Archives de catégorie : Fiches espèces

Fiche espèce – Misumena vatia (Clerck, 1758)

 

 

Cette araignée de la famille des Thomisidae, se tient toujours à l’affût sur les inflorescences. L’araignée évolue en toute discrétion. Elle est en outre, capable de changer de couleur en quelques jours (Théry et Casas, 2009) pour se confondre avec son environnement. Les espèces douées d’homochromie variable ne sont pas rares et certains coléoptères sont d’ailleurs capables de changer de couleur en moins d’une minute (Fiszman, 2017).

L’araignée est capable de tuer des proies beaucoup plus volumineuses. Afin de ne pas être emportée par les insectes volants qui viennent butiner, le venin injecté est très rapide et… efficace (Roberts, 2009).

Le dimorphisme sexuel est grand. Le mâle est facilement identifiable. Plus petit que la femelle ( 4 mm contre 10 mm), il possède une tâche blanche sur le céphalothorax et deux bandes foncées sur l’abdomen. Les deux premières paires de pattes sont annelées. Les deux dernières paires sont diaphanes.

 

Mâle Misumena vatia sur pissenlit. Photo : L Colindre (2013).

Détail du mâle sur renoncule. Photo : L. Colindre (2018).

La femelle est plus « ronde ». Sa couleur varie du jaune au blanc en passant par le vert. Des bandes rougeâtres sur les côtés de l’abdomen apparaissent parfois (non systématique).

Femelle jaune…. Photo : L. Colindre (2013).

…ou blanche… Photo : D. Messin (2010).

…ou blanche à bandes rougeâtres. Photo : L. Colindre (2012). Ici la femelle tisse un nid au bout de la feuille.

L’espèce peut être parfois confondue avec Ebrechtella tricuspidata (Fabricius, 1775) [synonymie = Misumenops tricuspidatus (Fabricius, 1775)] mais cette dernière a toujours un céphalothorax vert caractéristique (cf. photo ci-dessous, L Colindre – 2013).

Bibliographie :

  • Fiszmann Pierre-Louis (2017) « Les mécanismes physiologiques responsables de l’homochromie variable dans le monde animal Thèse doctorat vétérinaire « Faculté de médecine de Créteil. 112 p.
  • Roberts M.J., (2009) « Guide des araignées de France et d’Europe » Ed. Delachaux & Niestlé » 383 p.
  • Théry M., CASAS J. (2009) « The multiple disguises of spiders : web colour and décorations, body colour and movement ». Philos. Trans. R. Soc. B Biol. Sci. 364, 471-480.

araignée crabe.

Fiche espèce : Tritomegas rotundipennis (Dohrn, 1862)

Texte et images de Michel BERTRAND

Découvrez sur lien ci-dessous le développement de cet Hémiptère de la famille des Cydnidae.

Attention, il existe trois espèces semblables Tritomegas sexmaculatus (Rambur, 1839) potentiellement présente en Picardie et avérée dans le Nord Pas de Calais, Tritomegas bicolor (Linnaeus, 1758) et enfin Tritomegas rotundipennis (Dohrn, 1862) présentée ici :

tritomegas rotundipennis

Bibliographie :

A retrouver aussi dans l’entomologiste, tome 70, 2014, n° 5 : 319 – 324

Fiche espèce – Zoropsis spinimana (Dufour, 1820) dans le sud de l’Aisne

 

 

Texte et photos : Marina CHAVERNOZ

 

 

 

Zoropsis spinimana est une grosse araignée (jusqu’à 20 mm) plutôt du sud de la France. Néanmoins, depuis plusieurs années, cette dernière remonte jusqu’à Paris où elle va privilégier des endroits chauds comme les maisons.

Elle très reconnaissable grâce au masque de Nosferatu présent sur son céphalothorax. Elle pourrait éventuellement être confondue avec la seule autre représentante du genre, Zoropsis media, mais cette dernière est vraiment méditerranéenne. Un article du monde des insectes nous donne des critères pour les différencier1.

