Tous les articles par Laurent Colindre

Autopsie d’un nid d’oiseau

19 mai 2025. Lévignen (Oise). Huit jeunes mésanges charbonnières ont pris leur envol d’un nid situé dans un nichoir pour la énième année consécutive.

Nous savons qu’un grand nombre d’insectes s’installent dans le « couchage » de nos amis les oiseaux. Mais qu’y trouve t-on réellement ?

Il existe beaucoup d’espèces de coléoptères spécialisés. L’opportunité de ce nid était trop évidente pour ne pas y jeter un œil. Une expérience peu commune et un moyen peu utilisé par les entomologistes.

Le nid a été mis sous sac hermétique puis passé au congélateur afin de conserver au mieux les potentiels insectes et autres arthropodes.

La conception du nid est assez particulière. La première partie est constituée d’une plateforme de 2 ou 3 cm d’épaisseur, faite de branchettes, feuilles longues, plutôt grossières et de mousses. Facilement démêlable, un passage au tamis ne donne que très peu de matière à analyser :

La seconde plateforme de 7-8 cm d’épaisseur, est de visu plus dense, soyeuse (mousse, poils d’animaux, duvet, etc.), douce et chaude au toucher.

Difficilement démêlable, elle offre en revanche une matière importante au tamisage, dont voici le résultat :

La loupe binoculaire permet de détecter les petites espèces : plusieurs dizaines de vers et pupes (j’ai arrêté de compter). Très certainement des larves de puces (blanches puis brunes) et d’autres :

Des puces (9 adultes) qui parasitent les oiseaux et se logent sous les plumes. Elles peuvent ainsi se disperser par les airs. Puis pondent dans le nid. Il existe plusieurs espèces de puces : La puce des oiseaux : Dasypsyllus gallinulae et la puce du poulailler : Ceratophyllus Gallinae.

Agrandissement de l’une d’entre elles :

Une araignée :

Un coléoptère, le seul et unique trouvé (Scraptidae ?) :

Le nid est donc bien un milieu propice pour l’installation de certaines espèces. La chaleur et l’humidité du nid offrant un milieu adéquat pour s’y maintenir. Tout ceci sous la protection de leurs principaux prédateurs que sont les oiseaux. Une expérience opportuniste qui permet de détecter une faune spécialisée et fort peu connue.

Clichés photographiques : mésange dans le nid : D. Messin, les autres photos : L. Colindre.

Élevage de la galle du chêne : résultat

Le 20/10/2024, lors d’une observation opportuniste sur le larris de la sablière à Béthisy-St-Martin et sur un arbrisseau rabougri, plus d’une dizaine de galles faisaient davantage ressembler ce chêne à un arbre de Noël !

Je choisis d’en prélever et d’en conserver quelques unes afin de les mettre en culture puis d’observer ce qu’il en sort…

Cette boîte, restée longtemps sur un coin du bureau, n’a révélée l’insecte que le 05/04/2025 (soit 6 mois après). Pensant avoir à faire à un Cynipidae, le résultat en fût tout autre…

Après des recherches laborieuses mais fructueuses, il s’agit de l’Hyménoptère apocrite Ormyrus nitidulus (Fabricius, 1804) de la famille des Ormyridae aisément reconnaissable par sa grande taille (5 mm), le premier tergite lisse et de couleur orangée (visible sur la photo ci-dessus) sa coloration générale irisée. C’est l’espèce du Genre la plus communément rencontrée. La tarière courte nous indique ici qu’il s’agit d’une femelle.

L’insecte est un réalité un parasitoïde des Cynipidae « des galles ».

S’il existe un jeu d’une quarantaine de données en France (source OpenObs, 2025), l’espèce ne semble pas avoir encore été identifiée dans les Hauts-de-France. Elle n’apparait pas dans la base ClicNat.

L’espèce est connue un peu partout en Europe dont en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Allemagne, en Angleterre pour les plus proches.

Ouvrages myrmécologiques : pour mieux s’y repérer.

OUVRAGES POUR LA DETERMINATION & ATLAS

FOURMIS DE FRANCE – FOURMIS D’EUROPE OCCIDENTALE

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Les auteurs : R. Blatrix -C. Galkowski – C. Lebas – P. Wegnez – 2013 et 2016 – Editions Delachaux et Niestlé.

Avantages : clé intégrée, biologie, large répartition, ouvrages de référence, bel ouvrage pour s’initier aux fourmis.

Inconvénients : cartographie obsolète pour certaines espèces. Les découvertes récentes non mis à jour.  Pour l’Europe : trop d’espèces développées pour notre périmètre « Hauts-de-France ». Ne traite pas les sexués (uniquement les ouvrières).

