Invitation au week-end d’étude entomologique en Thiérache – 2022 – Portes de la Thiérache

Par Guénael HALLART

Du 23 au 25 septembre, aura lieu le traditionnel « week-end d’études entomologiques en Thiérache », co-organisé par le CPIE (Centre permanent d’initiatives pour l’environnement) et l’ADEP (Association Des Entomologistes de Picardie).

Ce sera la 6ème édition.

Chaque année, à cette occasion, des entomologistes bénévoles de l’ADEP, mais aussi d’associations partenaires (SENF, OPIE..), parcourent un secteur de Thiérache, pour améliorer la connaissance sur les insectes de notre territoire, chacun avec ses spécialités (coléoptères aquatiques, éphémères, coléoptères terrestres, hyménoptères…), et en invitant les habitants à se joindre à eux.

Cette année il sera réalisé sur le secteur de la Serre amont, en partenariat avec la Communauté de Communes des Portes de la Thiérache.

Depuis les gîtes de Grandrieux, les entomologistes prospecteront ainsi, jours et nuits, la haute vallée de la Serre, ses affluents, ses mares, son bocage…

Les personnes souhaitant se joindre à ces prospections, les aider et découvrir en même temps des insectes et des techniques d’étude, ce peut être :

Du matériel (filets, pots d’observation, épuisettes, loupes…) pourra être prêté.

Pour vous inscrire ou obtenir plus de renseignements vous pouvez nous contacter :

g.hallart@cpie-aisne.com / 0623700784.

A bientôt, L’équipe de l’antenne Thiérache du CPIE.

Exposition « un autre regard sur les insectes » du 17 au 20 septembre 2022 à Coeuvres et Valsery (02).

Béatrice et Jean-François LECLERC ont le plaisir de vous inviter à leur exposition intitulée « Un autre regard sur les insectes » :

Samedi 17 et dimanche 18 septembre 2022 de 10 h à 18 h

Lundi 19 et mardi 20 septembre de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h

Dans l’église de Coeuvres et Valsery (Aisne).

Séance de « rattrapage » :

Pour celles et ceux qui ne pourraient pas s’y rendre, une seconde date à la maison des associations de Pernant (Aisne) vous est proposée :

du mercredi 5 au dimanche 9 octobre de 14 h à 18 h.

Venez nombreux !

L’ADEP & l’association BIO en Hauts-de-France s’unissent pour valoriser la biodiversité des haies agricoles. 

L’agriculture biologique, en prohibant l’utilisation de produits phytosanitaires et d’engrais de synthèse a un impact positif sur la biodiversité ; en moyenne 30% d’espèces en plus sur les parcelles bio et 50% d’individus supplémentaires observés dans les espèces présentes comparativement à l’agriculture dite conventionnelle.

L’implantation d’infrastructures agro-environnementales (IAE) est également primordiale pour fournir et/ou préserver des habitats favorables à la biodiversité. Parmi ces IAE, la présence d’arbres (haies ou agroforesterie) sur la ferme est déterminante. Mais comment constater, mesurer et objectiver cet impact ?

En 2020, l’Association des entomologistes de Picardie (ADEP) a développé une méthode de diagnostic permettant d’observer de multiples espèces d’arthropodes (insectes, arachnides) liées aux haies présentes sur une ferme. La particularité de ce diagnostic est de recenser de multiples espèces en s’intéressant, en particulier, aux espèces « auxiliaires » des cultures présentes sur la ferme.

Fort de cette expérience, l’ADEP et Bio en Hauts-de-France s’unissent pour réaliser ce type de diagnostic sur 7 fermes bio de la région en 2022, afin de commencer à produire des références sur cette biodiversité en maraîchage, élevage laitier et grande culture. 

Photos : E. Vidal

Observation d’un Antherophagus sur la trompe d’un Bourdon !

