Nouvelle fourmi pour le département de l’Oise : Dolichoderus quadripunctatus (Linné, 1771)

Découverte de l’espèce Dolichoderus quadripunctatus (L, 1771) à Fontaine Chaalis ce week-end. Une première donnée pour le département de l’Oise et plus largement dans les Hauts de France. C’est aussi le point le plus septentrional français à ce stade. Nous y reviendrons plus en détail dans le prochain bulletin.

 

Les 4 points caractéristiques sur l’avant du gastre, d’où son nom.

Photos et texte : L. Colindre

Nos Milieux : les marais de Bourneville (Oise 60)

Photos et texte : L. Colindre.

Voici un bel endroit promis à la contemplation. Situé sur la commune de Marolles à la limite de l’Oise et de l’Aisne. Environ 13 ha de tourbières à proximité du Canal de l’Ourcq.

Il s’agit d’une ancienne exploitation de tourbe (début du XX ième siècle). On y dénombre environ 200 espèces végétales dont 22 remarquables. Les insectes devraient certainement y être recensés dans un cadre spécifique, tant le potentiel y est important en « aquatiques » (mais pas que…!).

Attention aux « Tremblants » (planchers tourbeux flottants) pouvant être dangereux si l’on s’aventure hors des sentiers balisés.

Site actuellement géré par le CENP.

Bottes OBLIGATOIRES !

Pour en savoir plus, liens CENP, ZNIEFF et ENS :

http://conservatoirepicardie.org/le-marais-de-bourneville

https://inpn.mnhn.fr/docs/ZNIEFF/znieffpdf/220013837.pdf

http://www.oise.fr/fileadmin/pdf/mes_services/amenagement_territoire/developpement-durable/ENS/vallee-ourcq-marolles.pdf

 

 

 

Fiche espèce : Osmylus fulvicephalus (Scopoli, 1763) – Artoise.

Par Guenael HALLART

Fiches des espèces remarquables

Osmylus fulvicephalus (Scopoli, 1763)

(Neuroptera, Osmylidae)

 

Photo : H. Bouyon. Compiègne (60) près Maison Forestière du Hourvari, 18 juin 1998

L’Osmyle à tête jaune est protégé en Ile-de-France. La larve de cet insecte se développe sur les berges des ruisseaux, au niveau de « l’interface » (entre l’eau et le milieu terrestre). Il a été trouvé à vue le long de l’Artoise (Cr Alexandre en mai 2017 par Jean Hervé Yvinec). Dans la fiche ZNIEFF de la vallée de la Serre, l’espèce est signalée par G. Coppa (date inc.) comme rare en Picardie et dans une grande partie du Bassin Parisien. Osmylus fulvicephalus est probablement et globalement rare dans le nord-ouest de la France… sauf en Thiérache où il est rencontré régulièrement !!

Autres lieux :

Compiègne (60) MF du Hourvari, 1998 (H. Bouyon).

Bassée (77), 2016 (H. Bouyon).

Photo : H. Bouyon

Biblio :

SEMERIA   Y.,   1986.-   Note   sur  Osmylus   fulvicephalus (Scopoli)  en  France  [Plan.  Osmyloidea  Osmylidae]. Bulletin de la Société Entomologique de France, 91  :  19-22

http://www.gretia.org/phocadownload/cahiers_gretia/IA03/Invertebres_Armoricains_N3_2009_13-16-Giacomino-insecta-neuroptera.pdf

 

Fiche espèce : Schizotus pectinicornis (L, 1758 ) – Artoise.

Par Jean-Claude BOCQUILLON

Fiches des espèces remarquables

Schizotus pectinicornis (L, 1758)

(Coleoptera, Pyrochroidae)

Signalé par le Catalogue des Coléoptères de France de Marc Tronquet du Massif Central, et des Alpes du nord au quart nord-est de la France. J. Sainte-Claire Deville le signalait des Vosges, du Jura et de Savoie. Nous avons pu constater sa grande abondance en forêt de Saint Michel où on le rencontrait aussi bien en milieu ouvert que dans les sous-bois.

