Tous les articles par Laurent Colindre

Fiche espèce : Tritomegas rotundipennis (Dohrn, 1862)

Texte et images de Michel BERTRAND

Découvrez sur lien ci-dessous le développement de cet Hémiptère de la famille des Cydnidae.

Attention, il existe trois espèces semblables Tritomegas sexmaculatus (Rambur, 1839) potentiellement présente en Picardie et avérée dans le Nord Pas de Calais, Tritomegas bicolor (Linnaeus, 1758) et enfin Tritomegas rotundipennis (Dohrn, 1862) présentée ici :

tritomegas rotundipennis

Bibliographie :

A retrouver aussi dans l’entomologiste, tome 70, 2014, n° 5 : 319 – 324

Quelques fourmis (et autres !) du Nicaragua et du Costa Rica.

Photos et textes : L. Colindre – 04-05/2018

 

 

Nichés en plein cœur de l’Amérique centrale, les deux pays frontaliers n’ont rien à s’envier : une chaîne volcanique commune, une forêt tropicale humide et sèche, deux côtes océaniques, une situation géographique d’intérêt, etc. J’y rajoute également une beauté des paysages à couper le souffle.

Nous pourrions donc en déduire que la biodiversité devrait être similaire. Pourtant, si le Costa-Rica fait l’objet de nombreux projets de recherches scientifiques et technologiques, il en n’est pas de même pour le Nicaragua.

Concernant les fourmis, la base AntWeb arrêtée au 07/05/2018  (https://www.antweb.org/) identifie pour le Costa Rica, 107 genres, 1032 espèces (dont 117 endémiques et 16 introduites) contre 91 genres, 464 espèces (dont 6 endémiques et 9 introduites) au Nicaragua. Le différentiel est d’importance, qui plus est, quand on sait que la superficie de ce dernier pays est 2.5 fois supérieure au Costa-Rica.

L’ouverture récente du Nicaragua permettra sans doute d’y révéler une biodiversité tout au moins identique à son voisin. Espérons que les derniers évènements politico-sociaux ne viennent pas gâcher les efforts réalisés en ce sens…

Ecrin de verdure. Costa-Rica ; forêt tropicale humide.

Nicaragua : lac du cratère (volcan Apoyo) et volcan Mombacho en arrière plan. Forêt tropicale sèche.

 

Hyménoptères / Formicidae :

Les fourmis « légionnaires » ou fourmis « nomades » se déplacent en colonnes rangées impressionnantes de plusieurs mètres de long (constituées de 100 000 à 750 000 individus, Passera 2008). Elles dévorent (et par conséquent nettoyent) tout ce qui passe sur leur chemin. Elles ne laissent pas indifférent quand on croise leur chemin. Leur piqure est douloureuse (je l’ai testé pour vous !). Si on peut comparer l’intensité de la piqure à celle d’une guêpe, la différence est nette dans sa durée. Plus de 5 à 7 minutes après, la douleur est encore vive puis s’estompe sans autre conséquence.

 

Fourmi légionnaire du genre « Eciton ». Ici un soldat aux mandibules démesurées (que les Indiens d’Amérique du Sud utilisent pour suturer les plaies en se faisant mordre puis en arrachant le corps et laissant la tête !). Sur la photo on peut distinguer une ouvrière « media » juste en-dessous. Le polymorphisme est particulièrement important chez ces espèces avec plus de 4 castes décrites.

Les espèces de fourmis dites « champignonnistes » (« Zompopa ») appartiennent principalement aux genres Atta et Acromyrmex (Formicidae/Myrmicinae).

Ne digérant pas la cellulose, les fourmis cultivent un champignon qui fait le travail pour leur compte. Pour le cultiver, elles collectent des morceaux de feuilles puis les transportent dans la fourmilière (cf. photo ci-dessous), un nid de structure complexe et souvent très grand. L’impact sur la végétation alentour est considérable (8775 kg / hectar /an pour un nid important d’Atta en Amérique du Sud, Passera 2008). Néanmoins elles assurent également par ce moyen, l’aération et la régénération des sols souvent pauvres. Les ouvrières « minors » se chargent de réduire les feuilles afin que le champignon puisse s’y développer. Cette cellulose apporte alors le sucre dont le couvain des fourmis à besoin.

En échange, elles assurent au champignon une protection contre d’autres champignons pathogènes (les fourmis possédant des glandes antibactériennes), facilitent son implantation dans la litière du nid et assurent sa dissémination lors des essaimages.