Par Allan BARRIER & Nathalie GRATIEN

Le 25 mai, alors que nous prospections dans un massif d’Iris pour vérifier la présence de Mononychus punctumalbum (Charançon des Iris), à l’École de la Forêt, à Phalempin, où nous travaillons, nous avons trouvé un Bourdon sur une fleur semblant se nettoyer la trompe avec insistance. En regardant de plus près, une sorte de boule marron y était collée et ne semblait pas vouloir se décrocher. Étonnés par la scène, nous avons donc pris quelques photos, pensant tout d’abord qu’il s’agissait d’un parasite externe comme un acarien, par exemple.

En regardant les photos sur ordinateur par la suite, nous avons découvert que c’était un Coléoptère.

Étant novices en entomologie, nous avons fait quelques recherches dans des livres et sur Internet, mais sans grand succès. Heureusement, la rencontre avec des membres de l’ADEP nous a apporté la réponse : il s’agit d’Antherophagus.

Les recherches sur la biologie de ce genre ne furent pas simples non  plus…

De la famille des Cryptophagidae, il existe 3 espèces d’Antherophagus en Europe (A. pallens, A. silaceus, A. similis) identifiables par la forme de leur pronotum et leur pilosité. Nous ne nous risquerons donc pas à aller jusqu’à l’espèce.

Ce sont des espèces phorétiques hautement spécialisées avec des larves se développant parmi les détritus dans les nids de Bourdons.

Les adultes, floricoles, se nourrissent de pollen et de nectar. Les femelles s’attachent aux Bourdons en visite (sur les pattes, les antennes ou la trompe) pour être transportées jusqu’au nid et pondre dans les détritus dont se nourrissent leurs larves.

Des mâles ont également été découverts dans les nids qui servent certainement de lieu d’hivernage, mais peut-être aussi de lieu de reproduction.

Nous continuons nos prospections et espérons trouver encore des scènes insolites comme celle-ci !

Les « laisses de mer »

Les laisses de mer sont les débris organiques laissés sur le sable par la marée. Ils peuvent être végétaux ( goëmon et algues diverses) ou animaux ( poissons, crabes, coquillages, oiseaux marins). Ces débris plus ou moins en décomposition sont attractifs pour des espèces détritivores et leurs prédateurs. Leur recherche et leur identification permet de mesurer la qualité du biotope exploré : le nettoyage systématique des plages pour satisfaire les touristes a amené une régression impressionnante de cette entomofaune spécialisée.

Les principales familles de coléoptères spécialisés rencontrées sous les laisses de mer du littoral du nord de la France sont :

Carabidae ( Pogonus, Dicheirotrichus, Dyschirius……) ;

Staphylinidae (Cafius, Anotylus, Remus, Orthidus, ….) ;

—Histeridae ( Hypocaccus Baeckmanniolus, Exaesiopus….) ;

—Hydrophilidae ( Cercyon, Sphaeridium…..) ;

—Scarabaeidae ( Aegialia, Aphodius divers……) ;

—Tenebrionidae ( Phaleria, Phylan…..).

Certaines espèces sont traditionnellement citées, mais le nettoyage des plages les ayant fait disparaître, elles ne figurent pas ci-dessus ( par exemple le Carabidae Nebria complanata).

La photo ci-dessous illustre comment soulever rapidement la laisse de mer d’où s’échapperont avec vivacité les Staphylinidae et Carabidae. Il faut agir vite. Les Histeridae, Scarabaeidae et les Tenebrionidae sont moins vifs, mais s’enfonceront sans tarder dans le sable.

Jean Claude Bocquillon
Le rare Gravelot à collier interrompu qui niche dans les galets et se nourrit des insectes qu’abrite la laisse de mer. Photo : L Colindre.
Emmanuel au tamis.
Thierry à la manœuvre.

Sortie ADEP : « Recherche des coléoptères saproxyliques du Mont Ganelon »

Dimanche 15 mai 2022.

Les coléoptères « saproxyliques » se définissent comme des insectes effectuant un cycle de vie dans la décomposition du bois mort. De ce fait, ils participent à la dégradation et au bon état de la forêt et de tout autre habitat. Il faut distinguer les insectes saproxyliques (ou saproxylophages) qui détériorent le bois « mort » des insectes ravageurs qui eux, s’attaquant au bois « sain ».