Photo : J.-C. Bocquillon.

Fiche espèce : Hypnoidus riparius (Fabricius, 1792) – Artoise.

Par Jean-Claude BOCQUILLON

Fiches des espèces remarquables

Hypnoidus riparius (Fabricius, 1792)

(Coleoptera, Elateridae)

Cette espèce strictement montagnarde est commune au bord des eaux, de la limite des neiges éternelles jusqu’à une altitude de 400 mètres où elle se rencontrera dans les vallons froids orientés au nord (dixit L. Leseigneur).

 

Photo : J.-C. Bocquillon.

Je l’ai récoltée au bord de l’Artoise non loin du Carrefour Alexandre, parcelle 403, le 19/05/2017, cachée sous les feuilles mortes. Cela démontre, s’il en était encore besoin, que la forêt de Saint-Michel possède certains éléments de faune montagnarde qui confirment son microclimat froid et humide.

 

Fiche espèce : Deronectes latus (Stephens, 1829) – Artoise.

Par Jean-François ELDER

Fiches des espèces remarquables

Deronectes latus (Stephens, 1829)

(Coleoptera, Dytiscidae)

Chorologie : Ce petit coléoptère aquatique appartient à un genre à faible capacité colonisatrice. Mais parmi la trentaine d’espèces recensées, il est de celles qui possèdent la plus large aire de dispersion. Il occupe l’Europe septentrionale, occidentale, centrale, balkanique, de la Finlande, le Danemark, la Pologne, l’Allemagne, à la Grèce, le Monténégro, l’Italie, l’Espagne, les Îles Britanniques, la France… Dans notre pays, il s’observe dans la moitié septentrionale, le Centre et l’Est (Alsace), la vallée du Rhône, le Vaucluse et les Pyrénées. Dans les Hauts-de-France, il est anciennement cité de la Somme et assez récemment du Pas-de-Calais par Daniel Lohez.

Statut : Dans notre pays, il est considéré comme rare à très rare et sporadique.

Ecologie : C’est un hôte des eaux lotiques froides des rivières et des ruisseaux où il se tient parmi les pierres, les graviers et la végétation, notamment dans le chevelu racinaire des plantes rivulaires.

Première mention pour l’Aisne et seconde mention récente dans les Hauts-de-France pour cette espèce !

 

Jean François dans le biotope de l’insecte (Clichés : J.H. Yvinec et J.F Elder).

 

 

Fiche espèce : Catocala promissa (Denis & Schiffermüller, 1775) – Artoise.

Par Maurice DUQUEF.

Fiches des espèces remarquables

Catocala promissa (Denis & Schiffermüller, 1775)

(Lepidoptera, Noctuidae)

Catocala promissa est une espèce rare en Picardie, elle se rencontre dans les bois de chênes. Elle était déjà connue de la Forêt de Saint Michel et de la Forêt de Samoussy. La chenille observée en mai 2017 est donc une confirmation de la présence de ce joli papillon en Picardie.

Chenille, photo : Maurice Duquef.

L’imago :

Photo : Yann Duquef.

Fiche espèce : Micronecta (Micronecta) griseola Horváth, 1899 – Artoise.

Par Jean-François ELDER

Fiches des espèces remarquables

Micronecta (Micronecta) griseola Horváth, 1899

(Heteroptera, Corixidae)

 

Chorologie : L’espèce possède une dispersion pontoméditerranéenne et se rencontre en Asie et à travers toute l’Europe, à l’exception des parties les plus septentrionales de la Fennoscandie et de la Russie. En Belgique, elle n’est rapportée que de Wallonie. En France, l’espèce ne semble connue que des départements des Alpes de Haute-Provence, de Haute-Garonne, de l’Indre, de l’Indre-et-Loire, des Landes, de La Manche et des Pyrénées-Orientales.

