Fiche espèce : Pseudicius encarpatus (Walckenaer, 1802)

Si le dimorphisme sexuel est marqué, la livrée du mâle ne passe pas inaperçue. Zébrée longitudinalement de noir et blanc, cette petite Salticidé (5 à 7 mm) se trouve sur les écorces (ici sur un tronc d’arbre bien exposé).

Pseudicius encarpatus mâle, Photo LC

L’espèce semble peu commune avec seulement 3 observations picardes (base ClicNat). Le mâle de la photo a été observé à Pierrefonds fin mai 2020.

Femelle Photo : Luc Gizart sous licence CC site www.internet insecte.org

Les Punaises du Loiret

Hémiptères Pentatomoïdes par Jean-David Chapelin-Viscardi, Michel Binon, Jean-Claude Gagnepain et Julie Leroy. Une coédition de la Revue L’Entomologiste et de la Société pour le Muséum d’Orléans et les Sciences (So.MOS). Publié en 2020.

Un ouvrage de référence
• Un état des lieux de la faune historique et contemporaine dans le département
• Une synthèse de plus de 6 000 observations loirétaines
• Fruit de 5 années de travail d’analyse, d’illustration et de rédaction

66 espèces traitées et illustrées :
• 58 espèces contemporaines
• 8 espèces non revues depuis au moins 30 ans

Un beau livre :
• Format à la française 16 × 24 cm
• 232 pages
• Plus de 200 photographies couleurs
• Près de 70 cartes

25 euros (hors frais de port)

Pour en savoir plus :

https://somosorleans.org/ouvrages/

Araignées saltiques les plus courantes en région picarde

Voici une sélection de quelques Saltiques communes, présentes en région, pour lesquelles il est bon de savoir si leurs identifications peuvent être envisagées sur simple photo ou s’il nécessite obligatoirement un examen précis sous binoculaire.

Ballus chalybeius (Walckenaer, 1802)

Petite espèce de 3 à 4 mm se trouvant sur la végétation basse. La femelle a un céphalothorax gris et un abdomen brun roux avec des taches noirâtres. Les pattes antérieures sont rougeâtres, les postérieures sont claires avec des traits et des anneaux. Le mâle est globalement noirâtre. La présence d’un trait noir sur la patte IV (1) s’arrêtant au tibia évitera la confusion avec B. rufipes dont le trait se poursuit sur le tarse et le métatarse.

Ballus chalybeius femelle
Ballus chalybeius mâle

Dendryphantes rudis (Sundevall 1833)

Araignée de 5 à 6 mm, habituée des résineux, la femelle de couleur rousse-verdâtre a deux taches blanches triangulaires sur l’abdomen, ainsi qu’une bande claire sous les yeux. Le mâle plus uniforme possède lui une ligne claire au-dessus des yeux.

Dendryphantes rudis femelle
Dendryphantes rudis mâle

Evarcha arcuata (Clerck, 1758)

Espèce commune de 6 à 7 mm, la femelle de coloration variable, beige à brun, a sous les yeux une double bande blanche. L’abdomen a une fine bande médiane noire sur l’avant et deux doubles taches latérales noires sur l’arrière accompagnées d’une petite tache blanche. Les pattes sont peu annelées. Le mâle est globalement noir avec aussi deux bandes blanches sur la face oculaire, des pattes noires avec des poils blancs sur les faces internes. Cette espèce préfère les milieux humides et herbeux. Si la femelle ne présente pas des motifs bien nets, l’identification peut s’avérer hasardeuse.

Evarcha arcuata femelle Photo NV
Evarcha arcuata mâle Photo NV

Evarcha falcata (Clerck, 1758)

Espèce forestière, ici il est préférable de laisser de côté la femelle qui peut trop se confondre avec d’autres. Le mâle typique présente des nuances de noir, beige et blanc crème. Parfois une barre sombre traverse le prosoma sur les plus jeunes. Le mâle ne dépasse pas 5 mm.

Evarcha falcata mâle Photo NV
Evarcha falcata mâle Photo NV

Heliophanus

Genre d’araignées de 3 à 6 mm affectionnant les plantes basses et les fourrés. Elles ont un corps sombre contrastant avec des pattes jaune-verdâtre claires parfois striées de noir. Chez les deux sexes on trouve ordinairement une fine ligne de soies blanches à l’extrémité antérieure de l’abdomen. Certaines espèces arborent d’autres macules blanches sur l’abdomen. Les mâles sont davantage irisés ou à reflets métalliques. Quatre espèces ont été identifiées en région, les photos en font l’illustration. Le passage à la loupe binoculaire s’avère nécessaire.