 

Il existe trois castes d’ouvrières (et probablement des « sous-castes ») : les ouvrières minors (2-4 mm) qui s’occupent du couvain ainsi que du nettoyage du nid. Les ouvrières médias (5-10mm) qui récoltent et les ouvrières majors ou soldats (>10mm), protégeant la fourmilière dès qu’il y a danger. Il suffit de taper du pied proche de l’entrée du nid pour que les ouvrières majors en sortent instantanément. Elles sont facilement reconnaissables à leur large tête et à leurs fortes mandibules. Une amie qui a voulue manipuler un soldat l’a su très rapidement avec une coupure sur un doigt (merci Christelle pour cette expérience !!). Elles sont en outre quasiment les seules à tenir tête aux fourmis légionnaires…

Ouvrière major du genre Atta ou Acromyrmex.

 

La fourmi « balle de fusil » (Paraponera clavata, ci-dessous), est une très grosse ponéromorphe. Gare aux étourdis qui mettraient la main dessus ! (d’où le patronyme comparant la douleur à une balle reçue). Une piqûre peut tuer une souris (Passera 2007).

Entrée du nid de Paraponera clavata

Quelques autres arthropodes rencontrés :

Coléoptères :

D’autres Hyménoptères :

Quelques guêpes et abeilles…

Guêpe sp

Cette abeille de quelques millimètres, inoffensive du Nicaragua (appelée « Mariola ») est élevée pour son miel. Le nectar n’a bien sûr absolument pas le même goût que celui de nos abeilles (elles butinent sur les fleurs d’avocat). En outre, son miel est très liquide et la production ne dépasse pas le litre par ruche !

Ruche et nid

Isoptères :

 

Nids de termites omniprésents en forêt tropicale humide et sèche et quelques individus !

 

Lépidoptères :

En haut : papillon du genre Morpho et dessous le « Hibou » (Caligo eurilochus).

 

Orthoptères :

Sauterelle « feuille » (Nicaragua).

Criquet sp (Costa-Rica)

 

Arachnides :

En dehors des insectes, notons la présence de cette belle Arachnide :

Mygale sp (=Tarentule pour les anglophone). Nicaragua

 

Parce que ces deux pays ne sont pas qu’un « réservoir » d’insectes, je ne résiste pas à l’idée de vous montrer quelques représentants emblématiques :

Paresseux à trois doigts (Bradypus tridactylus).

Toucan à carène (Ramphastos sulfuratus)

Singe capucin avec son jeune (Cebus capucinus)

Sortie ADEP au Bois du Roi (Oise, 60)

8 avril 2018 : il fallait y être ! L’un des plus beaux et chauds dimanches depuis bien longtemps…

Découverte, ou redécouverte du Bois du Roi, propriété privée mais ouverte en partie au public : la « Pierre au Coq » sur la commune d’Ormoy-Villers (Il existe également la « Pierre Glissoire » sur la commune de Peroy-les-Gombries, site géré par le CENP).

La prospection débute.

Recherche minutieuse de Jean-Claude. Une pinède sur sol sableux offrant bien des surprises pour les entomologistes…

Dissimulée dans la lande à bruyères, culmine la Pierre au Coq. Thierry et son bouclier à l’assaut des landes !

Observation de Acanthocinus aedilis (L., 1758) – Cerambycidae –, qui se développe sur les pins. Ses antennes sont un cas remarquable d’un développement sans aucun rapport avec ses nécessités vitales. L’évolution ne fait pas toujours dans la mesure… Nous devons cette observation à Jean-Hervé et ses yeux de lynx. Photo : J.-C. Bocquillon.

La « dream team » ! Jean-Hervé, Thierry et Jean-Claude (+ moi derrière l’œilleton…).

Thanasimus formicarius (Linnaeus, 1758), in copula Photo : J.-H. Yvinec

Jean-Hervé à la recherche d’hydrophilidae. Comme quoi, même dans les milieux secs, les trous d’eau, les ornières, etc. peuvent venir enrichir les inventaires.

Laurent à la recherche de fourmis au pied d’un arbre mort.

Prochaine étape : les identifications. Patience, nous vous tiendrons vite au courant des découvertes.

Nid d’Aphaenogaster subterranea (Latreille, 1798).

Evolution de la systématique myrmécologique

De nombreux changements sont intervenus dernièrement, dans la systématique concernant les fourmis : synonymies, modifications d’espèces ou de genres. Ces modifications touchent l’ensemble de la faune myrmécologique française.

Nous indiquons ici, les seuls changements qui impactent les espèces connues des Hauts-de-France :

  • Myrmica martini est mise en synonymie avec Myrmica scabrinodis.
  • Tetramorium « U2 » et Tetramorium « sp. D » sont mis en synonymie avec Tetramorium caespitum.