Photo : J.-F. Elder

Biologie – écologie : Cette minuscule punaise (1,6 à 2,3 mm) recherche les étangs et les mares de toute nature, quand leur profondeur atteint au moins deux mètres et dont les eaux douces sont suffisamment pure. Mais elle se rencontre également dans les fleuves bien oxygénés, les torrents et les petits lacs. Il semblerait que ce soit la seule micronecte présente dans les grandes rivières. Elle est sensible à la pollution, même si elle peut tolérer une faible charge organique issue de la fréquentation des berges par les bovins. Le manque de données relatives à cette espèce peut s’expliquer par une sous prospection des milieux qu’elle affectionne. Toutefois, ses exigences en oxygène dissous, face à la dégradation à peu près générale de la qualité des eaux de surface, font que le nombre de milieux susceptibles de l’accueillir reste faible.

Première mention pour les Hauts-de-France !

Biotope (Photo : J.-F. Elder)

Photo : J.-H. Yvinec

Fiche espèce : Macronychus quadrituberculatus Müller, 1806 – Artoise.

Par Jean-François ELDER.

Fiches des espèces remarquables

Macronychus quadrituberculatus Müller, 1806

(Coleoptera, Elmidae)

Chorologie : L’espèce se rencontre en Europe occidentale, centrale et orientale. Inconnue de Belgique et des Pays-Bas, elle est recensée au Luxembourg. En France, elle est citée des Ardennes, des Vosges et assez récemment capturée en Haute-Vienne et en Charente. Elle est connue d’Île de France par une capture récente dans l’Essonne (Pierre Queney). Aucune mention de sa présence des Hauts-de-France et, en Normandie, cette espèce n’a été observée que dans les départements de la Manche et de l’Orne.

Photo : J.-F. Elder.

Statut : Elle est sporadique et semble rare dans la moitié nord de la France et plus répandue dans le Sud-Ouest. Mais le statut de cette espèce et l’état de conservation de ses populations font débat parmi les auteurs. Pour certains, cet Elmidé semble être (devenu ?) extrêmement rare en Europe centrale, alors que d’autres estiment que sa situation ne semble pas être aussi préoccupante, notamment en Pologne, et que ses exigences pour des eaux de très bonne qualité ne sont pas toujours aussi marquées.

Ecologie : Les larves et les adultes sont xylophages. Les adultes se tiennent sur les troncs ou les grosses branches d’arbres immergés dans les cours d’eau où seule une recherche ciblée permet de les découvrir. Ce mode de vie, associé à une faible aptitude au vol de l’insecte, peut en partie expliquer sa très faible représentation dans les prélèvements et son statut d’espèce menacée communément attribué. Des recherches plus ciblées sont donc nécessaires pour préciser la fréquence et les exigences écologiques de cette espèce.

Première mention de l’espèce pour les Hauts-de-France !

Biotope de l’insecte (Photo : J.-H. Yvinec)

Micro-habitat (Photo : J.-F. Elder)

Fiche espèce : Rheumaptera hastata (Linnaeus, 1758) – Artoise.

Par Maurice DUQUEF.

Fiches des espèces remarquables

Rheumaptera hastata (L.,1758)

(Lepidoptera, Geometridae)

Redécouverte de Rheumaptera hastata, par J. F. Delasalle, M. Duquef, M. Fournal et D. Pruvot, le 20 mai 2017 lors de l’étude d’une réserve biologique intégrale de l’ONF par l’ADEP (Aisne 02), dans ses environs immédiats, le lépidoptère Geometridae Rheumaptera hastata a été capturé volant au soleil dans une zone de bouleaux. Cette espèce n’avait pas été vue en Picardie depuis 1974 ! (Forêt d’Ourscamp, Oise, M. Duquef). Ce papillon, dont la chenille se nourrit dans les régions de plaine sur les bouleaux, est en voie de disparition dans tout l’ouest de la France. Seules vont survivre les populations de montagne (dont les chenilles vivent sur les myrtilles et les rhododendrons).

