Par Allan BARRIER & Nathalie GRATIEN
Le 25 mai, alors que nous prospections dans un massif d’Iris pour vérifier la présence de Mononychus punctumalbum (Charançon des Iris), à l’École de la Forêt, à Phalempin, où nous travaillons, nous avons trouvé un Bourdon sur une fleur semblant se nettoyer la trompe avec insistance. En regardant de plus près, une sorte de boule marron y était collée et ne semblait pas vouloir se décrocher. Étonnés par la scène, nous avons donc pris quelques photos, pensant tout d’abord qu’il s’agissait d’un parasite externe comme un acarien, par exemple.
En regardant les photos sur ordinateur par la suite, nous avons découvert que c’était un Coléoptère.
Étant novices en entomologie, nous avons fait quelques recherches dans des livres et sur Internet, mais sans grand succès. Heureusement, la rencontre avec des membres de l’ADEP nous a apporté la réponse : il s’agit d’Antherophagus.
Les recherches sur la biologie de ce genre ne furent pas simples non plus…
De la famille des Cryptophagidae, il existe 3 espèces d’Antherophagus en Europe (A. pallens, A. silaceus, A. similis) identifiables par la forme de leur pronotum et leur pilosité. Nous ne nous risquerons donc pas à aller jusqu’à l’espèce.
Ce sont des espèces phorétiques hautement spécialisées avec des larves se développant parmi les détritus dans les nids de Bourdons.
Les adultes, floricoles, se nourrissent de pollen et de nectar. Les femelles s’attachent aux Bourdons en visite (sur les pattes, les antennes ou la trompe) pour être transportées jusqu’au nid et pondre dans les détritus dont se nourrissent leurs larves.
Des mâles ont également été découverts dans les nids qui servent certainement de lieu d’hivernage, mais peut-être aussi de lieu de reproduction.
Nous continuons nos prospections et espérons trouver encore des scènes insolites comme celle-ci !