Dans ClicNat2, seules 2 données sont mentionnées, une de 2013 à l’intérieur de l’usine Bic Rasoirs de Longueil Sainte Marie dans l’Oise et la dernière de 2018 dans mon garage à Gandelu dans l’Aisne.

Dans l’INPN3, heureusement, bien plus de citations apparaissent. Ces 2 données, auxquelles il faut ajouter une donnée en Moselle (2013), sont les plus « nordistes » des données répertoriées dans cette base.

La galerie du monde des insectes4 ajoute une autre donnée en Moselle trouvée par la même personne au même endroit en 2014 que la donnée de 2013.

Le faible nombre de données « nordistes » et le fait que dans les quatre cas il ne s’agit que de femelles ne permet pas de conclure totalement à son installation durable sous nos latitudes. Cette araignée escalade très aisément les parois verticales et pourrait très bien arriver dans nos voitures lors de voyages.

Une fois dans, l’œil elle se reconnait facilement, faites enregistrer vos données si vous la voyez !

Liens :

1 – https://www.insecte.org/spip.php?article83

2 – http://obs.picardie-nature.org/?page=fiche&id=4801

3 – https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/234211

4 – https://www.galerie-insecte.org/galerie/repartition.php?gen=Zoropsis&esp=spinimana

 

Fiche espèce : Abdera flexuosa (Paykull, 1799) – Chantilly

Texte et photo : Jean-Claude Bocquillon.

Cette espèce mycétophage saproxylique a été récoltée à Chantilly sur Phellinus tuberculosus, champignon commun sur les Prunus, le 3-04-2018. Elle est indiquée «ça et là dans toute la France » dans le Catalogue des coléoptères de France de M.Tronquet, et Hervé Bouyon ne l’a pas fait figurer dans le Catalogue des Coléoptères d’Ile de France, fascicule XI Tenebrionoidea, édité par l’Acorep. On ne la trouve pas non plus dans le Catalogue des Coléoptères du Département de la Somme de Carpentier et Delaby. Il s’agit donc d’une observation qui précise sa dispersion.

 

Fiche espèce – Un syrphe rare : Ferdinandea ruficornis (Fabricius, 1775) !

Bonjour,

Cette jolie femelle est entrée dans la chambre (Cuise La Motte ; 23-06-2017), plus besoin de se fatiguer à les rechercher !


Je l’ai envoyée à Damien Top qui s’est chargé de la détermination et a préparé un petit topo sur la bestiole dont j’ai fait un petit résumé.

Cette espèce n’est connue pour l’instant en Picardie que de l’Oise (Compiègne, 2014 et Plailly, 2015).

« Ferdinandea ruficornis (Fabricius, 1775)

Environnement préféré : forêt de chênes et forêt alluviale de feuillus.
Habitats et habitudes des adultes : données insuffisantes ; probablement largement arboricole, a été trouvé sur les troncs des chênes vivants (Quercus) infestés de Cossus gâte-bois (Cossus cossus).
Fleurs visitées : Campanula latifolia -la Campanule à larges feuilles- (N.Jones, pers.comm.), Heracleum -Berce- (de Buck, 1990).
Période de vol : mars (zone méditerranéenne) et mi-avril / début septembre, avec des pointes début mai et août.
En Europe de l’Ouest au moins, l’association étroite qui existe apparemment entre cette espèce et Cossus cossus implique la rareté du syrphe, puisque la pratique forestière a pour effet d’éliminer Cossus cossus et les arbres sénescents qu’il a infesté. Cossus cossus connaît actuellement un déclin marqué dans une grande partie de l’Europe occidentale et F. ruficornis doit être considéré comme menacé sur une grande partie de son aire de répartition européenne.

D’après Speight (1989), il s’agit d’une espèce utile pour l’identification des forêts d’importance internationale dans le domaine de la protection de la nature.

Sources :

Speight, M.C.D. (2016) Species accounts of European Syrphidae 2016. Syrph the Net, the database of European Syrphidae (Diptera), vol. 93, 288 pp., Syrph the Net publications, Dublin.

