Photo D. GEYSTOR sous Licence CC BY NC (in insectes.org)
Le 20 Mai 2024, une après-midi sans pluie m’a amené jusqu’à Braine. Entre un étang et un chemin qui mène jusqu’au abords de la rivière la Vesle, j’ai fauché les herbes diverses et variées. C’est ainsi que dans mon filet fauchoir j’ai photographié une punaise que je n’avais pas encore rencontrée : Raglius alboacuminatus.
Ce Rhyparochromidae, dont j’ai constaté qu’il était cité seulement deux fois sur la base de données Clicnat dans le sud de l’Aisne, se nourrit de graines au sol et il a régulièrement été observé près de Lamiaceae. Les adultes ayant passé l’hiver sous de l’écorce mettent le nez dehors dès les premiers jours ensoleillés du printemps. Les œufs sont déposés par un ou deux sur les détritus végétaux ou sur le sol ( source J. Péricart ).
Abia fasciata (Linnaeus, 1758)
Photo : N. Vansteene
Le 25 Mai 2024, profitant d’une journée ensoleillée, je me suis rendu à Billy-sur-Aisne, afin d’inventorier l’entomofaune de la ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique), présente sur la commune. Sur le chemin du retour, quelques dernières observations à vue me font m’arrêter devant un Symphyte immobile sur une feuille. En examinant la photo, et après recherche, je fini par me dire qu’il s’agit d’une espèce de la famille des Cimbicidae. Son aspect particulier me font vite trouver l’ espèce : Abia fasciata.
Citée seulement 2 fois sur Clicnat, mais difficile de dire qu’elle soit rare, peut-être un peu discrète. On trouve sa larve généralement sur le chèvrefeuille ou la symphorine.
Le 13 novembre 2023 vers 16h00, à la faveur d’une journée partiellement ensoleillée, j’ai eu la surprise de contempler une femelle de mante religieuse dans mon modeste jardin exposé plein sud à Fouilloy, en Vallée de Somme.
Cette date d’observation est particulièrement tardive en région Hauts-de-France, où on pouvait jusqu’alors espérer rencontrer l’espèce jusque fin octobre.
Les longues journées radieuses de l’été indien 2023 auront probablement favorisé les déplacements de cet insecte si particulier. Toutefois, je soupçonne que la broussaille du jardin, religieusement non entretenu jusqu’à l’hiver, aura contribué à l’intérêt de cet individu pour ce lieu.
Le 25 mai, alors que nous prospections dans un massif d’Iris pour vérifier la présence de Mononychus punctumalbum (Charançon des Iris), à l’École de la Forêt, à Phalempin, où nous travaillons, nous avons trouvé un Bourdon sur une fleur semblant se nettoyer la trompe avec insistance. En regardant de plus près, une sorte de boule marron y était collée et ne semblait pas vouloir se décrocher. Étonnés par la scène, nous avons donc pris quelques photos, pensant tout d’abord qu’il s’agissait d’un parasite externe comme un acarien, par exemple.
En regardant les photos sur ordinateur par la suite, nous avons découvert que c’était un Coléoptère.
Étant novices en entomologie, nous avons fait quelques recherches dans des livres et sur Internet, mais sans grand succès. Heureusement, la rencontre avec des membres de l’ADEP nous a apporté la réponse : il s’agit d’Antherophagus.
Les recherches sur la biologie de ce genre ne furent pas simples non plus…
De la famille des Cryptophagidae, il existe 3 espèces d’Antherophagus en Europe (A. pallens, A. silaceus, A. similis) identifiables par la forme de leur pronotum et leur pilosité. Nous ne nous risquerons donc pas à aller jusqu’à l’espèce.
Ce sont des espèces phorétiques hautement spécialisées avec des larves se développant parmi les détritus dans les nids de Bourdons.