FOURMIS DE WALLONIE (2003-2011)

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Les auteurs : P. Wegnez – D. Ignace et al – 2012 – Editions SPW.

Avantages : Clé dichotomique (en photo) des espèces Wallonnes avec similarité des espèces présentes dans les HdF. Biologie/Ecologie. Recommandation pour celles et ceux qui souhaitent commencer à étudier les espèces du Nord de la France.

Inconvénients : Ne traite pas de la totalité des espèces françaises. Ne traite pas les sexués (uniquement les ouvrières).

THE ANTS OF CENTRAL AND NORTH EUROPE

ouvrage de référence pour public averti.

Avantages : Clé dichotomique (dessins) des espèces d’Europe et biométrie. Biologie/Ecologie. Superbes photos des espèces.

Inconvénients : Très complet. Traite des sexués. Ouvrage complexe pour les néophytes. Prix.

GUIDE DES FOURMIS DE FRANCE

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Les auteurs : T. Monnin – X. Espadaler – A. Lenoir – C. Peeters – 2013 – Editions Belin. Clé dichotomique (dessins) des principales espèces françaises.

Avantages : Livre pocket. Belles photos des fiches espèces.

Inconvénients : Ouvrage de vulgarisation. Clé incomplète (espèces ou genres). Ne traite pas toutes les espèces.

GUIDE D’IDENTIFICATION DES FOURMIS DU GENRE MYRMICA

Clé indispensable pour l’identification des Myrmica

Avantages : Synthèse sur la détermination du genre Myrmica. Explications morphométriques. Écologie. Ouvrage à télécharger en ligne.

Inconvénients : Ouvrage sous forme papier non disponible mais consultable sur le Net.

MIEREN VAN DE BENELUX

L’auteur : P. Boer

Avantages : Clé de détermination (dessins) comprenant les sexués.

Inconvénients : En néerlandais. Ne traite pas toutes les espèces françaises.

(ATLAS des) FOURMIS DE CORSE

Avantages : Clé de détermination (dessins). Biologie des espèces. Disponible au téléchargement.

Inconvénients : Ne traite que des espèces insulaires.

HORMIGAS DE LA PENINSULA IBERICA E ISLAS BALEARES

Avantages : Clé de détermination (dessins + photos). Ouvrage récent et à jour. Très fourni et nombreuses photos.

Inconvénients : Évoque des espèces ibériques absente de France. Exclusivement en espagnol.

ATLAS DES FOURMIS DE BELGIQUE

Avantages : Référence pour la myrmécologie belge.

Inconvénients : Absence de clé de détermination. Epuisé, indisponibilité du document y compris au téléchargement.

ANTS

Avantages : Rare ouvrage sur les fourmis d’Angleterre.

Inconvénients : Espèces manquantes. Évolution de la systématique depuis sa sortie. Uniquement en Anglais. Dessins approximatifs.

LES FOURMIS DE NOS RÉGIONS

Avantages : Rares photos (en N&B) réalisées au microscope électronique. Écologie expliquée avec humour.

Inconvénients : Ancien ouvrage (1984). Dessins approximatifs, clé de détermination obsolète. Difficilement disponible à la vente.

SUR L’ÉCOLOGIE

FORMIDABLES FOURMIS !

Les auteurs : Luc Passera et Alex Wild, Ed Quae – 2016

Avantages : découverte de la biologie des fourmis dans le monde. Très agréable à lire.

Inconvénients : ouvrage de vulgarisation sans références précises

LE MONDE DES FOURMIS

Avantages : découverte de la biologie des fourmis dans le monde. Très agréable à lire.

Inconvénients : ouvrage de vulgarisation sans références précises. Pas de photos.

LA VIE DES FOURMIS

Avantages : Facile à la lecture.

Inconvénients : Notions généralistes. Ouvrage réédité datant de 1930 avec depuis, une grande évolutions des connaissances.

BD

LA GUERRE DES FOURMIS

Avantages : Ludique. Parfaitement illustré et plein d’informations amusantes (ou inquiétantes !).

Inconvénients :

Plan d’actions en faveur des tourbières des Hauts-de-France

2022 – 2031

Vous trouverez ci-joint le plan d’actions en faveur des tourbières des Hauts-de-France, un milieu à très fort enjeu.

Ce document parfaitement réalisé, vous propose de mieux appréhender le rôle joué par les Tourbières, notamment face au défi du changement climatique et de la biodiversité.

Bonne lecture !

Le « vieux » bois et arbres têtards : à quoi ça sert ?

Beaucoup de remarques sont faites sur le bois dépérissant, les arbres morts ou encore la « laideur » des arbres têtards…

Des préjugés dont il faut vite se débarrasser ! En effet, il y a de nombreux atouts. En voici quelques uns :

Le vieux bois de nos forêts (devenu de plus en plus rare avec l’exploitation économique des forêts) est un réservoir de biodiversité. Les coléoptères saproxylophages sont des insectes qui ne consomment que le bois mort en décomposition et réalisent une partie de leur cycle de vie dans ce bois. A ne pas confondre avec les autres insectes « xylophages » !

