Fauches : arrêtons le massacre !

A l’heure où de nombreux organismes rendent des rapports sur la perte de la biodiversité à travers le monde, où les scientifiques confirment cet effondrement du vivant, que les associations locales de France constatent ce phénomène chaque jour sur le terrain, nous continuons à prendre des mesures inutiles et destructrices pour notre flore et notre faune.

Si la fauche des bas-côtés est parfois nécessaire dans les endroits stratégiques afin d’assurer la sécurité routière, elle ne l’est pas, sous prétexte que la « mauvaise » herbe fait « sale » ! Elle détruit de manière considérable notre entomofaune, et pas que…

Les accotements sont des « puits de vie » et un refuge pour insectes, reptiles et micromammifères.

J’ai pu voir des fauches mécaniques cet été dans les Alpes (photo ci-dessous) jusqu’en pleine forêt ! Du grand n’importe quoi ! Cette flore gêne qui ?! Elle est pourtant indispensable à la biologie des insectes (pollinisateurs), au développement des chenilles, etc… La diminution de cette biomasse entomologique ne profite pas non plus aux principaux prédateurs que sont les oiseaux. Il ne faut pas alors s’étonner de voir diminuer de manière inquiétante leur population à leur tour…

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Les plantes des bords de route, utiles aux insectes de tous ordres, ne peuvent accomplir leur cycle biologique complet (fleurs, graines) si elles sont systématiquement fauchées : appauvrissement de la biodiversité végétale et par conséquent des espèces inféodées aux plantes disparues.

Les fauches de nos bas-côtés ne doivent plus être AUTOMATIQUES. Elles permettraient aux services de l’Etat de gagner du temps pour d’autres tâches, d’y gagner économiquement (moins de machines et par conséquent moins de carburant). L’arrêt de ces pratiques permettrait d’éviter une hécatombe de notre biodiversité locale, le tout, dans un cercle vertueux.

Un exemple : ce papillon, le demi-deuil Melanargia galathea (Linnaeus, 1758) , découpé par l’engin mécanique porte malheureusement bien son nom…

Taupe « mutilée ». Photo : Carole Derozier.