Photo : Yann Duquef.

Le lendemain deux ou trois autres individus ont été rencontrés en début de journée. Ce papillon ne vient pas à la lumière. Le réchauffement climatique est une réalité tragique pour les espèces de faune froide survivant encore en Thiérache.

Photo : Luc Plateaux.

Exposition entomo de Glisy 2017

Maurice DUQUEF, entomologiste reconnu pour ses connaissances des espèces picardes observées depuis plus de 60 ans ainsi que ses connaissances Guyanaises, a exposé des papillons et coléoptères à la salle des assemblées de Glisy 8 rue neuve les 13 et 14 mai de 10h à 18h prolongée au lundi matin 15 mai pour l’école de Glisy. 

Une chance de voir de très anciennes collections de papillons que l’on n’observe malheureusement plus (ou très rarement) de nos jours et sur la spécificité des recherches de certaines espèces (différentes techniques de recherches, milieux à explorer, etc.).

De belles et intéressantes rencontres ont eu lieu tout au long du week-end. Les magnifiques panneaux toilés du GDEAM (Montreuil-sur-Mer) ont eu un grand succès auprès du public.

Photos : Maurice Duquef.

Fiche espèce : Agabus melanarius Aubé, 1837

Par Jean-Hervé YVINEC

 Fiches des espèces remarquables

Agabus melanarius Aubé, 1837

(Arthropoda, Hexapoda, Coleoptera)

                Dans notre base de données sur les trois forêts de l’Oise l’espèce a été observée à Ourscamp, (2016), un individu par M. Carreira et de Laigue (2015), JH Yvinec Leg, 2 ex. Elle y est donc classée comme « Rare » tant du point de vue occurrence qu’abondance. Cette espèce est considérée comme patrimoniale dans deux des trois référentiels et AR dans celui de la région parisienne (Queney 2016). L’auteur la cite de trous d’eau alimentés par infiltration ou par source mais aussi d’ornières. Elle est présente dans 11 des 291 localités et une fois sur 11 dans l’un des sites à forte diversité, précisément dans l’ensemble Forêt de Compiègne et Laigue. Deux données anciennes existent pour la Forêt d’ Ourscamp d’une ornière herbue (1994), J.C. Bocquillon leg., et d’une ornière inondée, (2008), 1 ex (Queney 2016). Ce même spécialiste la cite de Laigue (1998).

En dehors de ces citations elle n’est guère connue que la Forêt d’Hallate lors des prospections et de l’inventaire de 2008 par F. Arnaboldi, de Reilly et de la Forêt de Hez-Froidmont (Queney 2016). Pierre Queney signale l’absence de l’espèce au sud de paris dans son catalogue. Jean-François Elder nous a communiqué quelques données de l’Aisne (forêt domaniale de Retz, 2002, 3 ind., forêt domaniale de Saint-Gobain, 2002, 5 ind et Cessières, 2001, 2 ind.

Plus au nord, D. Lohez note l’espèce Rare et ne la connaît que de deux forêts, une dans le Pas de Calais, Forêt de Desvres et une dans la Somme, Forêt de Crecy 1 ex (2016). Dans un article de 1987, P. LEBLANC et H. BRUNEEL note dans l’Oise : Orry-la-Ville, mai 1963, coll . Angelini. Département confirmé par la capture le 17 mai 1985 en forêt de Malmifait près de Marseille-en -Beauvaisis de cinq exemplaires (H.BRUNEEL leg.). Les deux auteurs confirment sa présence très ancienne du département du Nord à Fives, noté par A. De NORGUET en 1863 et qui demandait confirmation, ce qui fut fait en 1984 :

– forêt de Trélon, 26 ex. (1984) et 17 ex.(1984) ;

– en 1985, 41 individus (H.B.leg.) dans différents secteurs de la forêt de Trélon : ce qui semble montrer que cette espèce est bien implantée dans cette région (Leblanc et Bruneel 1987).

