aegialia, Aphodius divers……) ;

—Tenebrionidae ( Phaleria, Phylan…..).

Certaines espèces sont traditionnellement citées, mais le nettoyage des plages les ayant fait disparaître, elles ne figurent pas ci-dessus ( par exemple le Carabidae Nebria complanata).

La photo ci-dessous illustre comment soulever rapidement la laisse de mer d’où s’échapperont avec vivacité les Staphylinidae et Carabidae. Il faut agir vite. Les Histeridae, Scarabaeidae et les Tenebrionidae sont moins vifs, mais s’enfonceront sans tarder dans le sable.

Jean Claude Bocquillon
Le rare Gravelot à collier interrompu qui niche dans les galets et se nourrit des insectes qu’abrite la laisse de mer. Photo : L Colindre.
Emmanuel au tamis.
Thierry à la manœuvre.

Sortie ADEP à Bienville (Oise)

Une bien belle journée pour découvrir les milieux humides et secs de Bienville qui s’est déroulée dimanche 1er mai 2022.

Photo : LC

Carole, Jean-Hervé, Joël, Thierry et Laurent se sont concentrés sur les insectes saproxyliques, fourmis et tous ceux qui souhaitaient tomber dans les parapluies japonais !

Sous les yeux experts de nos collègues. Notez l’index et la détermination de Carole à ce moment précis ! Photo LC.
Sous le regard médusé d’une « araignée-crabe » Photo : LC
Beauté du paysage. Photo LC
Les entomologistes en action ! Photo LC

La journée se soldera par de nombreuses découvertes. Patience, nous reviendrons vers vous pour les résultats définitifs… mais en avant-première déjà deux belles découvertes :
– un Syrphe devenu très rare : Sphiximorpha subsessilis, dans les Syrphidae. Une découverte pour le département de l’Oise et des données datant d’avant l’an 2000 pour la Somme et l’Aisne. C’est une espèce patrimoniale liée aux vieux boisements.
– deux chenilles d’une belle et rare Noctuelle, trouvées sur chêne bien sûr : Dicycla Oo (le Double-Zéro).

Dicycla Oo (le Double-Zéro). Photo : Carole Derozier.
Une écoute religieuse du spécialiste des Coléoptères !Photo CD
Sphiximorpha subsessilis Photo : CD

Merci à Jean-Hervé pour l’organisation de cette journée.

Une découverte exceptionnelle pour la Picardie, le Cucujus vermillon, Cucujus cinnaberinus (Scopoli, 1763)  (Coleoptera Cucujidae).

Dominique Cagniard (Picardie Nature, ADEP), Jean-Hervé YVINEC et Ludivine Conrad (ADEP).

Figure 1 : Photographie d’un Cucujus vermillon (photo Mickaël Blanc) semblable a celui trouvé à Viry-Noureuil.

Longtemps considérée comme une espèce relicte de forêt primaire, Cucujus cinnaberinus (fig. 1), espèce strictement protégée au niveau européen, vient d’être détectée pour la seconde fois en France, dans la vallée de l’Oise en 2022 ; après sa découverte en Alsace en 2014. Dominique Cagniard l’a observé sous forme adulte (deux individus sous une écorce déhiscente près d’un ruisseau) le 10 janvier 2022 lors d’une promenade sur le territoire de Viry-Noureuil (fig. 2). Il s’agit donc d’une découverte exceptionnelle ! Elle montre bien, l’importance des réseaux d’observateurs naturalistes multigroupes comme ceux qui se développent dans les Hautes de France ces dernières années.

Figure 2 : Photographie de l’arbre ou deux adultes ont été observés initialement.

L’espèce éteinte en Europe occidentale a subsisté ponctuellement en Europe de l’est mais semble en expansion depuis peu. Elle a été détectée en Allemagne et dans les Flandres belges ou elle s’est implantée à partir de 2012.  Inscrite à l’annexe II de la convention de Berne et aux annexes II et IV de la directive habitat, faune flore, elle est déterminante pour le réseau Natura 2000. Sa présence implique la mise en place de zone spéciale de conservation et nécessite une protection stricte  car inscrite sur l’arrêté du 23 avril 2007 fixant les listes d’insectes protégés sur l’ensemble du territoire français.  C. cinnaberinus  est  également  considérée comme  une  espèce  parapluie  potentielle  pour la protection des habitats naturels boisés riches en  bois  mort  , en particulier des ripisylves et des forêts matures laissées en libre évolution.