Les adultes, floricoles, se nourrissent de pollen et de nectar. Les femelles s’attachent aux Bourdons en visite (sur les pattes, les antennes ou la trompe) pour être transportées jusqu’au nid et pondre dans les détritus dont se nourrissent leurs larves.
Des mâles ont également été découverts dans les nids qui servent certainement de lieu d’hivernage, mais peut-être aussi de lieu de reproduction.
Nous continuons nos prospections et espérons trouver encore des scènes insolites comme celle-ci !
Les laisses de mer sont les débris organiques laissés sur le sable par la marée. Ils peuvent être végétaux ( goëmon et algues diverses) ou animaux ( poissons, crabes, coquillages, oiseaux marins). Ces débris plus ou moins en décomposition sont attractifs pour des espèces détritivores et leurs prédateurs. Leur recherche et leur identification permet de mesurer la qualité du biotope exploré : le nettoyage systématique des plages pour satisfaire les touristes a amené une régression impressionnante de cette entomofaune spécialisée.
Les principales familles de coléoptères spécialisés rencontrées sous les laisses de mer du littoral du nord de la France sont :
Certaines espèces sont traditionnellement citées, mais le nettoyage des plages les ayant fait disparaître, elles ne figurent pas ci-dessus ( par exemple le Carabidae Nebria complanata).
La photo ci-dessous illustre comment soulever rapidement la laisse de mer d’où s’échapperont avec vivacité les Staphylinidae et Carabidae. Il faut agir vite. Les Histeridae, Scarabaeidae et les Tenebrionidae sont moins vifs, mais s’enfonceront sans tarder dans le sable.
Une bien belle journée pour découvrir les milieux humides et secs de Bienville qui s’est déroulée dimanche 1er mai 2022.
Carole, Jean-Hervé, Joël, Thierry et Laurent se sont concentrés sur les insectes saproxyliques, fourmis et tous ceux qui souhaitaient tomber dans les parapluies japonais !
La journée se soldera par de nombreuses découvertes. Patience, nous reviendrons vers vous pour les résultats définitifs… mais en avant-première déjà deux belles découvertes : – un Syrphe devenu très rare : Sphiximorpha subsessilis, dans les Syrphidae. Une découverte pour le département de l’Oise et des données datant d’avant l’an 2000 pour la Somme et l’Aisne. C’est une espèce patrimoniale liée aux vieux boisements. – deux chenilles d’une belle et rare Noctuelle, trouvées sur chêne bien sûr : Dicycla Oo (le Double-Zéro).
Merci à Jean-Hervé pour l’organisation de cette journée.
Longtemps considérée comme une espèce relicte de forêt primaire, Cucujus cinnaberinus (fig. 1), espèce strictement protégée au niveau européen, vient d’être détectée pour la seconde fois en France, dans la vallée de l’Oise en 2022 ; après sa découverte en Alsace en 2014. Dominique Cagniard l’a observé sous forme adulte (deux individus sous une écorce déhiscente près d’un ruisseau) le 10 janvier 2022 lors d’une promenade sur le territoire de Viry-Noureuil (fig. 2). Il s’agit donc d’une découverte exceptionnelle ! Elle montre bien, l’importance des réseaux d’observateurs naturalistes multigroupes comme ceux qui se développent dans les Hautes de France ces dernières années.
L’espèce éteinte en Europe occidentale a subsisté ponctuellement en Europe de l’est mais semble en expansion depuis peu. Elle a été détectée en Allemagne et dans les Flandres belges ou elle s’est implantée à partir de 2012. Inscrite à l’annexe II de la convention de Berne et aux annexes II et IV de la directive habitat, faune flore, elle est déterminante pour le réseau Natura 2000. Sa présence implique la mise en place de zone spéciale de conservation et nécessite une protection stricte car inscrite sur l’arrêté du 23 avril 2007 fixant les listes d’insectes protégés sur l’ensemble du territoire français. C. cinnaberinus est également considérée comme une espèce parapluie potentielle pour la protection des habitats naturels boisés riches en bois mort , en particulier des ripisylves et des forêts matures laissées en libre évolution.