Heliophanus auratus Photo NV
Heliophanus cupreus Photo NV
Heliophanus flavipes Photo NV
Heliophanus tribulatus Photo NV

Marpissa muscosa (Clerck, 1758)

Espèce plus grande que ses cousines, 6 à 10 mm. Son aspect velu, son abdomen longiligne et ses couleurs mimétiques la rende facile à reconnaître. On la rencontre sur les écorces, les palissades, les piquets…

Marpissa muscosa Photo NV
Marpissa muscosa Photo LC

Myrmarachne formicaria (De Geer, 1778)

Habitus très différent des autres saltiques, cette espèce a l’apparence d’une fourmi, d’où son nom. Le céphalothorax est cassé en deux parties, l’avant est noir et le reste brun. Sur l’abdomen une couronne sombre est fréquente chez la femelle. Les pédipalpes sont aplatis. Chez le mâle, l’abdomen est souvent plus sombre et les pédipalpes démesurés, le fémur antérieur est noir. On la retrouve dans les plantes basses des sites ensoleillés et sous les  pierres.

Myrmarachne formicaria Photo NV

Pseudeuophrys

Deux espèces dans notre région,  de 3 à 5 mm, souvent sur les murs, toitures et parfois à l’intérieur des maisons. Poils bruns, roux et beiges, pattes bien annelées. Le critère du céphalothorax blanc chez P. lanigera est encore trop hasardeux pour distinguer cette dernière de P. erratica, une capture pour examen est conseillée pour éviter les erreurs.

Pseudeuophrys Photo NV
Pseudeuophrys Photo NV

Salticus

Genre représenté par trois espèces en région, 5 à 6 mm, 3 à 4 mm pour S. zebraneus. Salticus scenicus se retrouve principalement sur les murs et palissades tandis que S. cingulatus et S. zebraneus évolue plutôt sur les troncs des résineux. Araignées noires et blanches, les mâles portent de fortes chélicères. S. scenicus présente des motifs en chevrons sur son abdomen, les pattes sont peu annelées. Les motifs abdominaux sont légèrement différents pour S. cingulatus. Quant à S. zebraneus les motifs peuvent être fortement estompés. La proximité des aspects oblige à un prélèvement pour identifier à coup sûr les individus.

Salticus scenicus Photo NV
Salticus sp Photo NV

Photo de mise en avant : Emmanuel VIDAL

L’ autorité dans la nomenclature zoologique

Citer une espèce nécessite de respecter la règle de nomenclature zoologique. Le nom d’une espèce est décrite selon : le genre, l’espèce et l’autorité. Exemple :

Formica rufa Linné, 1758

Le genre : « Formica » qui regroupe plusieurs espèces de mêmes caractéristiques anatomiques, « l’espèce » : rufa et enfin, « l’autorité » : qui est le nom de la personne qui a décrit l’espèce suivi de l’année de sa description.

Mais attention : l’utilisation des parenthèses pour l’autorité est codifiée. Si l’autorité apparait entre parenthèses, cela signifie que l’espèce a été transférée de genre depuis sa description. Dans le cas contraire, il n’y en aura pas comme dans notre exemple ci-dessus.

Pour l’espèce Lasius niger, qui a été décrite comme « Formica nigra » par Linné lui-même en 1758 puis redirigée vers le genre Lasius postérieurement. L’autorité est donc entre parenthèses.

Lasius niger (Linné, 1758)

Si cela peut paraître complexe (voir complètement inutile, comme certains le disent) c’est une des règles du code international de nomenclature zoologique.

Ainsi vous n’aurez plus de questionnement quand vous verrez apparaitre à la fois les deux formes dans les listes d’espèces présentées ici ou là sur ce site, dans les articles scientifiques, le bulletin de l’Adep ou autres.

Le Flambé s’invite en soissonnais

Iphiclides_podalirius Photo : Nicolas Vansteene

Le Dimanche 19 avril 2020 au matin, je sors dans mon jardin pour en faire le tour comme il m’arrive fréquemment de le faire, surtout avec le soleil généreux du moment. De suite je vois un grand papillon se diriger vers un coin ou j’ai laissé pousser des phacélies. Pensant d’abord à un Machaon, en m’approchant de l’individu qui vient de se poser sur les fleurs, je m’aperçois qu’il s’agit d’un Flambé (Iphiclides podalirius). Je cours chercher mon appareil et j’ai le temps de l’immortaliser avant qu’il finisse par redécoller et continuer sa route.