Nilsson et Holmen considèrent qu’il s’agit d’une espèce d’Europe centrale et du nord, depuis la France de l’est et l’Ouest de l’Angleterre. Leblanc et Bruneel ont montré qu’en France l’espèce était cantonnée au nord et a l’est ainsi qu’au Massif central, au Doubs à La Haute-Saone et à la Bourgogne. La carte de répartition réalisé à partir de la liste des découvertes que F. bameul avait collationné et qu’ils ont abondé est très explicite et montre qu’en France cette espèce est en limite sud d’aire de répartition.

Son milieu de prédilection, selon Franck Bameul, semble être les flaques, ornières étangs ou mares peu profonds, le plus souvent alimentés, dans les forêts sombres de Feuillus et de conifères. Le fond des pièces d’eau doit être vaseux et couvert de feuilles mortes décomposés. La présence des espèces serait conditionnée par le taux élevé d’acides humiques ( issu de la décomposition de l’humus et des feuilles). Une végétation associée de sphaignes, characées … y est associée. Ceci en fait une espèce de grandes forêts et de tourbières.

 

Pièces génitales.

Texte & photos : J-H. Yvinec

Prospection ADEP : Compte rendu sortie « Artoise » du 19/04/2017

Météo froide avec gelée matinale, vent froid pas trop sensible en forêt, sauf sur le carrefour Alexandre, mais journée ensoleillée.

Miguel, Gilles, Ambre, J-Hervé,Thierry et Carole (Daniel prend la photo).

Guenael Hallart nous a accueillis hier pour la première sortie Artoise avec deux de ses jeunes collègues du CPIE, Ambre et Thibaud. Nous avons exploré l’Artoise le matin près du pont à coté du carrefour Alexandre puis sommes remontés vers le nord où un second pont donne accès à la rivière, avant d’aller reconnaître le ruisseau du Brugnon.

Nous avons commencé les observations par la rivière juste en amont du pont. Gilles a fait bénéficier tout le monde de son savoir en matière d’appréciation qualitative d’une rivière et d’IBGN.

Daniel a, quant à lui, prospecté la zone et mis la main sur quelques Elmidae et Hydraenidae. Les premières observations sous binoculaires donnent  3 Elmis aenea, 1 Oulimnius tuberculatus, 3 Limnius volckmari et 11 Hydraena sans doute gracilis (confirmé). Cette espèce est noté « Assez Rare » dans le catalogue Queney 2016 pour le bassin parisien.

Hydraenidae

11 Hydraena gracilis Germar, 1824

Elmidae

3 Elmis aenea ( Müller, 1806 )

3 Limnius volckmari ( Panzer, 1793 )

1 Oulimnius tuberculatus ( Müller, 1806 à

Jean-Hervé a trouvé une canette vide sur le talus de la route avec à l’intérieur les cadavres en décomposition de trois campagnols roussâtres (détermination Guenael) ainsi qu’une série de Silphidae que Thierry a récoltés malgré une odeur nauséabonde.

Dans cette petite bouteille de bière trouvée au bord de la route près du pont ont été découverts  :

Famille des Silphidae

Oiceoptoma thoracicum (Linnaeus, 1758)

Nicrophorus vespilloides Herbst, 1783

Thanatophilus sinuatus (Fabricius, 1775)

Famille des Geotrupidae

Trypocopris vernalis (Linnaeus, 1758)