Quelques semaines plus tard, à l’initiative du second auteur, une prospection a été mise en place de manière à vérifier l’implantation de l’espèce sur le secteur. Après une visite à la station initiale, une investigation sur une zone plus typique en fond de vallée a été décidée. Une zone très humide en fond de vallée avec quelques vieux peupliers a été choisie comme première cible. Une recherche rapide, en 45 minutes et seulement quelques arbres, a permis de réaliser deux observations (Ludivine Conrad et J.-H. Yvinec) distantes de 100 m, toujours sur la commune de Viry-Noureuil. Cette fois-ci ce sont des larves qui ont été observées sous l’écorce de gros peupliers (fig. 3).
Cette jolie espèce est saproxylique et cryptique, la larve et l’adulte évoluant sous les écorces d’arbres morts ou mourants. Sa détection est peu évidente à l’état adulte d’après la littérature, car celui-ci n’est présent hors de son milieu de vie larvaire que pendant une très courte période (dispersion, reproduction et ponte) et même à l’état adulte passe donc la plus grande partie de son temps sous les écorces.
Dans le cadre d’une prospection liée à l’inventaire des coléoptères saproxyliques, couplée au test d’une méthode de prospection pour détecter Cucujus cinnaberinus (Scopoli, 1763) une nouvelle espèce pour les Haut-de France a été découverte : Neomida haemorrhoidalis, le Ténébrion diabolique (à cause des cornes sur la tête du mâle). Ces deux projets sont financés par le MNHN, UMS Patrimoine naturel et en sont donc une retombée rapide et directe.
L’espèce a été détectée sur une chandelle de peuplier, située en bordure immédiate de l’Oise à Pont-l’Évêque (60). Cette chandelle de très gros peuplier est récente (quelques années) et le reste de l’arbre couché le long de la rive. Elle porte de très gros amadouviers, Fomes fomentarius. Celui situé le plus haut, vers 3 m, semblait plus vieux et a donc été décroché, puis coupé en deux sur un support. Si l’extérieur était bien conservé, l’intérieur est en partie dégradé avec de la sciure de champignon, mais sec. Il était occupé par un nid de fourmis Lasius et en secouant la moitié du champignon, une dizaine de Neomida sont tombés avec la sciure. Cette moitié a été prélevée pour mise en élevage et l’autre précautionneusement replacée sur la chandelle.
Cette donnée dans la vallée de l’Oise est donc une première attestation pour les Hauts-de-France. Neomida haemorrhoidalis était retenue dans la liste des espèces reconnues pour estimer la qualité des forêts (Brustel 2002). Elle fait désormais partie des espèces patrimoniales, classées IP3 (sur 4) dans le nouveau catalogue « Les Coléoptères saproxyliques de France ». Sur l’INPN elle est notée comme faisant partie des espèces déterminantes ZNIEFF et est classée LC en Liste Rouge européenne. Il s’agit donc d’un ajout intéressant à la faune des Hauts-de-France.
Cet insecte bien que bon voilier a une assez faible capacité de dispersion. Il lui est alors nécessaire de s’installer sur des niches écologiques conséquentes lui permettant de se maintenir sur le long terme. Ceci expliquerait sa distribution sporadique en France (58 données pour tout le pays sur le site de l’INPN/MNHN). Sa présence dans la vallée de l’Oise sur un secteur classé Natura 2000 au titre de la directive oiseaux, doit donc être considérée comme un indicateur d’un bon potentiel saproxylique. Il conviendrait donc de veiller à ce que ces biotopes de ripisylve et de boisements humides soient protégés au mieux et que l’on porte une attention bienveillante à ces vieux saules et peupliers. Ces secteurs Natura 2000 de la moyenne vallée de l’Oise ne valent donc pas uniquement pour leurs zones prairiales et leur capacité d’accueil d’oiseaux protégés. La découverte récente (Yvinec et alii en cours) de Cucujus cinnaberinus (Scopoli, 1763), espèce protégée au niveau européen, en bordure du secteur amont de cette zone Natura 2000, vient confirmer le très fort potentiel des secteurs boisés du fond de vallée de l’Oise.