Le Flambé, jusqu’ici cité plutôt dans le sud de l’Aisne et de l’Oise, vient de faire un bond vers le nord jusqu’en soissonnais où peut-être il deviendra plus fréquent à la faveur du climat plus clément de ses derniers temps.

Nicolas Vansteene

Les larves à « queue de rat »

Larve d’Eristalis, Photo LC

Connaissez vous les « larves à queue de rat » ? Les Diptères, Syrphidae avant d’être adultes, pondent dans l’eau, y compris dans des milieux « sales », eutrophisés (photo ci-dessous).

Milieu de la découverte : une fosse à lisier où stagne une eau des plus sales qui soit !

Mais aussi : les mares temporaires, les eaux croupies, les abreuvoirs à bovins, les récupérateurs d’eau, etc.

Cet appendice est très long et fonctionne comme un « tuba » pour respirer sous l’eau.

Une fois leur cycle terminé, les larves s’en vont nymphoser non loin pour devenir de belles mouches nectarifères, et devenir comme ça :

Syrphe du genre Eristalis Photo LC

Il existe d’autres Syrphes présentant cette caractéristique : les Helophilus : mais la larve reste plus petite ainsi que les Diptères Stratyiomidae.

Je reconnais que ce reportage n’a rien de « ragoutant » mais reconnaissez de votre côté qu’il s’agit là d’une singulière particularité ! D’autre part ces larves possèdent un atout de taille : elles participent à la dégradation de la matière organique et les adultes à polliniser. Deux bonnes raisons de ne pas les tuer.

Tout a une utilité dans la nature ! Il suffit de trouver laquelle !

Remerciements à Damien TOP pour ses précisions sur les Syrphes.

Fiche espece : Xenostrongylus deyrollei Jacquelin du Val,1860

Ce petit Nitidulidae (3,5 mm),très velu, ne figure pas dans le Catalogue des Coléoptères de France ( M. Tronquet et al., 2014). Par erreur les données de la région parisienne indiquées pour Xenostrongylus arcuatus Kiesenwetter, insecte uniquement connu du sud de la France, sont à attribuer à Xenostrongylus deyrollei. D’origine méditerranéenne ( Afrique du Nord, Italie, Espagne) il n’a été observé pour la première fois en France qu’en 2009. Il semble se répandre rapidement et a été rencontré pour la première fois dans l’Oise, et sans doute en Picardie, le 5-04-2020 à Chantilly.

Photo J.-C. Bocquillon
Auteur : P. Zagatti Sous licence CC-BY-NC

Référence :

Chapelin-Viscardi J.D. et al.-  Les espèces du genre Xenostrongylus Wollaston 1854 de France  métropolitaine ( Coleoptera Nitidulidae).

L’ENTOMOLOGISTE -Tome 74, n° 4, juillet-août 2018.

Pièges à frelons, attention aux amalgames !

Dans la revue de l’ARC (Agglomération de la Région de Compiègne) bulletin annuel 2020 est paru un encart page 27 : Notons la distribution de 2000 pièges à frelons asiatiques. Nous voulions revenir sur ce point. Un article très instructif réalisé dernièrement et paru dans le dernier bulletin de l’ADEP, nous apprend que sur 365 arthropodes piégés, on comptait seulement 16 frelons asiatiques ! Je vous laisse donc le soin de multiplier ces chiffres par 2000… La lutte contre le frelon asiatique ne doit pas faire oublier que bien d’autres insectes pollinisateurs sont sacrifiés (158 hyménoptères, 126 diptères etc) prouvant que l’alcool n’éloigne pas les abeilles….Il n’est donc pas nécessaire de faire plus de mal et déconseillé de pratiquer ce piégeage.

PUBLICATION du nouveau bulletin de l’ADEP (n°31-2019)

Au sommaire de ce numéro :

Une observation « numérique » (Gazé, Aporia crataegi) par L COLINDRE

Phaeostigma notata, la « mouche-serpent » (Raphidiidae) par L COLINDRE

Découverte de Lithurgus cornutus en Hauts-de-France (Hymenoptera, Apoidae, Megachilidae) par D. TOP et D. BOYS

Une petite route fleurie en Thiérache (Hyménoptera, Apoidae) par E. VIDAL

Contenu de pièges pour frelons asiatiques, Vespa vetulina par M. BERTRAND

Première constatation de la reproduction de Zoropsis spinimana dans l’Oise (Araneae, Zoropsidae) par M T’Flachebba

Opilions de Picardie, quelques observations, note 2 (Arachnida, Opiliones) par E VIDAL

