Le 20/10/2024, lors d’une observation opportuniste sur le larris de la sablière à Béthisy-St-Martin et sur un arbrisseau rabougri, plus d’une dizaine de galles faisaient davantage ressembler ce chêne à un arbre de Noël !
Je choisis d’en prélever et d’en conserver quelques unes afin de les mettre en culture puis d’observer ce qu’il en sort…
Cette boîte, restée longtemps sur un coin du bureau, n’a révélée l’insecte que le 05/04/2025 (soit 6 mois après). Pensant avoir à faire à un Cynipidae, le résultat en fût tout autre…
Après des recherches laborieuses mais fructueuses, il s’agit de l’Hyménoptère apocrite Ormyrus nitidulus (Fabricius, 1804) de la famille des Ormyridae aisément reconnaissable par sa grande taille (5 mm), le premier tergite lisse et de couleur orangée (visible sur la photo ci-dessus) sa coloration générale irisée. C’est l’espèce du Genre la plus communément rencontrée. La tarière courte nous indique ici qu’il s’agit d’une femelle.
L’insecte est un réalité un parasitoïde des Cynipidae « des galles ».
S’il existe un jeu d’une quarantaine de données en France (source OpenObs, 2025), l’espèce ne semble pas avoir encore été identifiée dans les Hauts-de-France. Elle n’apparait pas dans la base ClicNat.
L’espèce est connue un peu partout en Europe dont en Belgique, aux Pays-Bas, au Luxembourg, en Allemagne, en Angleterre pour les plus proches.
Les auteurs : R. Blatrix -C. Galkowski – C. Lebas – P. Wegnez – 2013 et 2016 – Editions Delachaux et Niestlé.
Avantages : clé intégrée, biologie, large répartition, ouvrages de référence, bel ouvrage pour s’initier aux fourmis.
Inconvénients : cartographie obsolète pour certaines espèces. Les découvertes récentes non mis à jour. Pour l’Europe : trop d’espèces développées pour notre périmètre « Hauts-de-France ». Ne traite pas les sexués (uniquement les ouvrières).
FOURMIS DE WALLONIE (2003-2011)
Les auteurs : P. Wegnez – D. Ignace et al – 2012 – Editions SPW.
Avantages : Clé dichotomique (en photo) des espèces Wallonnes avec similarité des espèces présentes dans les HdF. Biologie/Ecologie. Recommandation pour celles et ceux qui souhaitent commencer à étudier les espèces du Nord de la France.
Inconvénients : Ne traite pas de la totalité des espèces françaises. Ne traite pas les sexués (uniquement les ouvrières).
THE ANTS OF CENTRAL AND NORTH EUROPE
ouvrage de référence pour public averti.
Avantages : Clé dichotomique (dessins) des espèces d’Europe et biométrie. Biologie/Ecologie. Superbes photos des espèces.
Inconvénients : Très complet. Traite des sexués. Ouvrage complexe pour les néophytes. Prix.
GUIDE DES FOURMIS DE FRANCE
Les auteurs : T. Monnin – X. Espadaler – A. Lenoir – C. Peeters – 2013 – Editions Belin. Clé dichotomique (dessins) des principales espèces françaises.
Avantages : Livre pocket. Belles photos des fiches espèces.
Inconvénients : Ouvrage de vulgarisation. Clé incomplète (espèces ou genres). Ne traite pas toutes les espèces.
GUIDE D’IDENTIFICATION DES FOURMIS DU GENRE MYRMICA
Clé indispensable pour l’identification des Myrmica
Avantages : Synthèse sur la détermination du genre Myrmica. Explications morphométriques. Écologie. Ouvrage à télécharger en ligne.
Inconvénients : Ouvrage sous forme papier non disponible mais consultable sur le Net.
MIEREN VAN DE BENELUX
L’auteur : P. Boer
Avantages : Clé de détermination (dessins) comprenant les sexués.
Inconvénients : En néerlandais. Ne traite pas toutes les espèces françaises.
(ATLAS des) FOURMIS DE CORSE
Avantages : Clé de détermination (dessins). Biologie des espèces. Disponible au téléchargement.
Inconvénients : Ne traite que des espèces insulaires.
HORMIGAS DE LA PENINSULA IBERICA E ISLAS BALEARES
Avantages : Clé de détermination (dessins + photos). Ouvrage récent et à jour. Très fourni et nombreuses photos.
Inconvénients : Évoque des espèces ibériques absente de France. Exclusivement en espagnol.
ATLAS DES FOURMIS DE BELGIQUE
Avantages : Référence pour la myrmécologie belge.
Inconvénients : Absence de clé de détermination. Epuisé, indisponibilité du document y compris au téléchargement.
ANTS
Avantages : Rare ouvrage sur les fourmis d’Angleterre.