Voici un bulletin n° 32 « hors série » consacrée à l’entomofaune que nous pouvons trouver dans notre jardin ou village. Il s’adresse aux profanes, aux enfants et à tous les curieux de nature !
Pour recevoir un exemplaire « papier » n’hésitez pas à contacter l’ADEP, vous le recevrez directement par voie postale au prix de 5 euros (+ frais de port).
A ce jour, à notre connaissance, seuls trois entomologistes sont passés à Montataire avec l’intention d’observer les insectes et d’y produire – entre autres – des données sur la famille des Coccinellidae. Aux observations réalisées par ces spécialistes, s’ajoutent les observations ponctuelles des élèves des écoles élémentaires Jean Jaurès, Joliot-Curie et Paul Langevin à partir de l’année 2016. Ces observations s’étalent de l’année 2012 à l’année 2021.
Le cumul des observations réalisées fait état de 73 données se rapportant à 23 espèces de coccinelles. La présente note en fournit les détails. Par commodité, les espèces sont présentées par ordre alphabétique du nom scientifique latin. La répartition en sous-famille est donc ignorée. Lorsqu’il existe un nom vernaculaire (en langue française) celui-ci est précisé.
Adalia bipunctata (Linnaeus, 1758) La coccinelle à deux points
Coccinelle moyenne de 4 à 5 mm de long présentant le plus souvent une coloration rouge avec un point noir centré sur chaque élytre, cette coccinelle est recensée à quatre reprises dans la commune. Tout d’abord en août 2012 au parc du prieuré, puis trouvée à nouveau en août 2018 non loin du collège. Enfin, l’espèce a été découverte par des élèves à l’école Paul Langevin en mai 2020 et en février 2021.
Adalia decempunctata (Linnaeus, 1758) La coccinelle à dix points
Petite coccinelle de 4mm environ dont l’ornementation varie énormément tant en coloration qu’en nombre de points, le phénotype le plus courant comprend une dizaine de points noirs sur un fond plus clair. Cette coccinelle a été trouvée deux fois respectivement en juillet 2019 et en mai 2020, rue du 8 mai 1945
Aphidecta obliterata (Linnaeus, 1758) La coccinelle de l’épicéa ou coccinelle oblitérée
Coccinelle moyenne de 4 à 5mm, dont la coloration brune et plutôt terne s’éloigne beaucoup de l’image populaire de la coccinelle, elle tient ses deux noms français d’une part de la plante sur laquelle, elle est assez fréquemment trouvée et d’autre part d’une caractéristique ornementale : une marque juste derrière la tête ressemblant quelque peu au tampon d’oblitération sur les timbres du courrier postal. Cette coccinelle a été observée deux fois à Montataire : en août 2012 et 2018, respectivement au parc du Prieuré et non loin du collège.
Exochomus quadripustulatus (Linnaeus, 1758) La coccinelle à virgule
Cette coccinelle, dont la taille varie entre 3,5 et 5mm, est très reconnaissable car elle présente coloration noire et brillante ornée de deux taches rouges en forme de virgule. Elle a été découverte à quatre reprises en avril 2017, juillet 2017, août 2018 et mars 2019, d’abord, en bord de rivière non loin de la mairie, puis rue du 8 mai 1945, puis non loin du collège et une nouvelle fois rue du 8 mai 1945. Ces observations sont dues aux trois spécialistes.
