Bulletin de l’ADEP en ligne : année 1989

Lisez l’intégralité du premier bulletin de l’ADEP année 1989 en cliquant sur le lien ci-dessous, puis une seconde fois sur la deuxième page pour le téléchargement  :

ADEP1989

Bonne lecture !

 

 

Au sommaire :

Les lépidoptères de la Vallée de la Souche (Aisne, 02) – M. Duquef

Introduction à l’article de M. Bevierre (hétérocères) –  M. Duquef

Bombyces de Fort Mahon (Somme 80) (hétérocères) -X. Bevierre

Argynnis (Brenthis) daphne dans le Nord-Ouest du Cher – R. Richet

Le Conservatoire des Sites Naturels de Picardie (Actuellement CENP)

Les coléoptères Cerambycidae de Picardie – G. Carpeza

Les Lépidoptères de la Somme (80) 1ère partie : les Notodontidae – M. Duquef

Bulletin de l’ADEP en ligne : année 1994

Lisez l’intégralité du bulletin 1994 (53 pages) en cliquant sur le lien ci-dessous, puis une seconde fois sur la deuxième page pour le téléchargement  :

ADEPjuin1994

Bonne lecture !

Au sommaire :

 

Entomofaune du marais de Fortmanoir (Somme 80) – P. Antheaume et J.P. Coutanceau

Boloria aquilonaris dans les environs de Méru (Oise 60)-  M. Duquef

Quelques remarques sur l’entomofaune méruvienne (Oise 60) – F. Beaupere

Proserpinus proserpina au château de Coucy (Aisne 02) – J.C. Bocquillon

Au sujet de la présence des scorpions dans l’Oise – J.C Decerf

Une nouvelle localité pour Proserpinus proserpina (Lepidoptera Sphingidae) – G. Lecocq

Anthaxia salicis en Picardie – J C Bocquillon

Un coléoptère surprenant (Méloé sp/ Triongulin) – G. Dron

Les staphylins du Marquenterre (Somme 80) – H Bruge, G Haghebaert

Insectes du parc ornithologique du Marquenterre – F. Sueur

Notes sur le Criocère du lis Lilioceris lilii dans la Somme – F. Sueur

Tableaux synoptiques des Eucarabus (Morphocarabus monilis), Coleoptera Carabidae – A. Pucci

Coléoptères Curculionidae de Picardie (1ère note) – G Carpeza

Une chasse de nuit dans les landes de la forêt de Compiègne (Oise 60) – M Duquef

Les Rhopalocères de la forêt de Compiègne (Oise 60) – M Duquef

 

Myriapodes : appel à contribution picarde

  1. Nous relayons le message de M Etienne IORIO (que nous remercions au passage), attaché au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris (MNHN), Département Systématique & Evolution sur l’opportunité de mieux connaître les myriapodes de notre région. Un manque de données est pointé du doigt par la cartographie que vous retrouverez dans ce communiqué.

« Les myriapodes ne sont plus les grands délaissés d’il y a 20 ans puisque l’activité est croissante sur ce groupe en France, en particulier sur les chilopodes pour lesquels des clés récentes existent. De nombreux trous se sont ainsi comblés dans plusieurs secteurs français grâce à plusieurs collègues qui se sont mis à leur étude. Malgré tout, d’autres secteurs demeurent désespérément vides de données ou presque, alors que des associations sur les insectes et autres arthropodes y existent. C’est notamment le cas en Picardie, comme vous le verrez dans le bref bilan ci-après sur les chilopodes, initialement diffusé en interne au sein du groupe informel des « myriapodologistes » français récemment créé : même les espèces très communes n’y sont quasiment pas signalées » !

 

EI_Etat_des_lieux_connaissance_chilopodes_de_France_nov_2018

 

« La contribution même minime de quelques collectes serait vraiment utile. Comme l’attestent les cartes du bilan cartographique, apporter des données sur des espèces communes de son jardin ou du bois d’à côté combleraient déjà un grand vide picard ».

