Fiche espèce : Agabus melanarius Aubé, 1837

Par Jean-Hervé YVINEC

 Fiches des espèces remarquables

Agabus melanarius Aubé, 1837

(Arthropoda, Hexapoda, Coleoptera)

                Dans notre base de données sur les trois forêts de l’Oise l’espèce a été observée à Ourscamp, (2016), un individu par M. Carreira et de Laigue (2015), JH Yvinec Leg, 2 ex. Elle y est donc classée comme « Rare » tant du point de vue occurrence qu’abondance. Cette espèce est considérée comme patrimoniale dans deux des trois référentiels et AR dans celui de la région parisienne (Queney 2016). L’auteur la cite de trous d’eau alimentés par infiltration ou par source mais aussi d’ornières. Elle est présente dans 11 des 291 localités et une fois sur 11 dans l’un des sites à forte diversité, précisément dans l’ensemble Forêt de Compiègne et Laigue. Deux données anciennes existent pour la Forêt d’ Ourscamp d’une ornière herbue (1994), J.C. Bocquillon leg., et d’une ornière inondée, (2008), 1 ex (Queney 2016). Ce même spécialiste la cite de Laigue (1998).

En dehors de ces citations elle n’est guère connue que la Forêt d’Hallate lors des prospections et de l’inventaire de 2008 par F. Arnaboldi, de Reilly et de la Forêt de Hez-Froidmont (Queney 2016). Pierre Queney signale l’absence de l’espèce au sud de paris dans son catalogue. Jean-François Elder nous a communiqué quelques données de l’Aisne (forêt domaniale de Retz, 2002, 3 ind., forêt domaniale de Saint-Gobain, 2002, 5 ind et Cessières, 2001, 2 ind.

Plus au nord, D. Lohez note l’espèce Rare et ne la connaît que de deux forêts, une dans le Pas de Calais, Forêt de Desvres et une dans la Somme, Forêt de Crecy 1 ex (2016). Dans un article de 1987, P. LEBLANC et H. BRUNEEL note dans l’Oise : Orry-la-Ville, mai 1963, coll . Angelini. Département confirmé par la capture le 17 mai 1985 en forêt de Malmifait près de Marseille-en -Beauvaisis de cinq exemplaires (H.BRUNEEL leg.). Les deux auteurs confirment sa présence très ancienne du département du Nord à Fives, noté par A. De NORGUET en 1863 et qui demandait confirmation, ce qui fut fait en 1984 :

– forêt de Trélon, 26 ex. (1984) et 17 ex.(1984) ;

– en 1985, 41 individus (H.B.leg.) dans différents secteurs de la forêt de Trélon : ce qui semble montrer que cette espèce est bien implantée dans cette région (Leblanc et Bruneel 1987).

Nilsson et Holmen considèrent qu’il s’agit d’une espèce d’Europe centrale et du nord, depuis la France de l’est et l’Ouest de l’Angleterre. Leblanc et Bruneel ont montré qu’en France l’espèce était cantonnée au nord et a l’est ainsi qu’au Massif central, au Doubs à La Haute-Saone et à la Bourgogne. La carte de répartition réalisé à partir de la liste des découvertes que F. bameul avait collationné et qu’ils ont abondé est très explicite et montre qu’en France cette espèce est en limite sud d’aire de répartition.

Son milieu de prédilection, selon Franck Bameul, semble être les flaques, ornières étangs ou mares peu profonds, le plus souvent alimentés, dans les forêts sombres de Feuillus et de conifères. Le fond des pièces d’eau doit être vaseux et couvert de feuilles mortes décomposés. La présence des espèces serait conditionnée par le taux élevé d’acides humiques ( issu de la décomposition de l’humus et des feuilles). Une végétation associée de sphaignes, characées … y est associée. Ceci en fait une espèce de grandes forêts et de tourbières.

 

Pièces génitales.

Texte & photos : J-H. Yvinec