Calvia decemguttata (Linnaeus, 1767) La coccinelle à 10 points blancs
Facile à reconnaître, dès lors que l’on prend le temps de compter les dix points blancs qui lui sont caractéristiques, cette coccinelle s’éloigne, elle aussi, largement de l’image d’Epinal que l’on se fait habituellement des coccinelles. A Montataire, il existe actuellement un seul signalement datant de juillet 2013 pour cette grosse coccinelle orangée nuancée de rose de 7mm. Elle a été trouvée sur Aulne dans les boisements attenant au parc du Prieuré.
Chilocorus bipustulatus (Linnaeus, 1758) La coccinelle des landes
Plutôt petite, avec ses 3 à 5mm, cette coccinelle se reconnaît néanmoins assez aisément sur le terrain à l’aide d’une petite loupe. Il suffit de remarquer son aspect très rond, son dos assez bombé, sa coloration noire brillante et la ligne de points rouge alignés et bien centrée au milieu des élytres. Il existe deux mentions de cette espèce à Montataire. L’une à l’école Joliot-Curie où un individu fût détecté sous le store d’une classe en juillet 2017. La seconde mention vient du stade de l’école Paul Langevin, toujours en juillet 2017. Dans les deux cas, des plantes de la famille des Cupressacées étaient présentes non loin de là.
Coccidula rufa (Herbst, 1783)
Cette petite coccinelle de 2 à 3mm de long, orangée, poilue et au corps allongé apprécie les zones humides et les bords de plan d’eau. Elle a été détectée une seule fois à Montataire en avril 2015 par l’examen attentif de joncs au bord d’un étang du parc du Prieuré.
Coccinella septempunctata (Linnaeus, 1758) La coccinelle à sept points
Cette coccinelle est la seule qui soit réellement connue du grand public. Elle est plutôt grande : entre 6 et 8mm, arbore une coloration rouge orangée aisément identifiable et ponctuée de sept points dont la position ne varie guère. Elle n’a été observée avec une date précise qu’à cinq reprises : en août 2012, en juillet 2013, en janvier et avril 2018, ainsi qu’en avril 2021. Les premières mentions sont au crédit des entomologistes, les trois dernières mentions sont le fait des élèves de Paul Langevin. Néanmoins d’autres observations non datées ont eu lieu sans recherche particulière.
Halyzia sedecimguttata (Linnaeus, 1758) La grande coccinelle orange
Cette coccinelle se reconnait aisément grâce à sa taille importante : jusqu’à 7,5mm, sa coloration orange bien typique et ses 16 points blancs dont la disposition et la forme ne varient qu’assez peu. Elle a été signalée à trois reprises de Montataire : au parc du Prieuré en août 2012 par, au même endroit en juillet 2013, puis une dernière fois sur un mur d’école, en avril 2018.
Harmonia axyridis (Pallas, 1773) La coccinelle asiatique
Cette coccinelle a été introduite en Europe à des fins d’expérimentation sur la lutte contre les pucerons. Invasive, elle est maintenant présente et commune partout. Assez grande et globalement assez aisée à reconnaître malgré son extrême variabilité pigmentaire, la coccinelle asiatique a beaucoup été observée à Montataire. Entre août 2012 et décembre 2021, ce sont 18 mentions circonstanciées qui ont été produites et cela dans bien des lieux de la commune : parc du Prieuré, rue Louis Blanc, rue Jean Jaurès, en bord du Thérain non loin de la mairie, rue du 8 mai 1945… Tous les stades ont été observés : larve, nymphe et adulte. On peut donc avancer que l’espèce est devenue commune sur le territoire urbain. C’est l’espèce que les élèves détectent le plus facilement.
Harmonia quadripunctata (Pontoppidan, 1763) La coccinelle à quatre points
Cette coccinelle d’environ 6mm se trouve en examinant attentivement les résineux. Principalement les pins et les épicéas car c’est là que l’animal trouve ses proies favorites. Les trois observations : avril et juillet 2017 ainsi que août 2018 ont été faites de cette manière en bord de rivière non loin de la mairie, rue du 8 mai 1945 et non loin du collège par les trois entomologistes.