M Etienne IORIO

L’identification des espèces en Picardie est vraiment devenue plus simple grâce à l’ouvrage que messieurs Etienne IORIO et Aurélien LABROCHE ont réalisé en 2015. Il est aujourd’hui dispo gratuitement en pdf car épuisé au format papier :

https://www.researchgate.net/publication/317850088_Les_chilopodes_Chilopoda_de_la_moitie_nord_de_la_France_toutes_les_bases_pour_debuter_l’etude_de_ce_groupe_et_identifier_facilement_les_especes

lien vers « le monde des insectes » :

https://www.insecte.org/forum/viewtopic.php?t=47295

 

 

Clé d’indentification des Abax (Coleoptera, Carabidae)

 

 

 

 

 

 

Les Abax sont des Coléoptères forestiers assez semblables, entièrement noirs et brillants. Une autre espèce proche peu aussi être confondue : Molops piceus (Panzer, 1793). Tous les Abax sont brachyptères.

A. parallelepipedus, Photo : Thierry Sinnaeve.

Nous présentons ici le tableau des espèces (d’après Bonelli, 1810) avec correctifs apportés et rajouts. 5 espèces françaises dont 3 sont visibles en Picardie.

Clé :

Onychium de tous les tarses sétulé en dessous. Espèce de grande taille, à pronotum ample, ses deux impressions basales bien distinctes, linaires et lisses. Elytres subparallèles, allongés, à stries profondes, l’angle huméral denté. Noir, les palpes roux, les élytres brillants chez le mâle, mats chez la femelle. Apex du pénis très long, sans crochet apical. Long. 16 à 22 mm. Visible en Picardie : le plus grand des trois, fossettes basales du pronotum lisses et formées de 2 impressions linéaires bien distinctes.

Abax parallelepipedus (Piller & Mitterpacher, 1783) photo ci-dessous, cliché : M. Bertrand.

Onychium glabre en dessous, celui des tarses postérieurs parfois avec quelques soies. Une seule fossette, large et arrondie, de chaque côté de la base du pronotum………………………..…2

Fossettes basales du pronotum très larges et ponctuées. Court et parallèle, les élytres avec la côte du 7ème interstrie très saillante. Noir peu luisant surtout chez les femelles. Apex du pénis assez long, avec un crochet saillant du côté droit à son extrémité. Long. 13 à 18 mm. France du nord-est, Alsace, Vosges, …

2. Abax carinatus (Duftschmid, 1812)

Fossettes basales du pronotum arrondies et lisses…………………..…………….3

Pas de striole basale juxtascutellaire. Allongé, étroit et parallèle, le pronotum à peine transverse, les élytres parallèles ; la carène du 7ème intersrie mousse et peu saillante. Noir luisant dans les deux sexes. Apex du pénis relativement court, à bord anguleux. Long. 14 à 18 mm. Visible en Picardie : taille intermédiaire, striole basale juxtascutellaire absente.

3. Abax parallelus (Duftschmid, 1812)

Striole basale bien développée à la base du 1er interstrie…………………………4

Allongé, subparallèle, le pronotum à peine transverse, très faiblement rétréci à la base. Elytres à carène du 7ème interstrie peu saillante, brillants chez le mâle, mats chez la femelle. Apex du pénis relativement court, son extrémité dentée du côté droit. Long. 16 à 20 mm. Sud de la France, Pyrénées et Ariège.

4. Abax pyrenaeus (Dejean, 1828)

Ovale court et large, le pronotum très large à la base, son bourrelet marginal très épais. Elytres courts, luisants dans les deux sexes. Apex du pénis long et large, à bord arrondi. Long. 12 à 15 mm. Visible en Picardie : le plus petit des trois, striole basale juxtascutellaire bien présente.

5. Abax ovalis (Duftschmid, 1812) Photo ci-dessous, cliché : Michel Bertrand.

Un merci particulier à Thierry Sinnaeve pour sa relecture et son aide et à Michel Bertrand pour ses clichés.

Parade amoureuse chez Pardosa amentata (Clerck, 1757)

Parade amoureuse chez Pardosa amentata (Clerck, 1757), genre aussi appelé « araignée loup » ; mai 2010, abord du canal de la Somme, Blangy-Tronville (E. Vidal).

Le mâle lève ses pédipalpes en les alternant…

…et en marquant des pauses puis…

…les agite frénétiquement devant la femelle.

Le mâle lève cette fois ses pattes avant, pour signifier au photographe son agacement.

Ce dernier cliché montre une femelle pas encore séduite.

L’année du Machaon

Le Machaon ou le Grand Porte-Queue

 Papilio machaon (Linnaeus, 1758)

 

Cette espèce emblématique appartient à la famille des Papilionidae. C’est le plus grand papillon de jour (= Rhopalocère) observable en France.