 

 

Atlas préliminaire des Bourdons du Nord Pas-de-Calais

 

 

 

 

 Nos collègues du Nord Pas-de-Calais viennent de sortir un « atlas préliminaire des Bourdons (du genre Bombus) ».

Ce travail se base sur l’analyse de 3226 occurrences anciennes et récentes réparties sur 400 communes. Le document présente et décrit l’écologie de plusieurs dizaines d’espèces, agrémenté de cartographies et de superbes photos. 55 pages.

Prix : 3 euros + 4.80 euros pour les frais d’envoi.

Pour l’adresse de commande :

SENF

433 rue de Landrecies

59400 CAMBRAI

NB : Il est aussi possible d’économiser les frais de port en le récupérant dans les locaux du GON (au 23 rue Gosselet à Lille) au prix de 3€.

 

Première de couverture.

 

 

Des mouches et des bijoux

 

 

Par Jean-Jacques Decerf.

 

C’est le responsable d’un centre de vacances, globe-trotter et entomologiste passionné qui me fit cette remarque il y a bien longtemps qui devait marquer ma façon de voir les insectes et en particulier les Mouches notamment dans leur présentation.

« Toute bête » me dit-il « est une œuvre d’art, un bijou de la nature, et à ce titre doit être traité comme tel avec tout le respect que l’on doit à une chose merveilleuse. La façon de présenter chaque insecte devra faire ressortir cette unicité et la beauté que représente la moindre bestiole. »

J’ai gardé par devers moi cette pensée, cette philosophie, et souvent lorsque j’étale une mouche je pense à cet homme et à ses collections, non pas de diamants et de rubis, mais d’insectes magnifiés et traités comme des bijoux.

Avec le temps, ce propos n’a fait que croitre en pertinence. D’un point de vue esthétique d’ abord, la présentation à un public de néophytes de mouches, ou d’autres insectes bien étalés prend toute sa dimension. Agréables à regarder, mouches, punaises et autres en deviennent plus sympathiques, les couleurs ressortent, les morphologies se dévoilent et ces insectes que l’on ignorait deviennent sujets d’interrogation et d’étonnement dans leur présentation.

On découvre avec ravissement que la mouche vaut le papillon dans ses couleurs, qu’elle rivalise d’ingéniosité avec le coléoptère dans ses formes étranges et élaborées, mais attention avec le ravissement de l’esthétisme on risque d’être ébloui par des mœurs et des biologies si singulières.

L’autre point, plus pratique et entomologique, concerne la détermination. L’anatomie bien mise en évidence permet la recherche des critères de détermination qui permettront de mettre un nom sur nos bêtes. Que n’ai-je ragé devant une bête recroquevillée dont des critères importants étaient cachés à mon regard.

Ainsi on peut être démotivé, revenant d’une prospection, des bêtes plein nos flacons, par le travail nécessaire à la préparation d’une récolte hétéroclite. Il y aura nécessairement du rebut, mais ce qui sera conservé devra recevoir le meilleur traitement possible. Les insectes peuvent attendre longtemps dans une boite de stockage avant d’être déterminés, parfois des années, et il serait contre productif de les ressortir les pattes emmêlés et les ailes fripées. Quelle tristesse de poser le regard sur des boites mal entretenues et qui plus est contenant des insectes dans des postures difformes, sans considération pour les êtres merveilleux qu’ils furent.

La pratique de l’art se veut efficace et bien souvent c’est au détriment de l’esthétisme. Pourtant la recherche aussi peut-être belle, même lorsqu’il s’agit de mouches, alors quelle fierté de pouvoir sortir et montrer nos boites comme on présenterait des bijoux.

 

Thelaira sp

Tachina lurida (Fabricius, 1781)

Phasia hemiptera (Fabricius, 1794)

Photos de l’auteur.

 

Myrmica schencki Viereck, 1903 : espèce identifiée dans le département de la Somme.

Deux prélèvements venus des communes de  Daours et de Corbie (merci Yann !!), viennent confirmer la présence de l’espèce dans le département de la Somme (80). Nous connaissions l’espèce dans quelques communes de l’Aisne et de l’Oise, mais ces occurrences « remontent » l’espèce géographiquement bien plus au nord. L’espèce n’étant pas encore connue du département du Nord (59), ni du Pas-de-Calais (62) à ce jour.

 

Ci-dessus : Myrmica schencki Viereck, 1903 : Cartographie picarde de l’espèce pour la période 2014-2017 (Conception : LC).

Ci-dessous : DAOURS, 1er site où l’espèce a été détectée par Yann Duquef – (Photo LC).

 

 

 

 

 

 

Nos Milieux : Les carrières de Saint-Vaast-Lès-Mello (Oise-60)

Proche de Creil, je vous propose de découvrir un paysage étonnant : les carrières de Saint Vaast lès Mello.