Ref biblio :Speight, M.C.D., Castella, E. & Sarthou, J.-P. (2016) StN 2016. In: Syrph the Net on CD, Issue 11. Speight, M.C.D., Castella, E., Sarthou, J.-P. & Vanappelghem, C.  (Eds.) ISSN 1649-1917. Syrph the Net Publications, Dublin. SPEIGHT M.C.D., 1989. Les invertébrés saproxyliques et leur protection. Conseil de l’Europe, collection Sauvegarde de la Nature, n° 42, 77 p.

Michel

Myrmica schencki Viereck, 1903 : espèce identifiée dans le département de la Somme.

Deux prélèvements venus des communes de  Daours et de Corbie (merci Yann !!), viennent confirmer la présence de l’espèce dans le département de la Somme (80). Nous connaissions l’espèce dans quelques communes de l’Aisne et de l’Oise, mais ces occurrences « remontent » l’espèce géographiquement bien plus au nord. L’espèce n’étant pas encore connue du département du Nord (59), ni du Pas-de-Calais (62) à ce jour.

 

Ci-dessus : Myrmica schencki Viereck, 1903 : Cartographie picarde de l’espèce pour la période 2014-2017 (Conception : LC).

Ci-dessous : DAOURS, 1er site où l’espèce a été détectée par Yann Duquef – (Photo LC).

 

 

 

 

 

 

Fiche espèce : Hylis olexai (Palm, 1955) Forêt de Hez-Froidmont.

Par Jean-Claude Bocquillon.

Fiches des espèces remarquables

Hylis olexai (Palm, 1955)

(Coleoptera, Eucnemidae)

Hylis olexai Palm, Coléoptère Eucnemidae de 4,5mm, est considéré par les uns comme peu commun, par les autres comme assez rare. Il fait partie du cortège des insectes saproxyliques, et se développe dans le bois décomposé humide. Lors de la sortie en forêt de Hez-Froidmont du 2-07-2017 il a été récolté en 4 exemplaires sur une grosse branche de hêtre passablement pourrie gisant au bord de l’étang du Fond de la Garde. Il est à noter que nous avons observé le même comportement que celui décrit par A. Méquignon en 1921 : l’insecte parfait se cache dans les fentes des arbres abattus, en sort et court rapidement pour se cacher de nouveau. Sa capture nécessite patience et bons réflexes lors de sa courte apparition.

Photo : V. Lefebvre.

 

Tous nos remerciements à Vincent Lefebvre, pour son aimable autorisation à la diffusion de sa photo.

Nouvelle fourmi pour le département de l’Oise : Dolichoderus quadripunctatus (Linné, 1771)

Découverte de l’espèce Dolichoderus quadripunctatus (L, 1771) à Fontaine Chaalis ce week-end. Une première donnée pour le département de l’Oise et plus largement dans les Hauts de France. C’est aussi le point le plus septentrional français à ce stade. Nous y reviendrons plus en détail dans le prochain bulletin.

 

Les 4 points caractéristiques sur l’avant du gastre, d’où son nom.

Photos et texte : L. Colindre

Fiche espèce : Osmylus fulvicephalus (Scopoli, 1763) – Artoise.

Par Guenael HALLART

Fiches des espèces remarquables

Osmylus fulvicephalus (Scopoli, 1763)

(Neuroptera, Osmylidae)

 

Photo : H. Bouyon. Compiègne (60) près Maison Forestière du Hourvari, 18 juin 1998

L’Osmyle à tête jaune est protégé en Ile-de-France. La larve de cet insecte se développe sur les berges des ruisseaux, au niveau de « l’interface » (entre l’eau et le milieu terrestre). Il a été trouvé à vue le long de l’Artoise (Cr Alexandre en mai 2017 par Jean Hervé Yvinec). Dans la fiche ZNIEFF de la vallée de la Serre, l’espèce est signalée par G. Coppa (date inc.) comme rare en Picardie et dans une grande partie du Bassin Parisien. Osmylus fulvicephalus est probablement et globalement rare dans le nord-ouest de la France… sauf en Thiérache où il est rencontré régulièrement !!

Autres lieux :

Compiègne (60) MF du Hourvari, 1998 (H. Bouyon).

Bassée (77), 2016 (H. Bouyon).

