Archives de catégorie : Autres

Biodiversité agricole – tour de plaine à Escarmain

Une restitution partielle de résultats d’études réalisés en 2022 sur 7 exploitations Bio par l’ADEP et BIO en Hauts-de-France a eu lieu à Escarmain (Nord), le 08 septembre 2023, chez les exploitants Hubert et Madleen Deparis (polyculture-élevage). Il est proposé un extrait du compte-rendu d’Emilie Grard, chargée de mission développement durable, agricole et alimentation à la Communauté de Commune du Pays Solesmois ; autres structures présentes :  Chambre d’Agriculture , Initiatives Paysannes.

Extrait : Emmanuel Vidal, entomologiste membre de l’ADEP (Association des Entomologistes de Picardie), a présenté l’étude « biodiversité » mené sur 7 fermes des Hauts-de-France. La biodiversité des infrastructures agroécologique (IAE) a été étudiée et analysée. Des éléments ont été particulièrement discutés au cours du tour de plaine et notamment :

– la méthodologie : un certain nombre de rapports explorent déjà le sujet de la biodiversité, en tentant de répondre à deux questions que les agriculteurs se posent souvent : « qu’est-ce qu’il y a dans les haies ? », « Est-ce que c’est bien ?». A la différence d’autres études, celle menée par l’ADEP utilise des référentiels avec des seuils (satisfaisant/très satisfaisant/etc.) pour juger des aménagements boisés et non de l’exploitation entière. La spécificité de l’étude, comparée à d’autres, se trouve aussi dans l’étude de nombreuses espèces et non de quelques familles ciblées (carabes la plupart de temps). Malgré cela, les ravageurs ne sont pas relevés dans cette étude car non étudiés par l’association à ce stade.

Référence rapport : VIDAL E., COLINDRE L., CONRAD L., DELASALLE JF., DEROZIER C., DUQUEF Y. & SINNAEVE T. (2023). Diversités des arthropodes en agriculture biologique – Diagnostics des infrastructures agroécologiques de 7 exploitations. BIO en Hauts-de-France & Association des Entomologistes de Picardie ; 48 p. et annexes. 

http://adepentomo.fr/diversites-des-arthropodes-en-agriculture-biologique/

Le « vieux » bois et arbres têtards : à quoi ça sert ?

Beaucoup de remarques sont faites sur le bois dépérissant, les arbres morts ou encore la « laideur » des arbres têtards…

Des préjugés dont il faut vite se débarrasser ! En effet, il y a de nombreux atouts. En voici quelques uns :

Le vieux bois de nos forêts (devenu de plus en plus rare avec l’exploitation économique des forêts) est un réservoir de biodiversité. Les coléoptères saproxylophages sont des insectes qui ne consomment que le bois mort en décomposition et réalisent une partie de leur cycle de vie dans ce bois. A ne pas confondre avec les autres insectes « xylophages » !

Ils participent donc à la décomposition du bois au même titre que les champignons ou certains oiseaux (comme les pics par exemple). Nos insectes saproxylophages sont également une source alimentaire pour ces mêmes oiseaux !

Les arbres creux servent également de refuges aux chauves-souris, chouettes, sittelles, troglodytes, etc.

Certains les trouveront moches, d’autre beaux : les goûts et les couleurs….! Néanmoins ils participent à la bonne gestion de nos bois et forêts.

Quant aux arbres têtards (appelés aussi « trognes »), ils sont devenus rares dans nos paysages ruraux. A l’époque ils étaient utilisés pour le fourrage et le bois de chauffage. La coupe régulière du tronc produisait des rejets (photo ci-dessous).

Cette pratique dessinait des arbres aux formes particulières avec un épaississement (la trogne). Les cicatrices formant des bosses, des creux, des trous. Avec le temps, des cavités apparaissent, permettant d’offrir gîte et couvert à de nombreux animaux.

Ils servent également de brise-vent et contribuent à la bonne tenue des sols (+intérêt hydrologique) aux abords des rivières.

Nous espérons que la vision des choses changera vis-à-vis des arbres têtards au regard de leurs bienfaits.

Texte et photos : L. Colindre. 2023.

Exposition « un autre regard sur les insectes » du 17 au 20 septembre 2022 à Coeuvres et Valsery (02).

Béatrice et Jean-François LECLERC ont le plaisir de vous inviter à leur exposition intitulée « Un autre regard sur les insectes » :

Samedi 17 et dimanche 18 septembre 2022 de 10 h à 18 h

Lundi 19 et mardi 20 septembre de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h

Dans l’église de Coeuvres et Valsery (Aisne).

Séance de « rattrapage » :

Pour celles et ceux qui ne pourraient pas s’y rendre, une seconde date à la maison des associations de Pernant (Aisne) vous est proposée :

du mercredi 5 au dimanche 9 octobre de 14 h à 18 h.

Venez nombreux !

Projet d’arrêté de protection de biotope (APB) pour les sites de la Pointe de la Crèche et du Cap Blanc-Nez

Photo : L Colindre

Vous voulez aider concrètement la biodiversité des Hauts-de-France ?
Agissez directement et simplement en participant à la consultation publique lancée par la DREAL des Hauts-de-France dans le cadre du projet d’arrêté inter-départemental de protection de biotope.

L’ autorité dans la nomenclature zoologique

Citer une espèce nécessite de respecter la règle de nomenclature zoologique. Le nom d’une espèce est décrite selon : le genre, l’espèce et l’autorité. Exemple :

Formica rufa Linné, 1758

Le genre : « Formica » qui regroupe plusieurs espèces de mêmes caractéristiques anatomiques, « l’espèce » : rufa et enfin, « l’autorité » : qui est le nom de la personne qui a décrit l’espèce suivi de l’année de sa description.