Henosepilachna argus (Geoffroy in Fourcroy, 1785) La coccinelle de la bryone
5 signalements ont été précisément datés pour cette grosse coccinelle à la livrée orange mat ornée d’une douzaine de points noirs : deux fois en juillet 2017 rue du 8 mai 1945 et à Magenta puis en mai et juin 2020 ainsi qu’en juin 2021 rue du 8 mai 1945. D’autres mentions non datées ont été faites facilement car la coccinelle est facile à trouver sur sa plante nourricière tant que celle ci n’est pas gyrobroyée. En effet, cette coccinelle est végétarienne et mange exclusivement de la Bryone (Bryonia dioica Jacq, 1774)
Myrrha octodecimguttata (Linnaeus, 1758) La coccinelle des pins ou la coccinelle des cimes.
Inféodée aux résineux et principalement au pin maritime car elle y trouve sa nourriture, la coccinelle des pins n’est néanmoins pas évidente à trouver car elle apprécie essentiellement les hauteurs des arbres. Ce qui lui vaut son deuxième nom vernaculaire de coccinelle des cimes. De taille moyenne entre et le rouge et le brun ornementée de 18 taches blanches fréquemment fusionnées, cette coccinelle ne ressemble en plus pas à l’idée préconçue des coccinelles. Elle n’a été détectée que deux fois dans la commune : d’abord en juillet 2017 puis en mai 2021 par deux élèves sur un mur sous un pin en sortant de leur école.
On ne peut pas dire que le nom français de cette coccinelle soit informatif et il eut été judicieux de ne pas l’inventer juste pour donner un nom en langue française à une coccinelle qui, jusqu’à il y a peu, n’en avait pas. Discrète avec ses 2mm, noire velue avec 4 petites taches rouges, se cachant fort bien dans les entrelacs de lierre, cette espèce est souvent dure à détecter. Trouvée en juillet 2017 rue Louis Blanc. L’observateur précise avoir trouvé 8 individus : 7 sur lierre et 1 sur érable.
Novius cardinalis (Mulsant, 1850)
Introduite en France, afin de lutte biologique, l’espèce est acclimatée principalement sur le pourtour méditerranéen. Les observations ailleurs en France sont rarissimes. L’unique observation de cette espèce, faite par un élève, dans son jardin de Montataire, en juillet 2021 est donc exceptionnelle. C’est même à notre connaissance la seule observation pour tout le nord de la France, exception faite d’un signalement à Paris intramuros. Néanmoins, l’espèce semble être vendue en jardinerie pour lutter contre certains parasites des arbres et arbustes et peut donc être localement disséminée sans que cela fasse souche. A noter que l’élève concerné, a trouvé le nom de sa découverte en s’aidant certainement d’une application d’identification et le nom trouvé était le bon !
Oenopia conglobata (Linnaeus, 1758) La coccinelle rosée
Cinq signalements seulement pour cette espèce de 4mm de couleur rose ou rouge bordeaux et constellée de points noirs souvent partiellement fusionnés les uns aux autres. Deux fois en août 2012 au parc du Prieuré ; Fin mars 2017, un individu trouvé mort sur un appui de fenêtre de la maison de retraite de Montataire ; un individu trouvé dans une cour d’école en mars 2018 et enfin un individu trouvé en juillet 2020 par un élève profitant de ses congés pour étudier les animaux de son jardin.
Propylea quatuordecimpunctata (Linnaeus, 1758) La coccinelle à damier
Moyenne, avec ses 4 à 5mm, cette espèce se reconnait pourtant assez aisément de par les points souvent rectangulaires et en tous cas jamais ronds qu’elle arbore systématiquement. La livrée étant essentiellement blanche à points noirs ou noire à points blancs ressemble beaucoup au drapeau à damier des courses automobiles ou au plateau du jeu d’échecs ou du jeu de dames. Cela lui a valu son nom français. Deux signalements de cette espèce ont été faits à Montataire : en août 2012 et en mai 2020, respectivement au parc du Prieuré et rue du 8 mai 1945.