« Les insectes coléoptères, riches de 2663 espèces attachées à 74 familles en France, et qui dominent le cortège saproxylique avec les champignons, constituent­ ainsi un groupe indicateur fréquemment utilisé dans le monde forestier » (source MNHN, 2019).

L’état de conservation des milieux forestiers passent donc par une connaissance de la biodiversité et plus précisément de ce groupe « phare ».

Thierry et Jean-Hervé à la recherche de Coléoptères saproxyliques au pied d’un vieil arbre.

Pour l’évaluer, l’ADEP est missionnée pour effectuer une série d’observations et de déterminations. Des points géographiques spécifiques sont étudiés à l’échelle régionale. Quelques pièges ont été mis en place pour capturer les espèces crépusculaire et nocturnes. Ces méthodes de piégeage le sont sur des durées précises, sont encadrés dans le cadre de l’étude en cours et n’impacte pas les populations globales.

Contrôle d’un piège vitre sous un arbre mort.

Le piège vitre permet de récolter les insectes volants autour de l’arbre.

Pose d’un piège à interception.

Le piège à interception est une méthode permettant de pouvoir récupérer les individus se développant à l’intérieur du tronc d’un arbre creux et de récupérer les adultes émergeant à la fin de leur cycle larvaire.

Sphindus dubius : photo J. H. Yvinec
Agathidium-dicoideum Photo J. H. Yvinec

Parution : Les Abeilles et Guêpes du Loiret

Hyménoptères Sphéciformes par Romain Le Divelec, Jean-David Chapelin-Viscardi et Alain Larivière. Une coédition de la revue L’Entomologiste et de la Société pour le Muséum d’Orléans et les Sciences (So.MOS). Publié en 2022.

Un ouvrage de référence
• Un aperçu de la faune historique et un état des lieux de la faune contemporaine dans le département
• Une synthèse de plus de 17 000 observations loirétaines
• Fruit de 7 années de travail d’analyse, d’illustration et de rédaction

181 espèces traitées :
• Une fiche par espèce
• Macrophotographies d’au moins une espèce par genre
• Une analyse des communautés des grands ensembles écologiques loirétains

Un beau livre :
• Format à la française 16 × 24 cm
• 368 pages
• Plus de 280 figures couleurs (diagrammes, clichés d’insectes in natura, de spécimens de référence ou d’habitats)

Cet ouvrage est une somme de connaissances sur les Hyménoptères Sphéciformes du Loiret. A la croisée des chemins entre Guêpes et Abeilles, ce groupe d’insectes méconnu se révèle intéressant à bien des égards. A la fois pollinisatrices et chasseuses, certaines espèces participent activement à la régulation d’insectes dommageables aux plantes cultivées, notamment des Pucerons.

Un important travail de prospection a été mené dans le département depuis plusieurs dizaines d’années et 181 espèces ont été recensées à ce jour. Toutes sont présentées ici, afin de fournir au lecteur un maximum d’informations sur leur fréquence, leur biologie, leur écologie et leur période d’activité. Certaines espèces restent toutefois encore à découvrir. Une analyse des ensembles écologiques loirétains est également proposée dans l’ouvrage. Les Sphéciformes exotiques sont abordés et les espèces présentant un intérêt patrimonial sont mises en exergue pour une meilleure prise en compte de la biodiversité dans les actions d’aménagement et de gestion du territoire.

Cet ouvrage permettra enfin au non-spécialiste de se familiariser avec ces Guêpes discrètes, aux formes et aux couleurs diverses mais surtout aux mœurs passionnantes.

La publication de ce livre a été rendue possible grâce au soutien de la Société d’exploitation des réseaux d’assainissement (SERA – SUEZ Eau France), la Ville d’Orléans, le Conseil départemental du Loiret, la Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL) Centre – Val de Loire, le réseau thématique de recherche EntomoCentre et la région Centre – Val de Loire.

Tarif de 25€ TTC (port en sus) pour les membres de la So.MOS et les abonnés de la revue L’Entomologiste (à jour de leur cotisation / abonnement).

