Les chenilles : Une autre façon d’étudier Les papillons

© Carole DEROZIER (Saturnia pyri, stade 5)

Vous ne courez pas vite ? Vous avez oublié votre filet ? Vous avez envie de voir de nouvelles espèces… Avez-vous pensé à rechercher les chenilles ?

On peut rencontrer des chenilles en toutes saisons car certaines hibernent en se cachant sous les feuilles ou en s’enterrant. Mais la belle saison est évidemment plus propice à leur observation, principalement sur leurs plantes nourricières sur lesquelles on les trouve isolées ou bien en groupe.

© Carole DEROZIER

Que ce soit à vue, au battage des branches ou au fauchage des herbes basses, il est fréquent d’observer des chenilles, jusque sur les plantes, arbres ou arbustes du jardin qu’elles ne dédaignent pas. On en trouve également sur des supports plus ou moins naturels, certaines chenilles se promenant sur des bâtiments ou dans des chemins à la recherche d’un lieu propice à leur nymphose (dernière mue qui les fait passer à l’état de chrysalide).

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Se nourrissant de feuilles, ou parfois de lichens, elles se confondent en général avec leur support : elles peuvent ressembler à une nervure de feuille, une branchette, un bourgeon, de l’écorce, un rayon de soleil sur une feuille… Mieux vaut avoir l’œil !

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Et lorsqu’elles sont bien colorées, leurs couleurs sont parfois mimétiques avec leur support,  tout en indiquant à d’éventuels prédateurs qu’elles ne sont pas comestibles. Certaines se nourrissent en toute discrétion, cachées à l’intérieur des feuilles dans lesquelles elles s’enroulent, comme le Vulcain (Vanessa atalanta). D’autres se font passer pour… une fiente d’oiseau, comme Robert-le-diable (Polygonia c-album).

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Leurs poils, lorsqu’elles en sont couvertes, servent également à les protéger des prédateurs, mais aussi des chutes en leur servant d’amortisseurs. Dans ce cas, il vaut mieux éviter de les toucher, sous peine d’irritations parfois très graves (chenilles de Processionnaires du chêne ou du pin = DANGER ne pas approcher !)

© Carole DEROZIER

Les chenilles, larves des papillons, ne ressemblent pas aux adultes (imagos) qu’elles deviendront, en général leurs couleurs diffèrent complètement. Et elles ne sont pas plus faciles à identifier que les papillons…

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Si vous désirez connaître l’identité de l’une d’elles, observez plusieurs critères : le support, le comportement, la façon dont elle se déplace, la taille, la pilosité, le nombre de paires de vraies pattes et de fausses pattes (gare aux « fausses chenilles », qui sont en fait des larves d’hyménoptères).

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Observez bien votre chenille vue du dessus, de profil et de face car même la tête peut présenter des critères intéressants. N’hésitez pas à la photographier, si possible. Sachant que la chenille se développe par mues successives et que selon le stade de développement, elle peut parfois changer assez radicalement d’apparence…

© Carole DEROZIER (Saturnia pyri, stade 2 à droite, stade 3 à gauche)

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Alors, pour faire connaissance et approfondir le sujet, le plus simple reste l’élevage ! En effet, les chenilles représentent des possibilités d’observations multipliées, une autre façon d’observer, et leur élevage est une excellente façon d’apprendre à connaître de nouvelles espèces. L’envol de l’imago représente un moment magique. Si vous êtes tenté par l’élevage vous trouverez quelques conseils ici :

http://adepentomo.fr/elever-des-chenilles-un-jeu-denfant/

© Carole DEROZIER