Inconvénients : Espèces manquantes. Évolution de la systématique depuis sa sortie. Uniquement en Anglais. Dessins approximatifs.
LES FOURMIS DE NOS RÉGIONS
Avantages : Rares photos (en N&B) réalisées au microscope électronique. Écologie expliquée avec humour.
Inconvénients : Ancien ouvrage (1984). Dessins approximatifs, clé de détermination obsolète. Difficilement disponible à la vente.
SUR L’ÉCOLOGIE
FORMIDABLES FOURMIS !
Les auteurs : Luc Passera et Alex Wild, Ed Quae – 2016
Avantages : découverte de la biologie des fourmis dans le monde. Très agréable à lire.
Inconvénients : ouvrage de vulgarisation sans références précises
LE MONDE DES FOURMIS
Avantages : découverte de la biologie des fourmis dans le monde. Très agréable à lire.
Inconvénients : ouvrage de vulgarisation sans références précises. Pas de photos.
LA VIE DES FOURMIS
Avantages : Facile à la lecture.
Inconvénients : Notions généralistes. Ouvrage réédité datant de 1930 avec depuis, une grande évolutions des connaissances.
L’objectif principal de l’étude proposée par l’ADEP est de tester une méthodologie simplifiée de bio-indication basée sur les macroinvertébrés benthiques. La capitalisation des informations produites sur la période 2023- 2025 va rendre compte des distributions spatiales et temporelles des peuplements qu’il sera possible de comparer, à plus ou moins long terme, avec de futurs résultats conditionnés à la stricte application de la méthodologie.
La restitution finale prendra la forme de commentaires et réflexions grâce à une interprétation écologique experte. La méthode ne s’inscrit pas dans un cadre normatif avec restitution d’une note ou d’un indice.
Période : début mars, fin mai, juillet ou août, octobre 2025.
Localisation : 5 points fixes de prélèvements sur l’Artoise et deux de ses affluents.
Dans la mesure du possible (météo, nombre de participants), les sessions d’inventaire sont ouvertes à toutes personnes intéressées par la vie d’une rivière sauvage, à la journée ou demi-journée, sur simple demande auprès du secrétariat (secretariat@adepentomo.fr).
Le Service Environnement du Parc Astérix a souhaité obtenir une amélioration des connaissances des Hyménoptères sur certaines zones naturelles du Parc afin d’actualiser les enjeux et les orientations du prochain plan de gestion du Conservatoire d’espaces naturels Hauts-de-France. L’ADEP a été sollicitée pour inventorier en 2024 : Abeilles sauvages, Guêpes sphéciformes, Guêpes sociales, Guêpes solitaires, Guêpes Pompiles et Symphytes.
Cette étude s’inscrit dans un programme d’actions conduit par le syndicat mixte Eden 62 et le Parc Naturel Marin des Estuaires Picards et de la mer d’Opale. L’objectif principal vise l’amélioration des connaissances des arthropodes en milieux estuariens. Le rapport dévoile une part largement méconnue de la biodiversité spécifique à ce milieu en région Hauts-de-France.
Photo D. GEYSTOR sous Licence CC BY NC (in insectes.org)
Le 20 Mai 2024, une après-midi sans pluie m’a amené jusqu’à Braine. Entre un étang et un chemin qui mène jusqu’au abords de la rivière la Vesle, j’ai fauché les herbes diverses et variées. C’est ainsi que dans mon filet fauchoir j’ai photographié une punaise que je n’avais pas encore rencontrée : Raglius alboacuminatus.
Ce Rhyparochromidae, dont j’ai constaté qu’il était cité seulement deux fois sur la base de données Clicnat dans le sud de l’Aisne, se nourrit de graines au sol et il a régulièrement été observé près de Lamiaceae. Les adultes ayant passé l’hiver sous de l’écorce mettent le nez dehors dès les premiers jours ensoleillés du printemps. Les œufs sont déposés par un ou deux sur les détritus végétaux ou sur le sol ( source J. Péricart ).
Abia fasciata (Linnaeus, 1758)
Photo : N. Vansteene
Le 25 Mai 2024, profitant d’une journée ensoleillée, je me suis rendu à Billy-sur-Aisne, afin d’inventorier l’entomofaune de la ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique), présente sur la commune. Sur le chemin du retour, quelques dernières observations à vue me font m’arrêter devant un Symphyte immobile sur une feuille. En examinant la photo, et après recherche, je fini par me dire qu’il s’agit d’une espèce de la famille des Cimbicidae. Son aspect particulier me font vite trouver l’ espèce : Abia fasciata.
Citée seulement 2 fois sur Clicnat, mais difficile de dire qu’elle soit rare, peut-être un peu discrète. On trouve sa larve généralement sur le chèvrefeuille ou la symphorine.