Prix de l’ouvrage : 30 € TTC (port en sus)
L’ouvrage est à se procurer auprès de la Société pour le Muséum d’Orléans et les Sciences (So.MOS) : télécharger le bon de commande

Sortie ADEP à Bienville (Oise)

Une bien belle journée pour découvrir les milieux humides et secs de Bienville qui s’est déroulée dimanche 1er mai 2022.

Photo : LC

Carole, Jean-Hervé, Joël, Thierry et Laurent se sont concentrés sur les insectes saproxyliques, fourmis et tous ceux qui souhaitaient tomber dans les parapluies japonais !

Sous les yeux experts de nos collègues. Notez l’index et la détermination de Carole à ce moment précis ! Photo LC.
Sous le regard médusé d’une « araignée-crabe » Photo : LC
Beauté du paysage. Photo LC
Les entomologistes en action ! Photo LC

La journée se soldera par de nombreuses découvertes. Patience, nous reviendrons vers vous pour les résultats définitifs… mais en avant-première déjà deux belles découvertes :
– un Syrphe devenu très rare : Sphiximorpha subsessilis, dans les Syrphidae. Une découverte pour le département de l’Oise et des données datant d’avant l’an 2000 pour la Somme et l’Aisne. C’est une espèce patrimoniale liée aux vieux boisements.
– deux chenilles d’une belle et rare Noctuelle, trouvées sur chêne bien sûr : Dicycla Oo (le Double-Zéro).

Dicycla Oo (le Double-Zéro). Photo : Carole Derozier.
Une écoute religieuse du spécialiste des Coléoptères !Photo CD
Sphiximorpha subsessilis Photo : CD

Merci à Jean-Hervé pour l’organisation de cette journée.

Une découverte exceptionnelle pour la Picardie, le Cucujus vermillon, Cucujus cinnaberinus (Scopoli, 1763)  (Coleoptera Cucujidae).

Dominique Cagniard (Picardie Nature, ADEP), Jean-Hervé YVINEC et Ludivine Conrad (ADEP).

Figure 1 : Photographie d’un Cucujus vermillon (photo Mickaël Blanc) semblable a celui trouvé à Viry-Noureuil.

Longtemps considérée comme une espèce relicte de forêt primaire, Cucujus cinnaberinus (fig. 1), espèce strictement protégée au niveau européen, vient d’être détectée pour la seconde fois en France, dans la vallée de l’Oise en 2022 ; après sa découverte en Alsace en 2014. Dominique Cagniard l’a observé sous forme adulte (deux individus sous une écorce déhiscente près d’un ruisseau) le 10 janvier 2022 lors d’une promenade sur le territoire de Viry-Noureuil (fig. 2). Il s’agit donc d’une découverte exceptionnelle ! Elle montre bien, l’importance des réseaux d’observateurs naturalistes multigroupes comme ceux qui se développent dans les Hautes de France ces dernières années.

Figure 2 : Photographie de l’arbre ou deux adultes ont été observés initialement.

L’espèce éteinte en Europe occidentale a subsisté ponctuellement en Europe de l’est mais semble en expansion depuis peu. Elle a été détectée en Allemagne et dans les Flandres belges ou elle s’est implantée à partir de 2012.  Inscrite à l’annexe II de la convention de Berne et aux annexes II et IV de la directive habitat, faune flore, elle est déterminante pour le réseau Natura 2000. Sa présence implique la mise en place de zone spéciale de conservation et nécessite une protection stricte  car inscrite sur l’arrêté du 23 avril 2007 fixant les listes d’insectes protégés sur l’ensemble du territoire français.  C. cinnaberinus  est  également  considérée comme  une  espèce  parapluie  potentielle  pour la protection des habitats naturels boisés riches en  bois  mort  , en particulier des ripisylves et des forêts matures laissées en libre évolution.

Quelques semaines plus tard, à l’initiative du second auteur, une prospection a été mise en place de manière à vérifier l’implantation de l’espèce sur le secteur.  Après une visite à la station initiale, une investigation sur une zone plus typique en fond de vallée a été décidée. Une zone très humide en fond de vallée avec quelques vieux peupliers a été choisie comme première cible. Une recherche rapide, en 45 minutes et seulement quelques arbres, a permis de réaliser deux observations (Ludivine Conrad et J.-H. Yvinec) distantes de 100 m, toujours sur la commune de Viry-Noureuil. Cette fois-ci ce sont des larves qui ont été observées sous l’écorce de gros peupliers (fig. 3).

