Ceratomegilla undecimnottata une coccinelle rare en Picardie

Photographie réalisée par ADELSKI A. (tous droits réservés)

Nous étions le 07 août et Il s’agissait d’une sortie conjointe ADEP / Picardie-Nature ciblée essentiellement sur les mammifères. Tout tient dans le « essentiellement » car il s’agissait aussi de faire preuve d’opportunisme et d’observer tous les autres groupes. Cela dans une zone géographique où aucun naturaliste ou entomologiste ne réside et donc encore très méconnue sur le plan faunistique.

C’est au troisième arrêt dans la commune de Dieudonné (60) qu’en bordure de chemin sur un cirse jouxtant un champ en pente sud qui venait d’être moissonné qu’un unique individu de cette coccinelle qui porte le nom vernaculaire de « coccinelle migrante » a été trouvé. La présence d’un nombre important de points (supérieur à 7) sur les élytres a mis immédiatement en évidence qu’il ne s’agissait pas de la « bête à bon dieu aussi appelée « coccinelle à sept points ». Sa taille, l’aspect du pronotum et l’absence d’un liseré blanc autour de la tache noire scutellaire venaient confirmer son identité.

Cette espèce est décrite dans la littérature comme capable de parcourir d’importants déplacements aériens lorsque les conditions météorologiques sont favorables. La question est donc de savoir si l’individu trouvé a fait la même chose où s’il est né en Picardie. Aucun élément ne permet d’avoir une certitude à ce sujet actuellement. Le criblage de notre base de donnée coccinelles nous indique seulement deux choses: un autre individu fût observé récemment dans la commune de Nogent sur Oise (60) durant la période estivale 2018. Une autre donnée existe sur le territoire de la commune de Mello (60), la date précise de l’observation ne nous est pas connue mais elle est ancienne. Ce sont les trois seules mentions dans le département à ce jour. Deux autres mentions existeraient en Picardie d’après la base de donnée ClicNat consultée le 08 août 2019, on y trouve en effet l’espèce sous le binôme linéen Hippodamia undecimnottata.

La faiblesse du nombre de donnée révèle une espèce rare dans notre zone d’étude mais aussi une espèce souffrant d’un défaut d’observation. Les naturalistes, les entomologistes et notamment les coléoptéristes devront se sensibiliser à sa présence et à son identification pour accentuer la pression d’observation sur cette espèce pour en préciser le statut régional et vérifier son caractère exclusivement « migrateur » ou « visiteur » ou encore reproducteur.

Remerciements: à Lison G., Pauline D., Simon B. et Mathieu T.