Reconnaître les colonies d’abeilles mellifères à l’état sauvage, premier bilan
L’escapade des abeilles. L’association des Entomologistes de Picardie a initié depuis 2022 un projet de cartographie des nidifications de l’abeille mellifère à l’état sauvage à l’échelle de la région Hauts-de-France, projet qui sera poursuivi au moins jusqu’en 2026.
Contexte et objectifs. L’espèce Apis mellifera Linnaeus, 1758 fait l’objet de beaucoup d’attention sous un statut d’abeilles domestiquées pour la production de miel car sujettes à de multiples problématiques sanitaires conduisant fréquemment à l’effondrement de ses colonies jusqu’à leur extinction localement. En revanche, son statut d’espèce sauvage est largement ignoré de tous. Ce constat révèle l’incongruité consistant à prioriser la sauvegarde d’une espèce domestiquée, à la connaissance voire la sauvegarde de cette même espèce vivant à l’état sauvage. C’est donc avec bon sens que l’ADEP propose de porter un regard de naturaliste sur cet hyménoptère social qui n’a que trop été associé à la l’activité apicole. Notre projet associatif n’est aucunement lié aux objectifs des conservatoires de l’abeille noire (sous-espèce : Apis mellifera mellifera Linnaeus, 1758), des structures qui envisagent paradoxalement la sauvegarde de leurs abeilles mellifères locales grâce à l’action de l’apiculture, la production de la ruche restant la motivation principale. La visite des sites internet des actuels douze conservatoires de France permet d’en être persuadé.
En partageant avec l’ADEP vos observations de colonies vivant à l’état sauvage, nous contribuerons localement à leur visibilité et à leur sauvegarde grâce aux actions suivantes :
– Objectiver l’existence de colonies sauvages sur un territoire ;
– Renforcer la reconnaissance de l’existence de colonies sauvages auprès de tous les publics ;
– Reconsidérer la fonctionnalité des habitats que les colonies sauvages investissent, forestiers et autres ;
– Enrichir la défense de l’existence des colonies sauvages grâce à la contribution de la philosophie du vivant.
Quelques actions menées en 2023.
– Réalisation d’une affichette de présentation du projet et d’une fiche de signalement des sites de nidification ;
– Présentation initiale du projet à partir du site de l’ADEP (15 janvier 2022) ;
– Elaboration d’une convention soumise à proposition vers diverses institutions telles que l’Office National des Forêts, les fédérations de chasse, les services départementaux d’incendie et de secours de plusieurs départements, Centre Régional de la Propriété Forestière Hauts-de-France ;
– Signature d’une convention avec l’Office National des Forêts, agence territoriale de Lille et agence territoriale de Picardie. L’ONF apparait comme un partenaire efficient puisque la majeure partie des colonies à l’état sauvage se recense en contexte forestier selon la littérature scientifique ;
– Obtention d’un accord de principe avec le Service Départemental d’Incendie et de Secours de l’Oise pour faire connaitre le projet auprès des membres du personnel hors cadre professionnel ;
– Signature d’une convention avec la Fédération de chasse de la Somme et plus largement vers les fédérations des Hauts-de-France pour faire connaitre le projet auprès de leurs salariés et leurs adhérents.
Recueil de connaissances.
– 19 communes concernées (fig. 1) ;
– 23 observations opportunistes de nidification à l’état sauvage sur la période 2010-2023 ;
Remerciements : À Manon Frangeul, ONF (Service Environnement et Accueil du Public, Chef de projets Environnement) pour son intérêt et sa bienveillance vis-à-vis du projet.
Le 13 novembre 2023 vers 16h00, à la faveur d’une journée partiellement ensoleillée, j’ai eu la surprise de contempler une femelle de mante religieuse dans mon modeste jardin exposé plein sud à Fouilloy, en Vallée de Somme.
Cette date d’observation est particulièrement tardive en région Hauts-de-France, où on pouvait jusqu’alors espérer rencontrer l’espèce jusque fin octobre.
Les longues journées radieuses de l’été indien 2023 auront probablement favorisé les déplacements de cet insecte si particulier. Toutefois, je soupçonne que la broussaille du jardin, religieusement non entretenu jusqu’à l’hiver, aura contribué à l’intérêt de cet individu pour ce lieu.
Vous trouverez ci-joint le plan d’actions en faveur des tourbières des Hauts-de-France, un milieu à très fort enjeu.
Ce document parfaitement réalisé, vous propose de mieux appréhender le rôle joué par les Tourbières, notamment face au défi du changement climatique et de la biodiversité.