Photo : H. Bouyon

Biblio :

SEMERIA   Y.,   1986.-   Note   sur  Osmylus   fulvicephalus (Scopoli)  en  France  [Plan.  Osmyloidea  Osmylidae]. Bulletin de la Société Entomologique de France, 91  :  19-22

http://www.gretia.org/phocadownload/cahiers_gretia/IA03/Invertebres_Armoricains_N3_2009_13-16-Giacomino-insecta-neuroptera.pdf

 

Fiche espèce : Schizotus pectinicornis (L, 1758 ) – Artoise.

Par Jean-Claude BOCQUILLON

Fiches des espèces remarquables

Schizotus pectinicornis (L, 1758)

(Coleoptera, Pyrochroidae)

Signalé par le Catalogue des Coléoptères de France de Marc Tronquet du Massif Central, et des Alpes du nord au quart nord-est de la France. J. Sainte-Claire Deville le signalait des Vosges, du Jura et de Savoie. Nous avons pu constater sa grande abondance en forêt de Saint Michel où on le rencontrait aussi bien en milieu ouvert que dans les sous-bois.

Photo : J.-C. Bocquillon.

Fiche espèce : Hypnoidus riparius (Fabricius, 1792) – Artoise.

Par Jean-Claude BOCQUILLON

Fiches des espèces remarquables

Hypnoidus riparius (Fabricius, 1792)

(Coleoptera, Elateridae)

Cette espèce strictement montagnarde est commune au bord des eaux, de la limite des neiges éternelles jusqu’à une altitude de 400 mètres où elle se rencontrera dans les vallons froids orientés au nord (dixit L. Leseigneur).

 

Photo : J.-C. Bocquillon.

Je l’ai récoltée au bord de l’Artoise non loin du Carrefour Alexandre, parcelle 403, le 19/05/2017, cachée sous les feuilles mortes. Cela démontre, s’il en était encore besoin, que la forêt de Saint-Michel possède certains éléments de faune montagnarde qui confirment son microclimat froid et humide.

 

Fiche espèce : Deronectes latus (Stephens, 1829) – Artoise.

Par Jean-François ELDER

Fiches des espèces remarquables

Deronectes latus (Stephens, 1829)

(Coleoptera, Dytiscidae)

Chorologie : Ce petit coléoptère aquatique appartient à un genre à faible capacité colonisatrice. Mais parmi la trentaine d’espèces recensées, il est de celles qui possèdent la plus large aire de dispersion. Il occupe l’Europe septentrionale, occidentale, centrale, balkanique, de la Finlande, le Danemark, la Pologne, l’Allemagne, à la Grèce, le Monténégro, l’Italie, l’Espagne, les Îles Britanniques, la France… Dans notre pays, il s’observe dans la moitié septentrionale, le Centre et l’Est (Alsace), la vallée du Rhône, le Vaucluse et les Pyrénées. Dans les Hauts-de-France, il est anciennement cité de la Somme et assez récemment du Pas-de-Calais par Daniel Lohez.

Statut : Dans notre pays, il est considéré comme rare à très rare et sporadique.

Ecologie : C’est un hôte des eaux lotiques froides des rivières et des ruisseaux où il se tient parmi les pierres, les graviers et la végétation, notamment dans le chevelu racinaire des plantes rivulaires.

Première mention pour l’Aisne et seconde mention récente dans les Hauts-de-France pour cette espèce !

 

Jean François dans le biotope de l’insecte (Clichés : J.H. Yvinec et J.F Elder).

 

 

Fiche espèce : Catocala promissa (Denis & Schiffermüller, 1775) – Artoise.

Par Maurice DUQUEF.

Fiches des espèces remarquables

Catocala promissa (Denis & Schiffermüller, 1775)

(Lepidoptera, Noctuidae)

Catocala promissa est une espèce rare en Picardie, elle se rencontre dans les bois de chênes. Elle était déjà connue de la Forêt de Saint Michel et de la Forêt de Samoussy. La chenille observée en mai 2017 est donc une confirmation de la présence de ce joli papillon en Picardie.

Chenille, photo : Maurice Duquef.

L’imago :

Photo : Yann Duquef.