Daniel puis Gilles ont fait des observations intéressantes dans une « tourbière » le long de l’Artoise (avec potentiellement  une très bonne espèce d’Agabus). La gouille herbeuse est pointée avec la flèche noire. Le premier examen des tubes permet a Daniel de signaler qu’il y a en fait deux très bonnes espèces : 1 Agabus affinis et 1 Agabus melanarius. Les deux espèces sont assez rares (AR) dans le catalogue Queney 2016 pour le bassin parisien avec 6 observation sur 291 localisations pour le premier et 11/291 observations pour le second. Le référentiel à dire d’expert de Daniel Lohez pour le nord de la France montre que les deux sont rares (R) au nord du bassin parisien. Une fiche espèce est fournie pour la seconde en annexe. La première méritera elle aussi une fiche de présentation car elle a été retenue dans le catalogue du Bassin parisien parmi les dix espèces à protéger (sur 280) avec donc une valeur patrimoniale forte en raison de son affinité avec l’habitat vulnérable de type tourbière. Elle serait donc à protéger impérativement car liée à un milieu particulier vulnérable (Queney 2016, page 23).

Dytiscidae

 

  • 1 Agabus affinis ( Paykull, 1798 )
  • Nbx Agabus bipustulatus ( Linnaeus, 1767 )
  • 1 Agabus melanarius Aubé, 1837
  • 1 Ilybius chalconatus ( Panzer, 1796 ) ( Thierry, sous la mousse )
  • Nbx Hydroporus gyllenhalii Schiödte, 1841
  • 7 Hydroporus memnonius Nicolai, 1822
  • Nbx Hydroporus nigrita ( Fabricius, 1792 )
  • 2 Hydroporus palustris ( Linnaeus, 1761 )
  • 4 Hydroporus planus ( Fabricius, 1782 )
  • 5 Hydroporus pubescens ( Gyllenhal, 1808 )

Hydrophilidae

5 Hydrobius fuscipes ( Linnaeus, 1758 )

2 Laccobius bipunctatus ( Fabricius, 1775 )

Jean-Hervé a pêché des Anacaena et des Helophorus dans les trous de bottes entre la tourbière et la rivière, puis dans une « gouille » boueuse un peu plus à l’intérieure de la parcelle.

Il est ensuite allé reconnaître une zone tourbeuse un peu en amont toujours dans le secteur 1 où se trouvent deux chablis avec une mini mare. Daniel et Gilles y sont allés après la pause déjeuner.

Secteur 1 – dépression tourbeuse 2

Daniel et gilles ont exploré cette zone qui se trouve plus à l’intérieur de la parcelle avec un chablis qui a généré une sorte de mare peu profonde et des zones de sphaignes. Leurs observations sont complémentaires et permette de dégager une liste assez riche.

  • 6 Agabus guttatus ( Paykull, 1798 )
  • 1 Ilybius montanus ( Stephens, 1828 )
  • 4 Ilybius chalconatus ( Panzer, 1796 )
  • Nbx Hydroporus gyllenhalii Schiödte, 1841
  • 1 Hydroporus memnonius Nicolai, 1822
  • 1 Hydroporus nigrita ( Fabricius, 1792 )
  • 1 Hydroporus planus ( Fabricius, 1782 )

Helophoridae

 

  • 1 Helophorus brevipalpis Bedel, 1881
  • Helophorus obscurus   4
  • Helophorus flavipes     3
  • Helophorus aequalis   1
  • Helophorus grandis   2

Hydrophilidae

 

  • 3 Anacaena globulus ( Paykull, 1798 )
  • 3 Hydrobius fuscipes ( Linnaeus, 1758 )

Thierry a fait une moisson de carabiques dans la zone tourbeuse.

Secteur 1 en amont du pont, zone tourbeuse.

Sous la litière de feuille :

Famille des Carabidae

Elaphrus cupreus Duftschmid, 1812

Bembidion dentellum (Thunberg, 1787)

Bembidion latinum Netolitzky, 1911

Loricera pilicornis (Fabricius, 1775)

Platynus assimilis Paykull, 1790

Dans la carrie rouge d’un tronc au sol :

Famille des Carabidae

Carabus auronitens Fabricius, 1792

Cychrus caraboides (Linnaeus, 1758)

Pendant ce temps Carole et Miguel et Thierry se sont concentrés sur la zone de confluence Artoise Ruisseau de Fourchamp et en particulier les annexes hydrauliques qui se présentaient comme des bouts de fossés en contact avec le ruisseau.

