L’escapade des abeilles

Reconnaître les colonies d’abeilles mellifères à l’état sauvage, premier bilan

L’escapade des abeilles. L’association des Entomologistes de Picardie a initié depuis 2022 un projet de cartographie des nidifications de l’abeille mellifère à l’état sauvage à l’échelle de la région Hauts-de-France, projet qui sera poursuivi au moins jusqu’en 2026.

Contexte et objectifs. L’espèce Apis mellifera Linnaeus, 1758 fait l’objet de beaucoup d’attention sous un statut d’abeilles domestiquées pour la production de miel car sujettes à de multiples problématiques sanitaires conduisant fréquemment à l’effondrement de ses colonies jusqu’à leur extinction localement. En revanche, son statut d’espèce sauvage est largement ignoré de tous. Ce constat révèle l’incongruité consistant à prioriser la sauvegarde d’une espèce domestiquée, à la connaissance voire la sauvegarde de cette même espèce vivant à l’état sauvage. C’est donc avec bon sens que l’ADEP propose de porter un regard de naturaliste sur cet hyménoptère social qui n’a que trop été associé à la l’activité apicole. Notre projet associatif n’est aucunement lié aux objectifs des conservatoires de l’abeille noire (sous-espèce : Apis mellifera mellifera Linnaeus, 1758), des structures qui envisagent paradoxalement la sauvegarde de leurs abeilles mellifères locales grâce à l’action de l’apiculture, la production de la ruche restant la motivation principale. La visite des sites internet des actuels douze conservatoires de France permet d’en être persuadé. 

En partageant avec l’ADEP vos observations de colonies vivant à l’état sauvage, nous contribuerons localement à leur visibilité et à leur sauvegarde grâce aux actions suivantes :

– Objectiver l’existence de colonies sauvages sur un territoire ;

– Renforcer la reconnaissance de l’existence de colonies sauvages auprès de tous les publics ;

– Reconsidérer la fonctionnalité des habitats que les colonies sauvages investissent, forestiers et autres ;

– Enrichir la défense de l’existence des colonies sauvages grâce à la contribution de la philosophie du vivant.   

Quelques actions menées en 2023.

– Réalisation d’une affichette de présentation du projet et d’une fiche de signalement des sites de nidification ;

– Présentation initiale du projet à partir du site de l’ADEP (15 janvier 2022) ; 

– Elaboration d’une convention soumise à proposition vers diverses institutions telles que l’Office National des Forêts, les fédérations de chasse, les services départementaux d’incendie et de secours de plusieurs départements, Centre Régional de la Propriété Forestière Hauts-de-France ;

– Signature d’une convention avec l’Office National des Forêts, agence territoriale de Lille et agence territoriale de Picardie. L’ONF apparait comme un partenaire efficient puisque la majeure partie des colonies à l’état sauvage se recense en contexte forestier selon la littérature scientifique ;

– Obtention d’un accord de principe avec le Service Départemental d’Incendie et de Secours de l’Oise pour faire connaitre le projet auprès des membres du personnel hors cadre professionnel ;

– Signature d’une convention avec la Fédération de chasse de la Somme et plus largement vers les fédérations des Hauts-de-France pour faire connaitre le projet auprès de leurs salariés et leurs adhérents.

Recueil de connaissances.

– 19 communes concernées (fig. 1) ;

– 23 observations opportunistes de nidification à l’état sauvage sur la période 2010-2023 ;

– 14 observateurs : BLIOT Alexis, COLINDRE Laurent, DEROZIER Carole, DUQUEF Yann, HERCENT Jean-Luc, KANDELAFT Nicolas, LEMOINE Guillaume, MESSIN Dominique, ONF Agence territoriale de Picardie, PLATEAU Luc, PLATEAU Odile, T’FLACHEBBA Mathieu, VIDAL Emmanuel et VILLAIN Christophe.

Remerciements

Remerciements : À Manon Frangeul, ONF (Service Environnement et Accueil du Public, Chef de projets Environnement) pour son intérêt et sa bienveillance vis-à-vis du projet.