Psyllobora vigintidupopunctata (Linnaeus, 1758) La coccinelle Marsupilami ou coccinelle à 22 points.
D’un jaune éclatant constellé de 22 points noirs, cette espèce rappelle effectivement le marsupilami créé par Franquin. De taille moyenne avec 4 ou 5mm, son ornementation très atypique pour une coccinelle ne laisse pas indifférent lorsqu’elle est trouvée. C’est arrivé deux fois pour le moment à Montataire : en août 2012 au parc du Prieuré et récemment en septembre 2021 sur un poteau de clôture d’école par quelques-uns des élèves qui prenaient leur récréation.
Rhyzobius chrysomeloïdes (Herbst, 1792) La rhyzobie des arbres
Cette coccinelle de taille assez moyenne se trouve quasi exclusivement au battage des branches des arbres et arbustes. De teinte essentiellement terne, elle est donc discrète et passe assez inaperçue. Un dessin plus ou moins marqué en forme d’ancre de bateau ornemente régulièrement ses élytres. Elle a été trouvée à deux reprises en avril 2017 au bord du Thérain puis en juin 2020 rue du 8 mai 1945.
Rhyzobius forestieri (Mulsant, 1853)
Cette petite coccinelle de 3 à 4mm très ronde aux ailes noires et au ventre rouge est une espèce introduite en Europe. Depuis, elle s’y acclimate et prospère dans la discrétion. Une soixantaine de mentions existe en France selon la cartographie du Muséum Nationale d’Histoire Naturelle. Cela ne reflète sans doute pas la réalité de sa présence. Une mention existe pour Montataire : en août 2018, deux des entomologistes ont trouvé l’espèce non loin du collège.
Scymnus interruptus (Goeze, 1777) La coccinelle velue à bandes
Minuscule coccinelle n’atteignant pas les 2mm de long, elle est noire, couverte d’un fin duvet de poils, présente le plus souvent des taches triangulaires rouge-orangé touchant le bord des ailes. Elle a été trouvée à trois reprises en février, avril et juillet 2017: rue du 8 mai 1945, en bord du Thérain non loin de la mairie et rue Louis Blanc. Sa découverte reste affaire de spécialiste : c’est la technique du battage qui fut utilisée sur noisetier, érable, aulne et frêne.
Sospita vigintiguttata (Linnaeus, 1758) La coccinelle de l’Aulne
Assez grande, cette espèce présente deux colorations bien typiques : elle peut être rose à vingt points blancs ou noire à vingt points jaunes. Comme son nom français l’indique clairement, cette espèce est très liée à un arbre poussant préférentiellement dans les zones humides telles que les marais et les bords de cours d’eau. C’est au parc du Prieuré qu’un entomologiste l’a trouvé au début du mois d’août 2012, c’était alors une première mention départementale. Aucune autre mention depuis dans la commune pour cette coccinelle indiquée rare et très discrète. A ce jour, seules dix autres communes du département ont renseignées pour cette espèce. Elle reste donc toujours une vraie rareté entomologique.
Vibidia duodecimguttata (Poda, 1761) La petite coccinelle orange
Effectivement orangée et tachées de 12 points blancs, cette petite coccinelle ne dépasse pas les 4mm de long. Elle a été trouvée deux fois au parc du Prieuré en août 2012 et une fois rue du 8 mai 1945 par les entomologistes déjà cités. On peut indiquer une particularité alimentaire pour cette espèce : elle consomme des films mycéliens sur les feuilles des végétaux qu’elle fréquente. Dit plus simplement : elle mange des champignons. C’est le cas de plusieurs autres espèces de coccinelles.