Carole a récolté à proximité immédiate du ruisseau quelques araignées et carabes (à déterminer) et observé un Rhagium mordax caché sous une écorce :

Jean-Hervé a prélevé dans une fontaine sur le côté de la route et forme un petit écoulement dans le fossé quelques coléoptères et une espèce de Velia. Il est regrettable que le bac de la fontaine soit percé à la base et ne retienne pas l’eau, car sinon il serait beaucoup plus intéressant (à remettre en service ?). Carole a collecté quelques araignées et fourmis en fauchant un peu ; puis elle a continué au niveau du carrefour Alexandre. Thierry a observé marchant sur le Chemin des Faux un Silphidae : Phosphuga atrata (Linnaeus, 1758).

Au Niveau du pont dans le ruisseau De Fourchamp, Jean-Hervé a observé une larve de grosse libellule (probablement Cordulegaster boltonii d’après Gilles) :

Deux espèces de Gerris se trouvaient dans la même zone calme juste en aval du pont sur le Ru de Fourchamp, dont le grand Aquarius paludum paludum (Fabricius, 1794). Le soleil réchauffant l’atmosphère, plusieurs Aglia tau (Lépidoptère, Saturniidae) furent observés, voltigeant rapidement entre les troncs. Seuls papillons observés avec Anthocharis cardamines, en raison d’une météo significativement rafraichie depuis une dizaine de jours.

Nous avons eu un contact avec le propriétaire des terrains au niveau de la deuxième zone reconnue, au niveau du pont en aval de la frontière. Il nous a autorisés à patauger dans la rivière mais le secteur semblait peu propice aux coléoptères. Nous y avons retrouvé la larve de plécoptère, Perla marginata :

Enfin, sur ce même site la capture d’une espèce d’éphéméroptère a fait bondir Gilles qui ne la voyait que pour la 4ème fois de sa vie : l’ Ephemerellidae Torleya major. Il est intéressant de noter que Guenael Hallart avait déjà trouvé Torleya major sur l’Artoise en 2015, (Détermination par G. Coppa dans les deux cas). Un autre collecteur (Jean-Julien Lepeut) l’a aussi découverte à Origny-en-Thiérache.

Le propriétaire a confirmé qu’il y avait bien eu une forge anciennement ici. Ce qui pouvait se déduire de la présence d’une retenue d’eau sur les cartes de Cassini et d’état-major du XIXe siècle. La forge a disparu, ce qui n’est pas plus mal pour l’Artoise car elle devait réchauffer l’eau. Un gros effort de replantation a été fait, en enlevant les résineux mais il est dommage d’avoir replanté, entre autres, du chêne rouge d’Amérique.

Gilles signale que comme le subodorait Guénael le ruisseau du Brugnon, que nous avons prospecté en dernier, recèle le plus gros potentiel en biodiversité. En effet, en ne prenant en compte que ce que nous avons vu jusqu’ici des deux côtés (Artoise et Brugnon), ce ru présente un lit plus diversifié avec des zones de gravillons et sables plus propices que le lit assez minéral grossier de l’Artoise. Gille note qu’il est rare de trouver sur un ruisseau (Brugnon) les 3 familles de Perloidea: Perlidae, Perlodidae et Chloroperlidae.

C’est un peu moins rare sur un cours d’eau de plus de 5 mètres de large, ce qui est loin d’être le cas ici.