Figure 3 : Tronc de gros peuplier dans lequel plusieurs larves ont été observées par Ludivine Conrad.

Cette jolie espèce  est  saproxylique et cryptique,  la  larve  et  l’adulte évoluant  sous  les  écorces  d’arbres  morts ou  mourants. Sa détection est peu évidente à l’état adulte d’après la littérature, car celui-ci n’est présent hors de son milieu de vie larvaire que pendant une très courte période (dispersion, reproduction et ponte) et même à l’état adulte passe donc la plus grande partie de son temps sous les écorces.

Neomida haemorrhoidalis (Fabricius, 1787), espèce patrimoniale nouvelle pour les Hauts-de-France, (Coleoptera Tenebrionidae).

Dans le cadre d’une prospection liée à l’inventaire des coléoptères saproxyliques, couplée au test d’une méthode de prospection pour détecter Cucujus cinnaberinus (Scopoli, 1763) une nouvelle espèce pour les Haut-de France  a été découverte : Neomida haemorrhoidalis, le Ténébrion diabolique (à cause des cornes sur la tête du mâle). Ces deux projets sont financés par le MNHN, UMS Patrimoine naturel et en sont donc une retombée rapide et directe.

Photographie d’un Neomida haemorrhoidalis  femelle avec l’aimable autorisation de Cédric Alonso.

L’espèce a été détectée sur une chandelle de peuplier, située en bordure immédiate de l’Oise à Pont-l’Évêque (60). Cette chandelle de très gros peuplier est récente (quelques années) et le reste de l’arbre couché le long de la rive. Elle porte de très gros amadouviers, Fomes fomentarius. Celui situé le plus haut, vers 3 m, semblait plus vieux et a donc été décroché, puis coupé en deux sur un support. Si l’extérieur était bien conservé, l’intérieur est en partie dégradé avec de la sciure de champignon, mais sec. Il était occupé par un nid de fourmis Lasius et en secouant la moitié du champignon, une dizaine de Neomida sont tombés avec la sciure. Cette moitié a été prélevée pour mise en élevage et l’autre précautionneusement replacée sur la chandelle.

Biotope (Photo : J-H Y).

Cette donnée dans la vallée de l’Oise est donc une première attestation pour les Hauts-de-France.  Neomida haemorrhoidalis était retenue dans la liste  des espèces reconnues pour estimer la qualité des forêts  (Brustel 2002). Elle fait désormais partie des espèces patrimoniales, classées IP3 (sur 4) dans le nouveau catalogue « Les Coléoptères saproxyliques de France ». Sur l’INPN elle est notée comme faisant partie des espèces déterminantes ZNIEFF et est classée LC en Liste Rouge européenne. Il s’agit donc d’un ajout intéressant à la faune des Hauts-de-France.

Cet insecte bien que bon voilier  a une assez faible capacité de dispersion.  Il lui est alors nécessaire de s’installer sur des niches écologiques conséquentes lui permettant de se maintenir sur le long terme.  Ceci expliquerait sa distribution sporadique en France (58 données pour tout le pays sur le site de l’INPN/MNHN). Sa présence dans  la vallée de l’Oise sur un secteur classé Natura 2000 au titre de la directive oiseaux, doit donc être considérée comme un indicateur d’un bon potentiel saproxylique. Il conviendrait donc de veiller à ce que ces biotopes de ripisylve et de boisements humides soient protégés au mieux et que l’on porte une attention bienveillante à ces vieux saules et peupliers. Ces secteurs Natura 2000 de la moyenne vallée de l’Oise ne valent donc pas uniquement pour leurs zones prairiales et leur capacité d’accueil d’oiseaux protégés. La découverte récente (Yvinec et alii en cours)  de Cucujus cinnaberinus (Scopoli, 1763), espèce protégée au niveau européen, en bordure du secteur amont de cette zone Natura 2000, vient confirmer le très fort potentiel des secteurs boisés du fond de vallée de l’Oise.