Avec 23 espèces recensées dans Montataire, la ville se classe parmi les communes les mieux renseignées du département de l’Oise. Cette diversité d’espèces illustre les nombreux milieux qui émaillent le territoire communal. Avec seulement 73 observations circonstanciées, la somme de données sur la famille des coccinelles reste faible. Les observateurs ont en quelque sorte privilégié l’efficacité plutôt que la quantité. Il en ressort une petite impression de manque. Une recherche plus systématique et plus poussée conduirait certainement à une augmentation significative de la diversité des coccinelles. Si un pronostic devait être fait, attendu la grande diversité de milieux tant urbains que ruraux, allant du chaud sec au froid humide, il serait d’un minimum de 35 à 40 espèces présentes sur le territoire. Il ne reste plus qu’à les trouver !
Remerciements :
Tout d’abord aux nombreux élèves des écoles Paul Langevin, Joliot-Curie et Jean Jaurès depuis septembre 2016. Leur curiosité, leur envie de découvrir leur environnement et d’apprendre de nouvelles choses sont à l’origine de cette synthèse entomologique. Leurs observations ponctuelles ont de plus significativement amélioré cet inventaire. Bravo à eux.A mes complices entomologistes de longue date : Mme D. et M. T. Toujours aussi efficaces.
Ce projet sera étendu à l’échelle des Hauts-de-France.
Deux types de nidifications
sont concernés :
► Les nidifications
internes :
Ce sont des nids situés dans des espaces relativement clos, par exemple dans des cavités d’arbres, conduits de cheminée, poteaux creux, habitats humains. Ces nids sont majoritairement peu visibles mais se repèrent par l’activité des abeilles.
Des jumelles peuvent être utiles pour les observer, même si ces nids peuvent se situer à des hauteurs très variables. Exemples, in natura :
Exemple sur bâtiment :
► Les nidifications
externes :
Ce sont des nids pour lesquels les rayons sont construits à l’air libre, faute de cavités propices, le plus souvent sur les arbres, conifères comme feuillus. Ce type de nidification est voué à l’échec car la colonie ne résistera pas au froid de l’hiver. Ces nids se repèrent à partir de mai et jusqu’en hiver, saison durant laquelle l’ouvrage des abeilles se délitera avec les intempéries.
Exemples in natura :
Exemple sur bâtiment :
Pour mener à bien un tel projet nous recueillons directement vos observations et vos photos, avec leur localisation et date si possible.
Dans le cadre de l’animation de l’inventaire national des coléoptères saproxyliques un webinaire est organisé et se tiendra le
samedi 20 novembre2021.
Ce séminaire en ligne sera l’occasion de faire le point sur le projet SAPROX, ses perspectives et d’apporter des éclairages sur les coléoptères saproxyliques. Le programme détaillé est disponible en ligne.
Pour en savoir plus et s’y inscrire, retrouvez le lien vers la page du Site SAPROX ici :
Plusieurs dizaines de personnes pour cette séance sur la vie des abeilles, les ruchers, les problématiques apicoles, les néonicotinoïdes, etc.
Emmanuel à donc du intervenir (seul) pour répondre aux multiples questions. Ces dernières, majoritairement ciblées sur l’apiculture. Le débat a eu l’avantage de faire prendre conscience de l’intérêt majeur des insectes pollinisateurs et de leur protection.
C’est en juillet et en août que ce discret Cerambycidae se manifeste. Crépusculaire et nocturne, il ne s’intéresse qu’au bois mort et sec des feuillus avec une nette préférence pour le chêne.
Réputé assez rare ou rare selon les auteurs, il est venu à la lumière le 22-08- 2021, lors d’un inventaire de lépidoptères nocturnes à la Maison du Parc Naturel Oise-Pays de France, et photographié par J.L. Hercent.
Sa présence en forêt de Chantilly pourrait être favorisée par les nombreux chênes plus ou moins dépérissants depuis les sécheresses de ces dernières années.