Une restitution partielle de résultats d’études réalisés en 2022 sur 7 exploitations Bio par l’ADEP et BIO en Hauts-de-France a eu lieu à Escarmain (Nord), le 08 septembre 2023, chez les exploitants Hubert et Madleen Deparis (polyculture-élevage). Il est proposé un extrait du compte-rendu d’Emilie Grard, chargée de mission développement durable, agricole et alimentation à la Communauté de Commune du Pays Solesmois ; autres structures présentes : Chambre d’Agriculture , Initiatives Paysannes.
Extrait : Emmanuel Vidal, entomologiste membre de l’ADEP (Association des Entomologistes de Picardie), a présenté l’étude « biodiversité » mené sur 7 fermes des Hauts-de-France. La biodiversité des infrastructures agroécologique (IAE) a été étudiée et analysée. Des éléments ont été particulièrement discutés au cours du tour de plaine et notamment :
– la méthodologie : un certain nombre de rapports explorent déjà le sujet de la biodiversité, en tentant de répondre à deux questions que les agriculteurs se posent souvent : « qu’est-ce qu’il y a dans les haies ? », « Est-ce que c’est bien ?». A la différence d’autres études, celle menée par l’ADEP utilise des référentiels avec des seuils (satisfaisant/très satisfaisant/etc.) pour juger des aménagements boisés et non de l’exploitation entière. La spécificité de l’étude, comparée à d’autres, se trouve aussi dans l’étude de nombreuses espèces et non de quelques familles ciblées (carabes la plupart de temps). Malgré cela, les ravageurs ne sont pas relevés dans cette étude car non étudiés par l’association à ce stade.
Référence rapport : VIDAL E., COLINDRE L., CONRAD L., DELASALLE JF., DEROZIER C., DUQUEF Y. & SINNAEVE T. (2023). Diversités des arthropodes en agriculture biologique – Diagnostics des infrastructures agroécologiques de 7 exploitations. BIO en Hauts-de-France & Association des Entomologistes de Picardie ; 48 p. et annexes.
L’ADEP et BIO en Hauts-de-France ont achevé en 2022 une vaste étude portant sur la biodiversité des petites bêtes peuplant les infrastructures agroécologiques de 7 exploitations. Réseaux de haies et bandes herbacées ont été explorés dans les principaux systèmes de production Bio les plus représentés en région (maraîchage, élevage laitier, grandes cultures et légumes de plein champ). Cette étude a reçu le soutien de la Direction Régionale de l’Environnement de l’Aménagement et du Logement, Hauts-de-France (DREAL) ainsi que du Conseil Régional Hauts-de-France.
Référence :
VIDAL E., COLINDRE L., CONRAD L., DELASALLE JF., DEROZIER C., DUQUEF Y. & SINNAEVE T. (2023). Diversités des arthropodes en agriculture biologique – Diagnostics des infrastructures agroécologiques de 7 exploitations. BIO en Hauts-de-France & Association des Entomologistes de Picardie ; 48 p. et annexes.
Une version haute définition est disponible en s’adressant au secrétariat.
Beaucoup de remarques sont faites sur le bois dépérissant, les arbres morts ou encore la « laideur » des arbres têtards…
Des préjugés dont il faut vite se débarrasser ! En effet, il y a de nombreux atouts. En voici quelques uns :
Le vieux bois de nos forêts (devenu de plus en plus rare avec l’exploitation économique des forêts) est un réservoir de biodiversité. Les coléoptères saproxylophages sont des insectes qui ne consomment que le bois mort en décomposition et réalisent une partie de leur cycle de vie dans ce bois. A ne pas confondre avec les autres insectes « xylophages » !
Ils participent donc à la décomposition du bois au même titre que les champignons ou certains oiseaux (comme les pics par exemple). Nos insectes saproxylophages sont également une source alimentaire pour ces mêmes oiseaux !
Les arbres creux servent également de refuges aux chauves-souris, chouettes, sittelles, troglodytes, etc.
Certains les trouveront moches, d’autre beaux : les goûts et les couleurs….! Néanmoins ils participent à la bonne gestion de nos bois et forêts.
Quant aux arbres têtards (appelés aussi « trognes »), ils sont devenus rares dans nos paysages ruraux. A l’époque ils étaient utilisés pour le fourrage et le bois de chauffage. La coupe régulière du tronc produisait des rejets (photo ci-dessous).
Cette pratique dessinait des arbres aux formes particulières avec un épaississement (la trogne). Les cicatrices formant des bosses, des creux, des trous. Avec le temps, des cavités apparaissent, permettant d’offrir gîte et couvert à de nombreux animaux.
Ils servent également de brise-vent et contribuent à la bonne tenue des sols (+intérêt hydrologique) aux abords des rivières.
Nous espérons que la vision des choses changera vis-à-vis des arbres têtards au regard de leurs bienfaits.