 

Et nous n’avons pas vu le secteur avec cascades dont parlait Guénael car nous avons juste investigué de part et d’autre du pont qui passe sous la route de la prise Milot. Miguel et Daniel se sont consacrés à la rivière et ont trouvé quelques Elmidae essentiellement dans les gravillons. Daniel a relevé 1 Elmis aenea, 5 Limnius volckmari et 2 Hydraena sans doute gracilis. Cette espèce est noté assez rare d’après Queney 2016 avec 8 observation sur 291 sites. Elle est jusqu’ici absente du référentiel Nord, Pas-de-calais et Somme de Daniel Lohez. Elle était en revanche déjà connue de l’Aisne puisque ce département regroupe 6 des 8 citations du bassin parisien (les deux autres sont dans l’Oise).

Hydrophilidae

 

  • 1 Anacaena globulus ( Paykull, 1798 )

Hydraenidae

 

  • 2 Hydraena gracilis Germar, 1824

Elmidae

 

  • 1 Elmis aenea ( Müller, 1806 )
  • 5 Limnius volckmari ( Panzer, 1793 )

 

Jean-Hervé en a profité pour rechercher des insectes dans la zone tourbeuse en arrière. Les trous semblaient très profonds bien qu’avec une couche d’eau peu importante sauf dans un cas (30 cm) qui a livré le plus d’insectes. Ils ont été déterminés par Daniel :

Dytscidae

 

  • 1 Agabs bipustulatus ( Linnaeus, 1767 )
  • 4 Hydroporus gyllenhalii Schiödte, 1841
  • 1 Hydroporus nigrita ( Fabricius, 1792 )

Helophoridae

 

  • 4 Helophorus obscurus Mulsant, 1844

Hydrophilidae

 

  • 2 Anacaena globulus ( Paykull, 1798 )
  • 7 Anacaena lutescens ( Stephens, 1829 )
  • 2 Hydrobius fuscipes ( Linnaeus, 1758 )

Jean-Hervé a aussi exploré un peu et sans succès la zone du Brugnon juste avant le pont.

Gilles de son coté, tronçons juste en aval du pont (ci-dessus), a mené ses recherches tant dans la rivière que dans des gouilles (ci-dessous) dans la zone coté droit.

Coléoptères

Hydraena assimilis 1

Hydraena gracilis   8

Limnius volckmari     8

Elmis aenea   5

Plecopteres

Isoperla oxylepis 3

Flaque voisine du ruisseau

Agabus melanarius   4

Hydrobius fuscipes   1

 

Tous les autres invertébrés n’ont pas été prélevés. Mais Gilles trouve que le ruisseau est aussi de très bonne qualité.

Mini-mares ou « gouilles » voisines du ruisseau en aval du pont.

La journée s’est terminée par la dégustation du gâteau de Chimay que Carole, toujours attentionnée, nous avait confectionné. Désolé j’ai pas pris la photo (pouvais pas trop occupé à me régaler) ! Accompagné de chocolat bio en plus !

 

En conclusion : La récolte des Elmidae dans l’Artoise n’a pas été exceptionnelle mais, Daniel pense que sur un autre tronçon de la rivière plus ouvert et avec un substrat plus adapté le résultat pourrait être bien meilleur. Et les mini cascades du ruisseau du Brugon devraient être très intéressantes. Toutefois mon expérience Le grand regret de Daniel et sans doutes des autres « aquaticiens » est de ne pas avoir passé davantage de temps dans la mini tourbière en bordure de route car à la prochaine visite, il ne restera sans doute plus beaucoup d’eau à cet endroit. Nous espérons que Guenael aura un ou plusieurs endroits identiques à nous proposer. Et c’est bien le cas et nous attendons avec impatience la carte avec pointé dessus ces tourbières ou zones tourbeuses. Nous n’avons pas trouvé Deronectes platynotus signalé de ce secteur par Jean-François Elder. Ce sera peut-être pour la prochaine fois, aidés par son expérience.

Texte et photos : Jean-Hervé Yvinec, Président de l’ADEP.