Faut-il y voir déjà un effet de la loi Labbé réglementant l’usage des pesticides* ? … 2018 a été une année très propice aux observations de Machaon en Picardie, que ce soit au stade imago (= papillon adulte) ou au stade chenille, alors que cette espèce, autrefois commune, se faisait de plus en plus rare jusqu’encore récemment. Cette tendance sera à confirmer dans les années qui viennent, espérons-le.

Papilio machaon (Linnaeus, 1758)

Certains observateurs chanceux ont même pu également admirer cette année une  autre espèce de Papilionidae, Iphiclides podalirius, le Flambé ou le Voilier, qui en vol peut prêter à confusion avec le Machaon et qui est en voie de disparition en Picardie :

Iphiclides podalirius (Linnaeus, 1758)

Description :

Le Machaon est un grand papillon (envergure 65 à 86 mm) aux ailes jaune pâle, ornées de dessins gris et noirs. Les deux sexes sont semblables. Les ailes antérieures sont bordées de gris tandis que les ailes postérieures s’agrémentent d’une bordure bleue soulignée de gris et portent une macule rouge-orangée ainsi qu’une petite queue, d’où son second nom vernaculaire. Il est magnifique et élégant.

Vue de dessous du Machaon

Période de vol :

Visible d’avril à août, Papilio machaon se reproduit en deux voire trois générations. Il hiberne à l’état de chrysalide.

Répartition :

Présent dans toute la France, Corse comprise, Papilio machaon est largement réparti dans presque toute l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Afrique du Nord et l’Asie. Visible en petits effectifs, le plus souvent à l’unité, il fréquente des milieux ouverts où il peut trouver à butiner ou à pondre : friches, prairies, jardins, abords des cultures.

Ponte :

La femelle pond ses œufs isolément, en les collant sur la face inférieure d’une feuille d’ombellifère (carotte cultivée ou carotte sauvage, fenouil, panais, aneth…)

Femelle en train de pondre sur carotte sauvage dans une friche (août 2018)
Ponte de Machaon (l’oeuf plus sombre en haut à droite est prêt à éclore)

La chenille :

L’œuf éclot environ une semaine après la ponte, et le développement larvaire dure environ un mois.  Noire avec une tache blanche pendant le premier stade, la chenille devient ensuite d’un joli vert, avec une strie noire entre les segments ainsi qu’une ligne verticale noire ornée de points rouge-orangé au milieu de chaque segment.

Chenille, 1er stade et suivants
Chenilles matures, dernier stade (photo de gauche Florence Faimali)

Lorsqu’elle est inquiète, la chenille du Machaon sort de petites cornes orangées qu’elle possède sur la tête et qui émettent une odeur repoussant les éventuels prédateurs. C’est une chenille relativement facile à élever lorsqu’on désire tenter l’aventure de l’élevage. (Voir article sur l’élevage des chenilles : http://adepentomo.fr/elever-des-chenilles-un-jeu-denfant/)

La chenille grossit par mues successives puis au dernier stade se fixe sur un support auquel elle s’attache par sa fausse patte annale et en fixant latéralement une solide ceinture faite de plusieurs fils de soie :

Chenille en élevage se tortillant pour se fixer sur son support.

Elle va ensuite se contorsionner pour faire tomber sa dernière peau de chenille, laissant apparaître la chrysalide. Le Machaon ne fait pas de cocon, sa chrysalide reste à l’air libre.

La chrysalide :

Fixée à l’extérieur, la chrysalide peut ainsi passer sans dommage toute la mauvaise saison. Elle est  indifféremment de couleur grise ou verte, sans incidence avec le support ou la saison ; un élevage de plusieurs chenilles issues de la même ponte donne des chrysalides de l’une ou l’autre couleur :

2 chrysalides issues du même élevage. La 3ème (à droite) est prête à éclore, on distingue les ailes jaunes et noires du papillon par transparence)

Émergence :

L’émergence aura lieu environ un mois après la nymphose à la belle saison, ou en mai de l’année suivante si le stade nymphal intervient en fin d’été. L’imago émerge très vite de son enveloppe : la couleur des ailes commence à se voir à travers la chrysalide, quelques heures avant la naissance du papillon. Il va ensuite laisser ses ailes se défroisser et les sécher longuement pour qu’elles durcissent, avant de s’envoler. Il se nourrit alors du nectar de diverses fleurs, sauvages ou cultivées, et cherche un partenaire pour s’accoupler. Et l’histoire peut recommencer !