Mais attention : l’utilisation des parenthèses pour l’autorité est codifiée. Si l’autorité apparait entre parenthèses, cela signifie que l’espèce a été transférée de genre depuis sa description. Dans le cas contraire, il n’y en aura pas comme dans notre exemple ci-dessus.

Pour l’espèce Lasius niger, qui a été décrite comme « Formica nigra » par Linné lui-même en 1758 puis redirigée vers le genre Lasius postérieurement. L’autorité est donc entre parenthèses.

Lasius niger (Linné, 1758)

Si cela peut paraître complexe (voir complètement inutile, comme certains le disent) c’est une des règles du code international de nomenclature zoologique.

Ainsi vous n’aurez plus de questionnement quand vous verrez apparaitre à la fois les deux formes dans les listes d’espèces présentées ici ou là sur ce site, dans les articles scientifiques, le bulletin de l’Adep ou autres.

Nouvelle parution : Les Lithobiomorpha de la Péninsule ibérique (Chilopoda)

Spécialistes en myriapodologie, les auteurs mènent de nombreuses recherches sur les chilopodes d’Europe occidentale. Ils proposent ici un ouvrage des plus attractifs sur un des principaux ordres de « cent-pattes » continentaux ibériques, les Lithobiomorpha. Cet ouvrage comble un grand vide puisque les précédentes publications sur l’identification de ce groupe dans l’aire concernée dataient de plusieurs décennies….

La phorésie

La phorésie désigne le transport d’un organisme (le « phoronte ») par une autre espèce (« l’hôte »). Sur la photo ci-dessous, le phoronte est donc un acarien (4 en l’occurrence) et l’hôte, un Coleoptère (Silphidae).

Photo : D. Messin, 2018

Le phoronte solidement attaché, se désolidarisera lorsqu’il aura trouvé à coloniser un milieu où s’épanouir, et ce, plus rapidement que par ses propres moyens. Il s’agit souvent dans le monde des arthropodes, d’acariens ou de pseudoscorpions. Le Coléoptère quant à lui, aura tout simplement servi de « taxi » !

Il n’y a pas, dans la phorésie de risque vital pour l’hôte (on parlerait sinon de « parasitisme »).

Photo : L. Colindre

 

 

 

Inventaire botanique du CBNBL : saisie en ligne. Un lien utile !

Parce que sans fleur, point d’insecte (et inversement !), voici un lien très utile permettant aux entomologistes du Nord-Ouest, de saisir en ligne la flore observée :

https://saisieenligne.cbnbl.org/

Initié par le CBNBL, Conservatoire Botanique National de Bailleul.

Une observation, un pointage, une espèce.

Ce formulaire est simple :

  •  le choix de l’espèce se fait par son nom scientifique*(sur la base du référentiel du CBNBL que vous trouvez ici),
  • on réalise le pointage sur l’outil cartographique,
  • on renseigne les informations sur la population (nombre d’individus, superficie),
  • on ajoute une photo et un commentaire si on le souhaite
  • on envoie !

(*) Pour les espèces exotiques envahissantes, la saisie avec le nom français est également possible.

Une fois les observations validées par votre référent, elles seront intégrées et consultables dans Digitale2 http://digitale.cbnbl.org dans l’onglet « Mes observations »

Portrait d’entomologiste : Claire Villemant

Claire Villemant, maître de conférence et spécialiste des hyménoptères au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, a donné une conférence sur le thème du métier d’entomologiste jeudi 14 juin, Salle des Noues, à Verneuil en Halatte. Spécialiste des guêpes parasitoïdes (Tordicidae), elle met au jour les complexes parasitaires, les réseaux et leurs relations. Elle est également responsable des collections du MNHN.

Cette  conférence a été initiée par l’association L’agrion de l’Oise lors de sa 17ème réunion trimestrielle.

Plusieurs thèmes ont été abordés parmi lesquels le cursus exceptionnel qu’elle a suivi pour en être arrivé là, mais aussi la gestion des collections d’Hyménoptères du Muséum (1 million de spécimens à s’occuper, fruits de collections privées ou de missions partout dans le monde, 2000 nids de guêpes, abeilles, termites…, plusieurs milliers de galles, etc). La préparation du matériel pour des prêts aux chercheurs du monde entier qui en font la demande. Claire Villemant et sa collaboratrice, sont pourtant seules à prendre en charge ce travail colossal !

A ceci s’ajoute la diffusion des connaissances. Administratrice de l’OPIE, elle détermine, diffuse nombre de découvertes exceptionnelles, participe à de nombreux ouvrages et est sollicitée pour la relecture d’articles scientifiques, thèses ou des ouvrages à destination du grand public comme, entre autre, « le journal le plus lu dans les terriers » : « la Hulotte » bien sûr !

Son travail ne s’arrête pas là, loin s’en faut. L’étude de la biodiversité est une mission d’importance. Elle participe aux expéditions autour du globe dans les milieux encore vierges où l’Homme n’a pas (encore) mis le pied. Elle rappelle l’étude allemande sur l’érosion de l’entomofaune (article à consulter sur notre site), les problématiques de déforestation, de monoculture et de pollution.

La seconde partie de la conférence bardée d’anecdotes et d’informations « croustillantes » fut consacrée au Frelon asiatique Vespa velutina Lepeletier, 1836 dont elle suit l’irrémédiable expansion en France et en Europe.

La gentillesse de la conférencière, ses explications et son expérience ne pouvaient qu’enchanter le public, malheureusement trop peu nombreux compte tenu des enjeux environnementaux et économiques qui en découlent…

 

Photo : L Colindre avec l’aimable autorisation de Mme Claire Villemant.