Une randonnée de 10Km environ dans la Vallée du Thérain, qui offre à la fois un espace thermophile à xéro-thermophile puis un environnement hygrophile (étang). L’ex-carrière, de l’époque géologique du Lutécien -soit 45 millions d’années environ- a été exploitée pour son calcaire dès le XIXème siècle. Aujourd’hui re-végétalisée, c’est le lieu idéal pour les randonneurs, les pêcheurs et où viennent s’entrainer à loisir, quelques grimpeurs sur les colonnes de pierre abandonnées.

De nombreux insectes ont élu domicile dans ces lieux qui nécessiteraient certainement des études plus approfondies.

Voici quelques photos du site. Vous trouverez plus bas le site internet dédié, avec de plus larges informations pour celles et ceux qui seraient curieux de le découvrir.

 

   

Site :

http://www.saintvaastlesmello.fr/fr/information/63989/la-randonnee-carrieres

 

 

 

Contribution à la connaissance des Lépidoptères de l’Aisne, Région Haut de France.

Par Philippe MATHIAS :

Lorsque mon père revint de sa captivité en Allemagne j’avais presque 11 ans et des souvenirs assez

vagues. Mais je savais qu’il avait une collection de papillons que ma mère m’avait montrée avant de la

mettre à l’abri des bombardements de la région parisienne. Je revoie encore mon père dans l’entrée de la

maison de Pavant, le chien qui l’avait reconnu entre les genoux, ouvrir la petite boite que j’avais préparée

avec des papillons attrapés dans le jardin. Je me souviens encore très bien qu’il s’agissait d’une espèce

aujourd’hui disparue du village : la melitée des scabieuses (Melitaea parthenoides). Ensuite ce fut le

début d’une collection d’abord de papillons de jour (près de 85 espèces sur la centaine que l’Aisne

comptait à cette époque) puis de papillons de nuit grâce au grand jardin familial et au piège lumineux

installé dans une pièce du grenier. Les nuits d’été il y avait parfois une foule innombrable et je récoltais

les espèces que je ne connaissais pas car mes moyens et la place étaient limités ! Puis ce furent les

déplacements en France et en Europe à la recherche d’espèces nouvelles pour la collection. Je n’oublie

pas non plus les espèces exotiques collectionnées grâce à des amis que je remercie mais dans un esprit

plus esthétique que scientifique ! Depuis, à la retraite depuis plus de 20 ans j’ouvre une fiche par espèce

et classe au mieux la collection. N’ayant pas la passion de la photographie, et c’est dommage ce sont des

souvenirs agréables qui défilent devant moi. J’espère qu’à l’avenir la collection sera autre chose qu’un

musée d’espèces disparues !

 

Retrouvez ici le lien, la collection de Philippe Mathias, document intitulé :

« Contribution à la connaissance des lépidoptères de Picardie, région Hauts-de-France ». ADEP (2017)

Mathias Collection papillons Picardie

Mots clés : Aisne, Collection, Lépidoptères.

L’ADEP aux journées du Patrimoine 16 et 17 septembre puis Expo des 25-26 novembre à Glisy

Ce WE, notre Lépidoptériste Maurice DUQUEF a fait une présentation d’insectes naturalisés en compagnie de Floryse Delasalle (épouse de notre collègue Jean-François). Madame Delasalle a exposé, en complément, des peintures en rapport avec les zones humides. Une centaine de visiteurs ont découvert de très belles œuvres au milieu de la biodiversité picarde.

Photos de l’exposition « Entomologie et Nature » de Glisy (Clichés M. Duquef).

Et à nouveau les 25 et 26 novembre : peintres, sculpteurs.. et entomologistes !

A Glisy (Somme) toujours en compagnie de sa complice Floryse Delasalle.

expo papillons glisy

Article de presse : pourquoi de moins en moins d’insectes s’écrasent sur nos pare-brise ?

Nous mettons en ligne un lien d’un article de Ouest-France (1/09/2017) intitulé :

« Pourquoi de moins en moins d’insectes s’écrasent sur nos pare-brise ? »

(de : Marie Merdrignac)

Etude très instructive et conduite par des entomologistes de la Krefeld Entomological Society,

en Allemagne sur la diminution des populations d’insectes.

A lire ici :

http://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/data/7781/reader/reader.html#!preferred/1/package/7781/pub/10728/page/7/phone/

Au cas où le lien n’existerait plus, merci à nos lecteurs de nous le signaler. Nous conservons une copie de l’article en archive.

Autres mots-clés : biodiversité, néonicotinoïdes, pesticides, thiaméthoxame, clothianidine.