Imago issu d’élevage (ab larvae)

 

Texte & photos : Carole Derozier

 

 

* (Loi Labbé : en 2017, interdiction pour les collectivités territoriales, les établissements publics et l’Etat d’utiliser ou faire utiliser des pesticides pour l’entretien des espaces verts, forêts ou promenades accessibles au public et relevant de leur domaine public ou privé ; cette interdiction de l’usage des pesticides sera étendue aux particuliers en janvier 2019)

 

Sources : Guide des papillons nocturnes de France (Robineau, 2011), Guide to the moths of the British Isles (Skinner, 2009), site Lépi’Net, Catalogue des Rhopalocères de Picardie, tome 1 (M. Duquef, édit° ADEP)

Les Ammophiles (Hymenoptera, Ammophilinae)

 

Les Ammophilinae sont des Hyménoptères apocrites de la famille des Sphecidae. L’insecte ne passe pas inaperçu car sa forme fuselée, sa « taille de guêpe », ses couleurs vives (rouge et noir) sont caractéristiques. Les ammophiles sont d’une taille modeste : entre 12 et 35 mm, les femelles étant plus grandes que les mâles. Il existe environ 200 espècesdécrites dans le monde.

En France, moins de 10 espèces sont connues (Bitsch et al., 1997) :

  • Ammophila campestris (partout en France)
  • Ammophila heydeni heydeni (moitié sud de la France et Bretagne)
  • Ammophila heydeni rubriventris (ssp Corse uniquement)
  • Ammophila hungarica (Sud et Est de la France)
  • Ammophila laevicollis (Pourtour méditerranéen)
  • Ammophila modesta (Sud)
  • Ammophila pubescens (Partout en France mais observations sporadiques Nord/Sud). Belgique.
  • Ammophila sabulosa (partout en France)
  • Ammophila terminata (Ouest, Méditerranée, Est mais identifié sur Paris).

La base ClicNat (http://www.clicnat.fr/?page=fiche&id=11907) propose sur son site uniquement Ammophila sabulosa, l’espèce certainement la plus communément rencontrée.

A moins que cette dernière espèce ne soit tout simplement confondue avec d’autres : A. sabulosa, A. campestris, A. pubesens, A. terminata (espèces aux pattes noires) et A. heyderi (espèce à pattes rouges) sont donc potentiellement observables dans notre périmètre. Outre la couleur des pattes, la coloration du tergite n°3 et la forme de la 3ème cellule cubitale sont des critères complémentaires. Il reste cependant compliqué d’en tirer une simple conclusion sur photo (C. Villemant, com. pers. 2018).

Pour rencontrer l’adulte (phytophage) il faut scruter les fleurs de thym, scabieuses, centaurées. La période de vol la plus propice : juin à septembre.

L’espèce est surtout connue par sa biologie : elle accumule des chenilles paralysées dans son nid qu’elle creuse au sol, pond un œuf, puis rebouche l’entrée parfois en utilisant un caillou pour damer le sol à ce niveau. Jean-Henri Fabre a beaucoup écrit à ce sujet. La larve va s’alimenter de la chenille paralysée mais encore vivante. Les proies sont habituellement composées de chenilles, d’Hétérocères, d’Hesperidés et de Tentrèdes.

Afin de décrire ce comportement dont j’ai été le témoin cet été, je vous propose de le faire en image. L’insecte est farouche mais avec un peu de patience, l’Ammophile (ayant trouvé sa proie), revient vite sur les lieux de son méfait, observe, repart puis revient à nouveau.

 

L’insecte emporte la proie paralysée bien plus grosse que lui.

Positionnement de la chenille « ventre en l’air », face à la loge.

La proie est tirée au fond.

L’Ammophile rebouche consciencieusement la loge.

ni vu, ni connu… le cycle peut (re)commencer.

 

Bibliographie :

Bitsch, J. & J. Leclercq. 1993. Faune de France 79. Hyménoptères Sphecidae d’Europe Occidentale, volume I. Fédération Française des Sociétés de Sciences Naturelles, Paris, 325 pp.

Bitsch, J., Y. Barbier, S.F.Gayubo, K. Schmidt & M. Ohl. 1997. Faune de France. Hyménoptères Sphecidae d’Europe Occidentale, volume II. Fédération Française des Sociétés de Sciences Naturelles, Paris 1997. 429 pp., 76 planches, 154 cartes.