Ils participent donc à la décomposition du bois au même titre que les champignons ou certains oiseaux (comme les pics par exemple). Nos insectes saproxylophages sont également une source alimentaire pour ces mêmes oiseaux !

Les arbres creux servent également de refuges aux chauves-souris, chouettes, sittelles, troglodytes, etc.

Certains les trouveront moches, d’autre beaux : les goûts et les couleurs….! Néanmoins ils participent à la bonne gestion de nos bois et forêts.

Quant aux arbres têtards (appelés aussi « trognes »), ils sont devenus rares dans nos paysages ruraux. A l’époque ils étaient utilisés pour le fourrage et le bois de chauffage. La coupe régulière du tronc produisait des rejets (photo ci-dessous).

Cette pratique dessinait des arbres aux formes particulières avec un épaississement (la trogne). Les cicatrices formant des bosses, des creux, des trous. Avec le temps, des cavités apparaissent, permettant d’offrir gîte et couvert à de nombreux animaux.

Ils servent également de brise-vent et contribuent à la bonne tenue des sols (+intérêt hydrologique) aux abords des rivières.

Nous espérons que la vision des choses changera vis-à-vis des arbres têtards au regard de leurs bienfaits.

Texte et photos : L. Colindre. 2023.

« Libellules, écologie et cycle de vie ». Formation le 8 juin 2023

Un message du CEN Hauts-de-France

Photo : L. Colindre

Bonjour à toutes et tous,

Le Plan régional d’actions sur les Libellules prévoit l’organisation de formations auprès des acteurs régionaux afin d’augmenter la prise en compte des libellules menacées. A ce titre, j’ai le plaisir de vous informer que le Conservatoire d’espaces naturels, en collaboration avec la DREAL Hauts-de-France,  organise une formation le 8 juin 2023 sur la thématique « Libellules, écologie et cycle de vie ». De niveau débutant, elle se destine à un public professionnel novice et a pour objectif de transmettre des notions générales pour mieux comprendre et connaitre les libellules.

Seront donc abordées lors de cette formation :

  • La biologie des libellules ;
  • Le cycle de vie et l’écologie des libellules ;
  • Les menaces pesant sur les libellules ;
  • Le Plan régional d’actions et savoir comment s’impliquer.

Cette formation est organisée sur une journée. La matinée sera dédiée aux présentations en salle et l’après-midi à une sortie sur le terrain. Elle accueillera entre 10 et 15 participants.

Elle aura lieu au Conservatoire d’espaces naturels des Hauts-de-France à Lillers (62). Cette formation est gratuite.

Si vous êtes intéressé par cette formation, je vous invite à compléter le formulaire suivant : https://forms.gle/mTs8r3oRNTGY8Niz8

Attention, répondre à ce formulaire ne vous certifie pas une place lors de la formation. Vous serez notifié du résultat de votre candidature fin avril.

Par ailleurs, si vous souhaitez proposer une thématique pour une future formation, je vous invite à remplir le sondage sur les besoins des acteurs régionaux.

Photo : L. Colindre

Photos du week-end en Thiérache 24 et 25 septembre 2022 (secteur Serres-Amont)

Milieu prospecté (Photo : Carole DEROZIER).
Groupe Val de Serre (Photo G. HALLART).
Observation de Dolycoris bacarum (Carole DEROZIER).
Mare prairie Grandrieux, Jean Hervé au filet troubleau (Photo G. HALLART).
(Photo : Guénael HALLART).
Julie en pleine recherche (Photo G HALLART).
Chenille de Cilix glaucata sur aubépine (Photo Carole DEROZIER).
Chenille Atolmis rubricollis (Photo Carole DEROZIER).
Soirée LepiLED (Photo G. HALLART).
Perrine soirée chasse de nuit. Détermination des spécimens (Photo G. HALLART).

Sortie ADEP « post AG » en Forêt Domaniale de Compiègne (Faisanderie) – 09 octobre 2022

Photo : C. DEROZIER

A la recherche des coléoptères saproxylophages sous l’œil « vigilant » du Président Jean-Hervé !

Aradus betulae, Photo Carole Derozier

Mais sous les écorces, il n’y a pas « que » des Coléoptères à l’instar de cette punaise : Aradus betulae.

Une belle journée ! (Photo C. Derozier).
Faisanderie une chenille de Lasiocampa quercus (Photo C. Derozier).
Maison forestière de St Corneille, au battage : Lithophane socia. (Photo C. Derozier).