Quelques semaines plus tard, à l’initiative du second auteur, une prospection a été mise en place de manière à vérifier l’implantation de l’espèce sur le secteur.  Après une visite à la station initiale, une investigation sur une zone plus typique en fond de vallée a été décidée. Une zone très humide en fond de vallée avec quelques vieux peupliers a été choisie comme première cible. Une recherche rapide, en 45 minutes et seulement quelques arbres, a permis de réaliser deux observations (Ludivine Conrad et J.-H. Yvinec) distantes de 100 m, toujours sur la commune de Viry-Noureuil. Cette fois-ci ce sont des larves qui ont été observées sous l’écorce de gros peupliers (fig. 3).

Figure 3 : Tronc de gros peuplier dans lequel plusieurs larves ont été observées par Ludivine Conrad.

Cette jolie espèce  est  saproxylique et cryptique,  la  larve  et  l’adulte évoluant  sous  les  écorces  d’arbres  morts ou  mourants. Sa détection est peu évidente à l’état adulte d’après la littérature, car celui-ci n’est présent hors de son milieu de vie larvaire que pendant une très courte période (dispersion, reproduction et ponte) et même à l’état adulte passe donc la plus grande partie de son temps sous les écorces.

Neomida haemorrhoidalis (Fabricius, 1787), espèce patrimoniale nouvelle pour les Hauts-de-France, (Coleoptera Tenebrionidae).

Dans le cadre d’une prospection liée à l’inventaire des coléoptères saproxyliques, couplée au test d’une méthode de prospection pour détecter Cucujus cinnaberinus (Scopoli, 1763) une nouvelle espèce pour les Haut-de France  a été découverte : Neomida haemorrhoidalis, le Ténébrion diabolique (à cause des cornes sur la tête du mâle). Ces deux projets sont financés par le MNHN, UMS Patrimoine naturel et en sont donc une retombée rapide et directe.

Photographie d’un Neomida haemorrhoidalis  femelle avec l’aimable autorisation de Cédric Alonso.

L’espèce a été détectée sur une chandelle de peuplier, située en bordure immédiate de l’Oise à Pont-l’Évêque (60). Cette chandelle de très gros peuplier est récente (quelques années) et le reste de l’arbre couché le long de la rive. Elle porte de très gros amadouviers, Fomes fomentarius. Celui situé le plus haut, vers 3 m, semblait plus vieux et a donc été décroché, puis coupé en deux sur un support. Si l’extérieur était bien conservé, l’intérieur est en partie dégradé avec de la sciure de champignon, mais sec. Il était occupé par un nid de fourmis Lasius et en secouant la moitié du champignon, une dizaine de Neomida sont tombés avec la sciure. Cette moitié a été prélevée pour mise en élevage et l’autre précautionneusement replacée sur la chandelle.

Biotope (Photo : J-H Y).

Cette donnée dans la vallée de l’Oise est donc une première attestation pour les Hauts-de-France.  Neomida haemorrhoidalis était retenue dans la liste  des espèces reconnues pour estimer la qualité des forêts  (Brustel 2002). Elle fait désormais partie des espèces patrimoniales, classées IP3 (sur 4) dans le nouveau catalogue « Les Coléoptères saproxyliques de France ». Sur l’INPN elle est notée comme faisant partie des espèces déterminantes ZNIEFF et est classée LC en Liste Rouge européenne. Il s’agit donc d’un ajout intéressant à la faune des Hauts-de-France.

Cet insecte bien que bon voilier  a une assez faible capacité de dispersion.  Il lui est alors nécessaire de s’installer sur des niches écologiques conséquentes lui permettant de se maintenir sur le long terme.  Ceci expliquerait sa distribution sporadique en France (58 données pour tout le pays sur le site de l’INPN/MNHN). Sa présence dans  la vallée de l’Oise sur un secteur classé Natura 2000 au titre de la directive oiseaux, doit donc être considérée comme un indicateur d’un bon potentiel saproxylique. Il conviendrait donc de veiller à ce que ces biotopes de ripisylve et de boisements humides soient protégés au mieux et que l’on porte une attention bienveillante à ces vieux saules et peupliers. Ces secteurs Natura 2000 de la moyenne vallée de l’Oise ne valent donc pas uniquement pour leurs zones prairiales et leur capacité d’accueil d’oiseaux protégés. La découverte récente (Yvinec et alii en cours)  de Cucujus cinnaberinus (Scopoli, 1763), espèce protégée au niveau européen, en bordure du secteur amont de cette zone Natura 2000, vient confirmer le très fort potentiel des secteurs boisés du fond de vallée de l’Oise.