Fabre, J-H. Souvenirs entomologiques , Etude sur l’Instinct et les Mœurs des Insectes, Tome 2 réédition Sciences nat, 1986.

 

Ô Merveilles

Merveille d’automne

Griposia (= Dichonia) aprilina (Linnaeus, 1758)

À l’automne, les observations de papillons s’espacent mais il est encore possible de voir de très belles espèces, telle que cette magnifique Noctuelle, dans les Xyleninae, que les Anglais admiratifs ont baptisée en français « Merveille du jour » (à prononcer avec un accent royalement britannique).

La « Runique » pour le nom vernaculaire français ou le « Hibou vert » pour les Allemands, a une envergure allant de 44 à 50 mm (observer sur le 3ème cliché la différence de taille entre mâle & femelle). Univoltine et automnale, elle peut se laisser admirer, notamment au piège lumineux, de septembre à novembre, selon les régions. Griposia aprilina est largement répandue en Europe où elle fréquente les forêts, bois, parcs et jardins et peut même être urbaine à l’occasion, pour peu qu’elle trouve des chênes dont sa chenille se nourrit principalement.

En Picardie, cette belle espèce est déterminante de ZNIEFF.

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Merveille en avril

Moma alpium (Osbek, 1778)

Cette autre Noctuelle, dans les Acronictinae, est un peu plus rare que la précédente ; les Anglais l’ont d’ailleurs baptisée « Scarce Merveille du jour ». Elle est très ressemblante à l’espèce précédente, mais de taille inférieure (envergure : ♂ 37 et  ♀ 40 mm). Moma alpium est également univoltine : son nom vernaculaire, l’Avrilière, nous indique qu’on peut l’observer dès le printemps, d’avril à juillet, ce qui permet d’éviter facilement les confusions avec Griposia aprilina. Répandue en Europe, on ne la rencontre pourtant pas dans la partie méditerranéenne. Elle vit dans les chênaies et les forêts mixtes. Sa chenille se nourrit de chêne, parfois de hêtre, bouleau, charme ou sorbier.

 

Photos : Carole Derozier

Sources : Guide des papillons nocturnes de France (Robineau, 2011), Guide to the moths of the British Isles (Skinner, 2009), site Lépi’Net

Séminaire Entomologique de Senlis 2018 : Les araignées d’Ermenonville.

 

 

 

 

 

 

Par Céline PAGOT.

A Senlis, le mardi 16 octobre, Emmanuel Vidal, arachnologue de l’ADEP, a présenté en compagnie de Jean-Luc Hercent (PNR Oise-Pays de France) les résultats de son travail sur les araignées en Forêt Domaniale d’Ermenonville.

Photo : Céline Pagot

La présentation s’est déroulée en deux parties avec une introduction sur la forêt d’Ermenonville et la mise en place de la Réserve Biologique Dirigée dans un premier temps. Sur les 3000 ha de landes connues auparavant, ce sont 150 ha qui resteraient aujourd’hui, selon les explications de Jean-Luc Hercent. Les derniers aménagements forestiers ont permis de créer la Réserve Biologique Dirigée au cœur de la forêt domaniale justifiée par la biodiversité particulière retrouvée lors des diagnostics Habitats-flore-Bryologie et Araignées.

A suivie une présentation détaillée de l’étude sur l’arachnofaune de la RBD. Les  échantillonnages ont permis d’étudier divers aspects paysagers de cette partie de la forêt dont les caractéristiques landes sèches à callune. Des affinités de groupes d’espèces d’araignées aux conditions écologiques particulières rencontrées sur le terrain ont pu être mises en évidence.

Jean-Luc Hercent et Emmanuel Vidal (au micro) Photo : C. Pagot.

Cet inventaire a permis de déceler une nouvelle espèce pour la France : l’araignée Anyphaena furva (ci-dessous), araignée forestière et thermophile. Cette découverte très intéressante pour la forêt d’Ermenonville conclut que celle-ci n’a pas fini de nous dévoiler quelques surprises…

Photo : Jean-Hervé Yvinec

Pour plus de renseignements sur l’étude : secretariat@adepentomo.fr ou télécharger directement le pdf sur le site.

6ème conférence régionale sur la faune sauvage

Par Céline Pagot.

A vos agendas ! La 6ème conférence régionale sur la faune sauvage à lieu samedi 24 novembre à Urcel (Laonnois – 02).