Une minuscule « araignée sauteuse » en Picardie, Talavera inopinata et autres esepèces compagnes thermophiles (Araneae, Salticidae) par N VANSTEENE et E VIDAL

Découverte de l’araignée Theridion harmsi dans la Somme (Araneae, Theridiidae) par M CHAVERNOZ

Les Anthaxia des genêts en Picardie (Coleoptera, Buprestidae) par J.-C BOCQUILLON

Découverte d’Exocentrus punctipennis et Pogonocherus decoratus en Picardie maritime (Coleoptera, Cerambycidae, Lamiinae) par D FACON

Calamobius filum, un insecte en expansion dans le Nord de la  France et en Europe (Coleoptera, Cerambycidae) par D FACON

Le tigre Est isarien

La recherche des punaises dans le département de l’Oise prend bien des chemins. Battage par parapluie japonais, fauchage au filet fauchoir, piégeage divers, observation à vue… Nombreuses sont les techniques et chacune est efficace sur différentes familles de punaises.

Corythucha ciliata (Say, 1832) photo : Petra Broda Sous licence CC – 2.0 

La connaissance des habitudes hivernales de certaines pour les rechercher spécifiquement peut s’avérer très utile voir même rendre leur découverte très facile. C’est partant de ce constat que la proposition de rechercher une espèce bien particulière avait été faite il y a maintenant presque trois ans par le biais d’une note dans le bulletin de l’association. « Le tigre du platane » Corythucha ciliata (Say, 1832) présente en effet une particularité comportementale le rendant aisé à détecter en période froide. IL se rassemble fréquemment et en grand nombre sous les écorces des platanes (Platanus sp). Ces écorces étant naturellement déhiscentes, elles constituent des cachettes faciles d’accès pour les punaises et faciles à l’examen pour l’entomologiste qui cherche à cibler spécialement cette toute petite espèce de la famille des Tingidae.

Le département de l’Oise est actuellement le seul des trois départements de Picardie a avoir fait l’objet d’un début de recherche systématique. Les résultats sont assez éloquents et évoquent dès à présent une présence pérenne et systématique sur tous les supports arborés adaptés en milieu urbain. Même le platane unique perdu au milieu d’un parc urbain peut héberger ne serait-ce qu’un individu ce qui est suffisant pour attester de la présence de l’animal.

Chaque déplacement en ville peut donc faire l’objet d’une rentabilisation: vous voyez un platane, vous examinez quelques belles écorces sur le point de se détacher. Si l’écorce se détache partie basse en première alors rares sont les tentatives infructueuses.

Désormais une quarantaine de mentions circonstanciées ont été produites dans le département. Une recherche plus poussée permettra sans aucun doute de multiplier fortement ce résultat. A vos platanes !

Adelski A 2018 tous droits réservés.

Plus de 1600 espèces d’arthropodes sur 500 m²

Amateur de photo et de nature, l’apparition de petits APN de qualité m’a permis de m’intéresser à la flore et à la faune du jardin et de la maison. Bien sûr, légender ces photos m’est apparu indispensable. De là, des demandes d’identification sur le forum « Le Monde des insectes » puis mon inscription à l’ADEP.

Très vite, l’envie d’inventorier la flore et la faune présente m’est venue et j’ai vite été étonné par la diversité de celles-ci ! Toute la famille a été mise à contribution, avec énormément d’efficacité, surtout pour les araignées…

Le lieu : une maison dans un village de l’Oise (60), complètement ceinte de murs, avec un petit jardin devant et derrière, un ru à proximité et des forêts de chaque côté.

Le bilan des observations porte sur une dizaine d’années. Parmi ces observations, il y a certainement un certain nombre d’espèces «importées » (bois de chauffage, récoltes de champignons, voitures, etc).

Le résultat brut est étonnant, à ce jour, plus de 1600 taxons différents.

Les déterminations dans les cas compliqués, ont été faites par des spécialistes, notamment membres de l’ADEP, ou participants des forums « Le Monde des insectes » et « Diptera.info » ; un grand merci à eux, sans qui ce document ne pourrait exister.

Voici un bref aperçu des observations :

Heteropterus morpheus (Pallas,1771) Photo M. Bertrand
Dactylosternum abdominale (Fabricius, 1792) Photo : P. Zagatti sous licence CC-NC-SA
Psallus perrisi (Mulsant & Rey, 1852) Photo : M. Bertrand
Taeniopteryx schoenemundi (Mertens, 1923) Photo : M. Bertrand

Des résultats plus approfondis seront publiés dans un futur bulletin de l’ADEP.