Lien Picardie-Nature : 

http://www.picardie-nature.org/etude-de-la-faune-sauvage/les-groupes-de-faune-etudies/les-evenements-et-etudes-multi/les-conferences/article/6eme-conference-regionale-sur-la-4137

Lien pour s’inscrire

https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSdLUyBR6ZlrPQRA2_8LLmFZcEhQ7j6qCDLgOp1ORh-yx9SnpA/viewform

Au programme :

9h30 : Accueil des participants

9h50 : Ouverture de la journée par Patrick THIERY, Président de Picardie Nature, et Jean-Hervé YVINEC, Président de l’ADEP, puis prise de parole des personnalités présentes.

Chaque présentation sera suivie d’un temps d’échange avec la salle

10h20 : « Espèces menacées : les listes rouges de Picardie » par Sébastien MAILLIER (Picardie Nature)
10h50 : « Retour sur le week-end naturaliste du sud de Soissons » par Thomas HERMANT (Picardie Nature)
11h15 : « Présentation de l’Atlas mammifères grande région avec en exemple le Rat des moissons » par Rémi FRANÇOIS & Thomas HERMANT (Picardie Nature) et Arnaud BOULANGER (GON)

12h05 : Pause déjeuner

14h00 : « Résultats de l’étude écrevisse à pattes blanches » par Guénael HALLART (CPIE des Pays de l’Aisne) & Romain MARLOT (Fédération de Pêche de l’Aisne)
14h25 : « Inventaire des Coléoptères aquatiques de la RNN du marais d’Isle » par Céline PAGOT & Jean-Hervé YVINEC (ADEP)
14h50 : « État des connaissances et de conservation du Grand Rhinolophe dans le département de l’Aisne » par Lucie DUTOUR (Picardie Nature)

15h15 : Pause

15h45 : « Liste rouge des Araignées du Nord Pas de Calais » par Sylvain LECIGNE (GON)
16h10 : « Amélioration des connaissances sur la Vipère péliade dans les Hauts-de-France » par Nicolas CARON & Thibaut GÉRARD (CEN Picardie)
16h35 : Discussion autour des listes rouges

17h00 : Clôture de la Journée suivie du Pot de l’amitié

Fauches : arrêtons le massacre !

A l’heure où de nombreux organismes rendent des rapports sur la perte de la biodiversité à travers le monde, où les scientifiques confirment cet effondrement du vivant, que les associations locales de France constatent ce phénomène chaque jour sur le terrain, nous continuons à prendre des mesures inutiles et destructrices pour notre flore et notre faune.

Si la fauche des bas-côtés est parfois nécessaire dans les endroits stratégiques afin d’assurer la sécurité routière, elle ne l’est pas, sous prétexte que la « mauvaise » herbe fait « sale » ! Elle détruit de manière considérable notre entomofaune, et pas que…

Les accotements sont des « puits de vie » et un refuge pour insectes, reptiles et micromammifères.

J’ai pu voir des fauches mécaniques cet été dans les Alpes (photo ci-dessous) jusqu’en pleine forêt ! Du grand n’importe quoi ! Cette flore gêne qui ?! Elle est pourtant indispensable à la biologie des insectes (pollinisateurs), au développement des chenilles, etc… La diminution de cette biomasse entomologique ne profite pas non plus aux principaux prédateurs que sont les oiseaux. Il ne faut pas alors s’étonner de voir diminuer de manière inquiétante leur population à leur tour…

!!!

Les plantes des bords de route, utiles aux insectes de tous ordres, ne peuvent accomplir leur cycle biologique complet (fleurs, graines) si elles sont systématiquement fauchées : appauvrissement de la biodiversité végétale et par conséquent des espèces inféodées aux plantes disparues.

Les fauches de nos bas-côtés ne doivent plus être AUTOMATIQUES. Elles permettraient aux services de l’Etat de gagner du temps pour d’autres tâches, d’y gagner économiquement (moins de machines et par conséquent moins de carburant). L’arrêt de ces pratiques permettrait d’éviter une hécatombe de notre biodiversité locale, le tout, dans un cercle vertueux.

Un exemple : ce papillon, le demi-deuil Melanargia galathea (Linnaeus, 1758) , découpé par l’engin mécanique porte malheureusement bien son nom…

Taupe « mutilée ». Photo : Carole Derozier.